L’Euro : j’y ai cru.

Oui j’y ai cru à la monnaie unique, je le confesse. Honte à moi.
Pour ma défense, je dirais que j’étais jeune lorsque le traité de Maastricht (on en a presque oublié le nom n’est-ce pas ?) décida de l’existence d’une monnaie unique européenne; je n’avais alors que 12 ans. Le traité fut accepté par référendum d’une courte tête, très courte tête. Je me souviens avoir regardé les résultats qui s’affichaient à la télévision. Et puis …

Au collège nous parlions Europe et création de ce qui deviendra l’UE. Les mérites de la paix avec notre meilleur ennemi allemand; les idéaux d’une confédération de pays; ses pères fondateurs : Shumann et Monnet.

Puis le temps passe et 2002 arrive. Et l’euro on nous promet que les prix n’augmenteront pas; que nenni. A 22 ans je me moquais d’avoir une nouvelle monnaie; on s’adapte facilement lorque l’on est jeune. Les personnes d’un certain âge eux … ce fut plus dur. De plus les salaires ne suivirent pas la "montée" des prix.

Comprenant le dilemne financier et le fait que l’on ne nous avait pas vendu une confédération mais une fédération, à mes yeux impossible à cause des trop fortes identités nationales, j’ai voté non au traité de Lisbonne. La polémique Bolkestein a eu raison de mon esprit formaté. Cependant je n’ai jamais cru au plan B tant promis par les nonistes, il n’y aura jamais de plan B.

Après seulement 8 ans d’existence, c’est l’affolement pour l’eurogroupe. Les fortes et necessaires identités nationales rendent impossible la création d’une réelle europe politique, seule capable de rendre utile une monnaie unique; nous ne sommes finalement pas les Etats-unis.

La crise américaine a fatalement révélé le pied d’argile européen : la Grèce.

Et petit à petit les experts expriment l’idéequi aurait pû paraître saugrenue : et si l’euro disparaissait ?
Et aujourd’hui Joseph Stiglitz, prix nobel d’économie, affirme en répondant à des questions sur la crise grecque que "c’est peut-être la fin de l’euro" si l’Europe "ne règle pas ses problèmes institutionnels fondamentaux, l’avenir de l’euro sera peut-être très bref". Sans règlementations des institutions les spéculateurs continuront leurs jeux nous fait -il comprendre.

Et si la Grèce est incapable rembourser les quelques 80 milliards prêtés à fort taux par les pays de la zone euro, comme cela  risque de se produire; la Grèce sortira de cette zone poussée par l’Allemagne qui n’a jamais désiré les mauvais élèves. Et ensuite l’Espagne, le Portugal, l’Irlande … la France subiront les foudres des spéculateurs.

La fin de l’euro; les euroceptiques vont faire éclater leur joie mais …
Le retours au franc sera t-il possible ? La monnaie ne serait elle pas dévaluée par rapport à l’euro et les salaires avec ? Et du coup serait t-elle compétitive ?
Une monnaie sud euro-méditerranéenne ? Plausible et plus crédible mais avec des pays en faillites économiques la situation serait rude.
L’Allemagne aurait peut-être un "empire" européen de l’Europe (l’euro étant aligné sur l’ancien DM) mais délesté de ses partenaires atlanto-méditerrannéens. Se dessinerait en gros deux Europes.

2 réflexions sur « L’Euro : j’y ai cru. »

  1. [b]Penser et croire, ce n’est pas la même chose.[/b]
    La pensée nécessite les moyens de la réflexion sur un sujet.
    Croire évite de réfléchir sur tout sujet.

    Dès l’instant où l’on a parlé de construire l’Europe, on pouvait observer que les plus acharnés à « construire cette Europe » étaient les plus incompétents en tous domaines. On aurait dû se méfier.

    [b]Menteur comme un journaliste[/b]
    http://n-importelequelqu-onenfinisse.hautetfort.com/archive/2010/05/03/menteur-comme-un-journaliste.html

    [b]L’EUROPE des curés[/b]
    http://mondehypocrite.midiblogs.com/

    [b]Le bourbier européen[/b]
    http://n-importelequelqu-onenfinisse.hautetfort.com/archive/2009/05/09/le-bourbier-europeen.html

  2. Bien évidemment que l’Europe n’est pas les Etats Unis d’Amérique, c’est une utopie que les politiques ont toujours servit pour pouvoir imposer l’idée de l’Union. Renforcer cette Union par une monnaie unique qui nous rendrait fort par rapport aux américains.

    Les pays de l’Union Européenne ont été trop éprouvés par des conflits entre eux pour éprouver un même idéal et encore moins entrevoir l’installation d’un pouvoir unique et les dirigeants d’abandonner leur propre pouvoir au sein de leur pays. (identité nationnale + POUVOIR). En particulier l’Allemagne, la France et la Grande Bretagne, des pays qui sont de souche monarchique.

    Autre frein qui nous distingue et qui ne fait pas de l’europe, les Etats unis: la langue et oui, si vraiment on veut une unité dans un tel regroupement de pays, il faut une langue unique. C’est pour ainsi dire impossible donc pour l’Union Européenne.

    Je ne suis pas totalement eurosceptique, mais en voyant ce qu’il se passe aujourd’hui, on peut se poser la question: avons nous eu raison de créer l’euro alors qu’au niveau boursier il y avait déjà une monnaie européenne unique d’échange: l’écu.

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