Sénégal : En 10 jours, 4 journalistes se sont fait agressés par … la police. Les deux premiers voulaient juste interroger les joueurs de foot de l'équipe nationale, dans un lieu où la chose était autorisée, les deux autres filmaient une discussion politique musclée entre partisans du président de la république. Pour tout dire, c'était plutôt une bagarre de rue entre deux tendances.

La police vient de se voir équipée de matraques électriques dont ils usent et abusent.

On dit des horreurs sur les matraques électriques, mais réfléchissons, ne sont-elles que des instruments  de répression et de torture ?

Voyons, voyons…


D'abord, ces matraques plongées dans une théière doivent faire bouillir l'eau plus vite que le réchaud traditionnel, ce qui permettra à nos braves policiers de reprendre leur travail un peu plus vite. Intéressant non ? Ensuite c'est une sécurité contre les animaux errants qui, comme chacun le sait, n'aiment pas les uniformes, sans mettre en danger le capital que représente l'animal. Le fait qu'aucun incident de ce genre n'ait eu lieu au cours des 10 dernières années ne doit pas empêcher d'en prévoir l'éventualité de la chose. Gouverner n'est-ce pas prévoir ?

L'utilisation de la matraque électrique sur les Djinns est à l'étude, le fabricant, installé dans un pays où ce nuisible n'existe pas à l'état natif, n'ayant pu nous donner aucune preuve de l'efficacité de l'outil contre cette engeance.

Dans certaines situations nécessitant une réaction vigoureuse, autrefois la seule action appropriée, pour la police, était l'usage des fusils, cela se pratique encore dans certaines régions reculées du pays. Contre des chômeurs, les dégâts n'étaient pas bien graves pour la collectivité, mais contre des étudiants, par exemple, l'usage des armes à feu présentait le grave inconvénient de détruire un investissement non encore amorti. Alors que les matraques électriques permettent à l'étudiant, après 3 ou 4 jours d'hospitalisation, de reprendre ses cours sans dommage. Même après une généreuse bastonnade !

La matraque électrique présente aussi l'avantage de réduire la durée des interrogatoires des suspects selon certaines sources. L'usage de ces engins, utilisé adéquatement, ne laisse aucune trace pouvant donner lieu à certificat médical et problème au tribunal. Les enquêtes raccourcies devraient permettre aux braves policiers de se pencher plus efficacement sur quelques délits aujourd'hui non réprimés faute de moyens humains. Je cite en vrac, mais il y en a sûrement d'autres : atteinte à la sureté de l'état, dénigrement névrotique de l'état, destruction de valeurs essentielles, atteinte au moral des forces de l'ordre, espionnite abusive et paranoïaque, recours pervers au droit de grève, insoumission caractérisée…