Le néocapitalisme c’est comme le communisme. Un système voué à l’échec et dont les dérives ont entrainé leur chute. Les deux systèmes sont imposés par la force et, à mon sens aucun ne peut prétendre être un modèle de libéralisme.
Aujourd’hui, la crise est une crise de conscience. Il faut démystifier le capitalisme et se réapproprier le libéralisme. Nous sommes persuadés de vivre la victoire du libéralisme. Pourtant, le capitalisme qui nous gouverne est profondément antilibéral. Il suffit de regarder les grands principes économiques et les règles financières pour trouver des contradictions évidentes. Les situations permettant les conflits d’intérêts battent l’intérêt général autant que l’argent bat l’éthique. De grand scandale comme l’affaire Enron, WorldCom ou plus récemment le délit d’initié d’EADS, l’affaire Maddoff ou AIG ont montré qu’il ne faut pas laisser « la confiance » diriger le marché.
Et que fait l’Etat dans tout ça ? Il ne remplit plus son rôle. Alors qu’il est garant de la cohésion sociale, ses actions aggravent bien souvent les inégalités. L’acharnement des économistes « libéraux » à dénoncé l’intervention de l’Etat comme facteur systématique de dysfonctionnement n’est pas fondé. Il doit réguler et encadrer l’économie car le marché est loin d’être autorégulateur. Nous avons besoin de changement et je doute que celui sur lequel les politiciens d’aujourd’hui se font élire soit un changement où le vrai libéralisme primerait sur le capitalisme.
« Il ne peut y avoir de révolution que là où il y a conscience. »
Jean Jaurès
J’ai conscience que le capitalisme et la mondialisation tels qu’ils sont exercés ne doivent plus être acceptés. Voici mes raisons :
1. Un système imposé par la force ne peut être légitime.
Nul ne peut nier que le capitalisme est d’essence américaine.
Le néo capitalisme a été porté dès les années 1950 par son plus fervent défenseur Milton Friedman. A travers l’école de Chicago ou il enseignait, il s’est attaché à diffuser ce modèle au monde entier. A cette époque, il ne pouvait pas mettre en vigueur ces remèdes néolibéraux à l’économie américaine. Il a donc fallu trouver un « laboratoire » afin de tester ces théories révolutionnaires, qui apporteraient selon leurs dires, la prospérité économique. Résultat ? L’Amérique du Sud, qui à ce moment suivait le courant keynésien du développementarisme, fut choisit pour être le cobaye des théories libérales. Peu importe que leurs modèles fussent prometteurs et populaires, la stratégie du choc fut appliquée à merveilles. Ainsi, le 11 septembre 1973, Augusto Pinochet fut mis à la tête du Chili grâce à un coup d’état appuyé par les Américains. Pour ces derniers, le Chili d’Allende basculait dangereusement vers le communisme. Une fois au pouvoir, Pinochet se chargea d’instaurer la terreur que nous connaissons et ses conseillers économiques (tout droit sortit ou de l’école de Chicago ou de l’école chilienne en partenariat avec cette dernière) ont eu l’honneur de tester « les remèdes » néolibéraux : réduction des dépenses publiques et privatisation rapide, libéralisation des frontières et dérégulation. Le résultat ne se fit pas attendre et le Chili connut des heures bien sombres pendant une vingtaine d’années.
Lors de ces années, le Chili ne fut pas le seul laboratoire. Le Brésil, l’Argentine, le Honduras, la Bolivie ainsi que nombres d’autres pays étaient dans la même situation que le Chili. Répressions civiles sanguinaires et prise d’otage de l’économie afin d’enrichir les amis de Washington ou du pouvoir.
Je trouve qu’il est naïf de croire au capitalisme. Il s’est imposé par la force, au détriment des populations et de leurs droits. Pour apporter quoi ? Souvent plus de misère et d’inégalités. Il est naïf de croire que le capitalisme profite à tout le monde. Quand il a percé en Amérique du Sud, le but n’était pas que la privatisation et la dérégulation entraine une meilleure concurrence, avec pour finalité, un équilibre entre l’offre et la demande stable amenant des prix justes pour les consommateurs. Les entreprises furent bradées à des prix bien inférieurs à leurs valeurs à des amis du gouvernement. Les profits furent immédiats et spectaculaires au dépend des conditions de vie des populations. N’oublions pas qu’aujourd’hui la tendance est de faire le maximum de profit en un temps minimum.
