La nomination de Christine Ockrent à la direction générale de la future entité France Monde, une holding réunissant RFI, TV5 Monde et France 24, soulève un tollé quasi-général.

La gauche suspicieuse se lance dans un véritable procès d'intention. L'ombre de Bernard Kouchner s'étend, libérant une polémique sur fond de copinage et de passage en force, en omettant les compétences de Christine Ockrent…

Pour certains, nous assistons à des erreurs déontologiques majeures et impardonnables. Cette nomination jette dans l'opinion un discrédit très nuisible sur l'indépendance journalistique, sur la collusion des intérêts et de l'affairisme autour des dirigeants politiques. Une remarque s'impose, le népotisme devient gênant lorsqu'il est pratiqué par un gouvernement de droite. La polémique fut absente du débat, lorsque Bernard Kouchner était ministre sous l'ère Mitterrand. La notion de copinage s'applique-t-elle dans ce cas de figure ?

Nous ne jugeons pas Christine Ockrent sur ses compétences professionnelles mais belle et bien sur son statut de compagne de Bernard Kouchner. Je me demande insidieusement, si cette déferlante haineuse autour de cette nomination, ne touche-t-elle pas au statut de la femme. Madame Ockrent est une très grande professionnelle, et il faut bien reconnaître ses compétences. Vouloir faire un procès d'intention, pour la seule raison d'un compagnon, patron du quai d'Orsay, me semble dépassée.

Le machiavélisme est à l'honneur, une nomination élyséenne qui donne un aperçu de la main mise sur l'outil médiatique. On tombe dans le cliché et je pense que Christine Ockrent a fait valoir son indépendance. Son talent est reconnu, et je ne vois dans cette nomination, aucune collusion politique de quelque sorte. De vouloir lancer une telle polémique, fait tout simplement rejaillir un antiféminisme de bien mauvais aloi.

On juge, on condamne, Madame Ockrent. Malheureusement sur sa qualité de compagne de Bernard Kouchner. En voulant insinuer de tels propos sous-jacents, cela ressemble à un retour d'un machisme décadent. L'opinion ne voit plus que la femme du Ministre, et non la grande journaliste qu'elle représente. On rabaisse une grande professionnelle, faisant fi de ses compétences, pour de mauvaises raisons. Une gauche médisante, qui oublie des nominations bien plus sulfureuses, sous l'égide mitterrandienne. L'exemple parfait, incarné par Bernard Tapie, affairiste magouilleur…

Les opinions seront divergentes et je maintiens mon avis personnel. La nomination de Christine Ockrent se justifie par ses compétences et non pas son statut de compagne de Kouchner.