Barbara, licenciée pour avoir détourné 1,30 euros en bons d’achat

Vive indignation chez les Teutons:

 

Un tribunal du travail berlinois a confirmé en deuxième instance le licenciement de Barbara E., employée de caisse dans la chaîne de supermarchés Kaiser's Tengelmann, accusée d’avoir détourné 1,30 euro. En effet, en janvier 2008, la caissière a utilisé à son profit deux bons d'un montant de 48 et 82 centimes d'euros, oubliés par un client du supermarché où elle travaillait. La quinquagénaire avait alors immédiatement été renvoyée sans préavis, après 31 ans de service!!. 

 

Le XIXe siècle est de retour.

 

Tengelmann est une chaine de supermarchés radin et il faut espérer que le procès lui coute plus que les 1,30 € de bons d'achat

Le juge a donné raison à l’employeur de Barbara  à deux reprises, disant que la relation employé employeur était détruite, justifiant cette sentence par les témoignages et relevés de caisse prouvant la faute de la caissière. "La propriété de l'employeur n'est pas à la disposition (des employés) quel que soit le montant en cause et même en cas d'ancienneté importante", a déclaré le tribunal du travail.

Mais cette décision judiciaire a provoqué la colère de  Verdi et de la Confédération des syndicats allemands qui a dénoncé un jugement qui «tire au canon sur des moineaux.» Une «vengeance », accusent les syndicats, alors que la caissière s'était battue pour une revalorisation des salaires. Barbara avait mené une grève à la fin de 2007  avec 8 collègues (sur 36) pour réclamer de meilleures conditions de travail (durée, travail tard le soir). De nombreux mouvements de mobilisation et comités de soutien de la part de syndicalistes et politiques ont été mis en place en Allemagne. 

Depuis son licenciement, la mère de 3 enfants vit de l’aide sociale et a démangé dans un petit appartement. Son avocat entend porter l’affaire devant le juge constitutionnel allemand, voire devant la Cour européenne des droits humains.

En langue originale:

 

1,30 Euro – wegen dieser läppischen Summe wurde Barbara E. fristlos gekündigt. Ihr Arbeitgeber Kaisers Tengelmann wirft der Kassiererin vor, zwei Pfandbons in diesem Gesamtwert unterschlagen zu haben – nachdem sie 31 Jahre in diesem Beruf und 15 Jahre in der Kaisers-Filiale in der Hauptstraße in Hohenschönhausen gearbeitet hat. Der Verdacht ist nicht bewiesen, Barbara E. klagt gegen ihre fristlose Entlassung. Am gestrigen Donnerstag fand die Verhandlung vor dem Arbeitsgericht statt. Ein Urteil fällte der Richter aber nicht.

Der Vorwurf gegen die 50-Jährige ist schon absurd genug. Doch nicht nur E.s Anwalt Benedikt Hopmann, sondern auch die Gewerkschaft Ver.di vermuten ganz andere Gründe für die Kündigung: Ende 2007 beteiligte sich Barbara E. an einem bundesweiten Streik von Ver.di im Einzelhandel. Der Protest richtete sich gegen die Streichung von Sonderzuschlägen, etwa für Spät- und Wochenendschichten. In der Kaisers-Filiale in Hohenschönhausen, in der E. arbeitete, streikten anfangs 8 von 36 Mitarbeitern. Nach Einzelgesprächen der Distriktmanagerin mit den Mitarbeitern stand Barbara E. während der dritten Streikwelle kurz vor Weihnachten dann ganz alleine da.

 

Ihr Engagement hatte Folgen: Die dreifache Mutter wurde von nun an nur noch für Spätschichten eingetragen, berichtet Anwalt Hopmann. Zu einer Bowling-Party im Januar habe der Filialleiter explizit jene Mitarbeiter nicht eingeladen, die sich am Streik beteiligt hatten. Jetzt intervenierte der Betriebsrat, die Folge: der Filialleiter wurde versetzt, so der Anwalt.

