La sanction des Bleus

Comme tous ceux qui sont face à un chantier démesuré, dans l’obligation d’intervenir sur plusieurs sujets brûlants, Laurent Blanc a peut-être commencé par le plus facile: il a ‘sanctionné’ les 23 participants à la dernière Coupe du Monde, en les excluant d’ores-et-déjà de sa prochaine liste de joueurs conviés à porter le maillot bleu contre la Norvège le 11 août.

Il annonce cette mise à l’écart comme une mesure disciplinaire. Cependant, la sélection a disputé son dernier match le 22 juin, est rentrée en France le lendemain, d’où chaque joueur est parti en vacances, pour une période de 3 à 5 semaines selon les clubs auxquels ils appartiennent. Ceux qui ont repris dans les clubs français n’ont encore pas joué de matchs amicaux de pré-saison (Lloris, Toulalan, Valbuena, Mandanda, etc.), et aucun n’a suivi de stage de mise en condition physique. Aussi n’était-il pas facile pour le nouveau sélectionneur de leur préférer 20 professionnels, qui ont déjà bien entamé leur préparation en club, digéré le travail foncier? Ce qui nous est présenté comme une sanction n’est-il pas en fait une simple évidence du fait de l’état physique (et moral) de chacun?

La composition tricolore peut de toute façon avoir fière allure, même si elle manquera essentiellement d’expérience. Au poste de gardien, M. Landreau a longtemps été pressenti en tant que numéro 3 pour le Mondial sudafricain.

En défense, dans l’axe A. Rami et M. Ciani pourrait s’afficher en successeur de Gallas et Abidal. Sur les côtés, A. Cissokho et R. Fanny, présélectionnés quelques fois la saison passée par R. Domenech, ont leur chance.

Au milieu, la zone défensive pourrait revenir à R. Mavuba et M. Sissoko, 2 joueurs au profil complémentaire. En position plus avancée, J. Menez et G. Obertan incarnerait la jeunesse et l’explosivité nécessaire à ces postes.

En attaque enfin, un binôme G. Hoarau / L. Saha pourrait réussir à s’entendre, se mettant au service l’un de l’autre.

Certains de cette équipe sont déjà apparus en sélection, d’autres découvriraient l’univers bleu. En tout cas, tous ont une chance unique à saisir…