Afghanistan, une erreur stratégique.

Réaction à l'éditorial du Monde de ce samedi 4 août. Pourquoi y sommes-nous ? Nous y sommes allés pour traquer les auteurs des attentats du 11 septembre, les talibans refusant de livrer Ben Laden et ses comparses ; puis, après avoir chassés du pouvoir ces talibans – suppôts du terrorisme international -, nous y sommes restés pour mettre en place un Etat de droit.

Il s’avère que c’est une mission impossible, car rien dans ce pays n’y est favorable : ni son histoire, ni sa culture, ni ses « élites » ! Un Etat de droit suppose l’adhésion de l’élite dirigeante à certaines valeurs, une classe moyenne, une volonté commune de vivre sans avoir systématiquement recours à la force et aux armes, et sans faire de la production et du trafic de drogue la source première du PIB du pays.

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Lettre à un ami libanais.

Pourquoi, cher ami libanais, aime-t-on ton pays, qui est aujourd'hui si menacé et pour lequel nous pouvons si peu, malgré nos déclarations et nos timides engagements ?

Que te dire dans cette lettre que tu n'aies déjà entendu … Mais comment ne pas te le redire encore pour que tu saches que tu n'es pas seul, que l'on tremble avec toi !

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L’Afrique

L'Afrique était mal partie disait-on dans les années 70 ; on reste sur cette voie… hélas !

Oui, on peut dresser un acte d’accusation dans lequel, nous les Occidentaux, sommes coupables d’avoir pratiqué une véritable razzia sur l’Afrique Noire : du 15éme au 19ème siècle la traite et l’esclavage, et depuis 1900 le pillage des ressources naturelles – qui continue puisque ces ressources ne sont pas acquises à un juste prix – celui qui permettrait aux pays africains d’investir et de se développer -, mais à des cours dits de marché mondial ( ! ) que nous imposons pour réaliser des « sur profits » au détriment de ces populations qui n’en peuvent plus…

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Iran, Irak, nos aveuglements

Saddam Hussein a été, dès son putsch, l’un de nos amis – bien que nous sachions avec quelle cruauté il se débarrassait de ses rivaux, et tout de ses crimes.

Il était aussi l’un de nos clients, un client qui s’inscrivait naturellement dans la vaste fresque de la politique arabe de la France, sans que nous soyons trop regardants, avec les autres occidentaux, sur la nature du régime. Saddam Hussein a ainsi reçu, et non seulement de la France, les armements nécessaires qui lui permirent, dans un premier temps, de mettre les provinces irakiennes au pas, puis, ceci étant fait, d’entreprendre de redessiner la carte régionale en voulant y jouer le premier rôle au détriment de l’Iran, qui avait montré aussi quelques velléités en ce sens avant la révolution qui chassa le Shah du pouvoir et mit fin à une dynastie dont nous feignions de croire qu’elle remontait à Darius et que nous avions également armé avec le même zèle, pendant deux décennies, en assurant notamment la formation de ses généraux et techniciens.

Les chocs pétroliers avaient fait de ces deux pays sous-développés des clients pour lesquels nous avions toutes les attentions, en ayant le réflexe de fermer les yeux sur la nature de leurs régimes. Puis nous retirâmes notre soutien à cette monarchie iranienne, notre amie la plus fidèle dans la région, découvrant subitement un régime corrompu et une dictature non fréquentable, alors qu’il n’y avait, tout autour, que des royautés, émirats et républiques islamiques tout aussi corrompus, des régimes tout aussi policiers et dictatoriaux, dont l’Irak.

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Israël – Palestine : Où va le Moyen-Orient ?

Devons-nous admettre que les deux camps, Israéliens et Palestiniens, se sont installés durablement dans l'utopie, en nourrissant les mythes fondateurs et les lendemains qui chantent de discours et d'actes terroristes ou de guerre ?

La victoire du Hamas sur le Fatah à Gaza peut nous inciter à le croire ; d’autant que beaucoup pensent que la Cisjordanie tombera un jour aussi dans leurs mains. La seule incertitude serait de savoir dans combien de temps cet évènement inéluctable se produira !

Tout effort visant à faire baisser les tensions ou initier un processus vers la paix étant condamné (c'est un constat), on peut se demander si le Proche-Orient tel qu'il est aujourd'hui n'est pas tel que le veulent les deux parties en conflit. Trois problèmes se prêtent particulièrement bien à cette déviance : le droit au retour des réfugiés, le statut de Jérusalem, le devenir des colonies et le tracé de la frontière.

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