Im Februar erhielt Barbara E. ihre Kündigung. "Das ist unterste Schublade", erklärte die 50-Jährige am Donnerstag. Nach 15 Jahren in jener Kaisers-Filiale sei sie nun auf Hartz IV angewiesen. Auch ihre 90-Quadratmeter-Wohnung scheint plötzlich zu groß – das Jobcenter hat Barbara E. aufgefordert, sich eine günstigere Bleibe zu suchen.

"Es geht zunächst darum, dass Barbara wieder ihren Job kriegt", betonte Gregor Zattler vom Unterstützerkreis, der vor allem aus Freunden der Kassiererin und Gewerkschaftsmitgliedern besteht. Doch gleichzeitig hat der Rechtsstreit Symbolcharakter. Denn Grundlage aktueller Rechtsprechung ist das 1984 vom Bundesarbeitsgericht gefällte "Bienenstichurteil", das die außerordentliche Kündigung eines Arbeitnehmers bei dringendem Verdacht auf Veruntreuung oder Unterschlagung ermöglicht. Diesen Freibrief zur "Verdachtskündigung" kann E.s Anwalt Hopmann nicht nachvollziehen. "Das widerspricht jedem Gerechtigkeitsgefühl." Im Fall seiner Mandantin gehe es um "extrem geringe Beträge", zudem gab es nie eine Beweisaufnahme.

Der Richter sprach während der rund 45-minütigen Verhandlung fortwährend von einem "offensichtlich vollendeten Betrug". Barbara E. hat diesen stets bestritten. Der Richter hatte Mühe, der angespannten Atmosphäre im mit rund 30 Zuschauern voll besetzten Gerichtssaal Herr zu werden. Das Angebot eines Vergleichs während der Verhandlung lehnte Barbara E. ab. "Die verdrehen alles, was ich sage, ins Gegenteil", klagte sie nach der Verhandlung und meinte damit ihren ehemaligen Arbeitgeber.

"Das Vertrauen zu einem solchen Mitarbeiter ist unwiderruflich gestört", begründete die Rechtsanwältin von Tengelmann Kaisers dessen Position. Der bewertet den Verdacht als Tatsache und sieht sich im Recht. Weitere Stellungnahmen waren von der Supermarktkette nicht zu erhalten: Laufende Verfahren kommentiere man nicht.

Der Richter sprach am Donnerstag kein Urteil. Anwalt Hopmann glaubt, dass die Klage gegen die Kündigung abgewiesen wird. Für diesen Fall kündigte er an: "Wir gehen in die nächste Instanz." Für Barbara E. geht es um ihre Existenz. Für Kaisers Tengelmann könnte das Verfahren teuer werden – teurer zumindest als 1,30 Euro.

 

7 réflexions sur « Barbara, licenciée pour avoir détourné 1,30 euros en bons d’achat »

  1. Chère Agnès :
    Je vois que les Allemands ne sont pas plus « généreux », envers leur personnel que les patrons français!!

    Les Enseignes Allemandes de la distribution , en France, LIDL, et ALDI, ne font pas mieux!!

    Les employés de ces moyennes surfaces sont de véritables esclaves!!

    ILS passent de la caisse à la manutention de la manutention au nettoyage de leur lieu de travail, j’en passe!
    D’ailleurs les filles, et les garçons ne restent pas longtemps dans ces machines à broyer l’humain!!

    GBGB
    SOPHY

  2. En effet, SOPHY, la punition s’avérait totalement inutile !

    Punir pour 1,30 €, cela dénote, de la part des dirigeants de cette entreprise, d’un manque d’humanité, d’un grand sens du « tout répressif à tout prix », d’une méconnaissance des besoins de cette salariée, mais également des autres salarié(e)s travaillant dans cette enseigne !

    Alors, ne serait-il pas possible, pour, non pas éviter -[b][u][i]car tout est possible[/i][/u][/b]-, mais pour amoindrir la fréquence de telles « fautes » mêmes minimes, que ces entreprises, [i]notamment celles de l’agro-alimentaire, celle du commerce de détail, celle de la grande distribution…[/i], augmentent les salaires de toutes leurs collaboratrices et de tous leurs collaborateurs ? Il ne faut pas oublier que ces enseignes font d’énormes bénéfices !

    En tous les cas, il est souhaitable que la justice donne satisfaction à [b]Barbara[/b] !

    GBGB

    [b]Dominique[/b]

  3. Le pire, c’est que c’est une entreprise familiale de dimension internationale (ses propriétaires sont dans les S&P 500 comme la famille ALDI); ils paient leurs salariés une misère et ce sont souvent des femmes divorcées en situation précaire.
    et dans leur site de recrutement, ils proposent une chance de carrière ouverte!!!

    J’ai pensé à Fanny dans les Misérables

  4. Bonsoir
    [img]http://www1.bestgraph.com/gifs/animaux/abeilles/abeilles-02.gif[/img] Agnes,

    Comme je reviens après une très longue panne d’ordi, je n’avais pas pu faire un petit tour, sur vos articles. J’en suis désolée.

    Pour en revenir au sujet.
    C’est une honte, licenciée pour 1.30 Euro, je n’ai plus de mots pour qualifier une telle chose et en plus c’était des bons de réductions oubliés, par un client.
    On licencie cette personne, comme la pire des voleuses.

    Comme vous le dites si bien, ces enseignes demandent beaucoup à leurs employés et les paient avec le dos de la cuillère.

    Cela ne devrait pas être possible, mais on est dans une époque où les patrons ont plus de droit que les employés, les ouvriers.

    Un très, très bon article et un très très bon sujet. Merci de nous avoir fait part de ce fait honteux.

    Un vote Super.
    Amicalement.
    ANDREA.

  5. Les esclaves moderne !
    Bonsoir Agnès Hé oui de cette race supérieur il y en a dans tout les pays et la crise
    va encore en faire resortir qui ne font plu assez de bénéfice ,il y a eu une affaire
    similaire en France ,dans le sud si mes souvenir sont bon .
    Pour en revenir a cette affaire ses enseignes serais les premier a passer aux caisses
    automatique seulement il y a encore la mise en rayons et le nettoyage que ne fait pas
    encore le même automate .
    La chance qu’a Barbara s’est que les syndicat comme verdi est pris l’affaire en mains
    et contrairement a nos syndicats ils ont vraiment du poids ! 😛

  6. [b] »La propriété de l’employeur n’est pas à la disposition (des employés) quel que soit le montant en cause et même en cas d’ancienneté importante »[/b]

    Certes, sauf qu’en l’occurrence, les 1.30 euros appartenaient à un client. Ce n’est pas parce que ce client a oublié ses 2 bons que le supermarché en devient le propriétaire.
    [b]Le magasin n’a pas été volé![/b]
    Ce juge serait-il plus voleur que l’accusée?

    [b][i]Une chose est certaine, c’est que ce qu’a pu rapporter cette femme à son entreprise, n’a pas joué en sa faveur.[/i][/b]

    Il y a eu un cas semblable en France avec des bons de réduction laissés VOLONTAIREMENT par la cliente qui a plaidé pour elle. L’employée a pu retrouver sa place après jugement.

    J’ai été plus de 30 ans dans les grandes surfaces, et du personnel qui « profitait » de ce genre de chose il y en avait beaucoup.
    Plusieurs se sont faits prendre, mais les « sanctions » n’ont été que verbales et c’était mieux ainsi. Elles étaient faites surtout pour prévenir le personnel que la direction était consciente que des abus existaient comme des paquets endommagés volontairement par exemple.

    [b]AgnesB[/b] merci de nous rappeler que dans la vie il y a des choses à considérer avec plus de discernement. On ne broie pas une [b]VIE [/b]sur de pareilles futilités. C’est un abus de pouvoir, même de la part de la Justice à considérer qu’il y en ait encore une.
    Cordialement
    LUDO

  7. Un grand merci pour vos commentaires.
    Je partage votre opinion , Ludo, et je trouve que la Justice aurait du apporter un contre pouvoir à ce licenciement abusif.

    Surtout connaissant le contexte familial et l’implication syndicale (toute relative) de Barbara.

    La justice allemande et la politique ont changé et le pouvoir patronal dans ce pays se croit tout permis.

    dommage parce qu’il état un eemple de social démocratie

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