L’instauration du capitalisme a été de pair avec la corruption et la propagande pour la plupart du temps. Pour exemple, le New York Times saluait le redressement économique du Chili alors même que l’inflation, le chômage et la précarité de ce pays atteignait des maximums. Milton Friedman reçu son prix Nobel d’économie la même année ou Amnesty Internationale gagna celui de la paix en dénonçant les atrocités commises au Chili. Malgré le fait que pour toute personne raisonnable, l’expérience chilienne montra que le totalitarisme et le capitalisme avaient été une association destructrice, elle ne reçut que des louanges pendant des années.
La méthode américaine ne changera que très peu ensuite pour imposer le capitalisme. En général, il y a plusieurs étapes mais toujours le même début : un choc suffisamment puissant pour permettre d’imposer une nouvelle vision économique. Ainsi, même l’ouragan Katrina peut être perçu pour les néo libéraux comme un choc, procurant une page blanche ou l’on peut réécrire l’histoire. Après son passage, les écoles détruites ont été reconstruites. Halliburton, très grand ami de Washington s’en chargea volontiers. Ensuite, elles furent privatisées, alors même que la population de la Nouvelle Orléans, déjà défavorisée sur le niveau de l’éducation, venait de tout perdre. Je vous laisse donc imaginer ce qu’il s’est passé économiquement après les ravages du tsunami.
Dans notre monde, n’importe quel évènement peut être vu comme potentiellement susceptible d’être un alibi, permettant au capitalisme de s’imposer. Pourquoi ? Car en situation normale, il est rare qu’une personne accepte d’elle-même un système qui réduira ses conditions de vie.
L’instauration de ce système a donc permit aux grands groupes industriels et aux gouvernements corrompus des profits extraordinaires et très rapides. Les peuples n’ont que trop peu profiter des bénéfices de la mondialisation et du capitalisme.
2. Le capitalisme et la mondialisation préserve la domination Nord/Sud.
Je pense que le FMI et la Banque Mondiale sont des instruments, à disposition des Etats-Unis notamment, qui permettent d’entretenir la supériorité des pays dit industrialisés. Ces organisations sont sensées apporter la stabilité monétaire et économique ainsi que la paix pour tous mais elles font bien souvent le contraire de ces missions. Combien de pays ont été appauvri par les politiques imposées de ces institutions ? Leur moyen : la dette. A travers leurs « remèdes » tout droit sortit des livres de Friedman, le « consensus de Washington » se résumait à privatisation, dérégulation et libéralisation. Ainsi, la plupart des pays qui ont suivit les mesures de ces institutions pour se voir accorder un prêt ont connu un résultat médiocre, les enfonçant un peu plus dans la pauvreté. Certaines de leurs réalisations ont parfois été positives bien sûr, mais elles se perdent au milieu de leurs promesses non tenues.
L’ajustement structurel n’a jamais donné les résultats escomptés si ceux-ci bien sûr était l’amélioration de l’économie. Je pense que si réellement, la Banque mondiale existait pour réduire la pauvreté, elle annulerait les dettes illégitimes de certains pays comme l’argentine par exemple. Pendant la dictature de la junte (1976-1983), la dette a été multipliée par cinq. Alors même que les pouvoirs en place se sont rendus coupable d’assassinats, de répression et surtout d’une grande corruption, la Banque mondiale n’a pas vu le besoin de limiter ou d’interdire ces prêts mais plutôt de les intensifier. Résultat ? La corruption a permit d’enrichir les pouvoirs en place et les entreprises amis de Washington (Ford …) et la dette est passée de millions de dollars à actuellement des milliards de dollars. Environ 12 milliards de dollars sont considérés comme étant illégitime selon le CADTM pour le seul cas du Chili de Pinochet. Les populations qui ont ainsi été assassinées, torturées et appauvries doivent quand même payer la dette illégitime, accumulée par leur gouvernement corrompu.
Ce schéma a aussi été appliqué en Indonésie pendant la période Suharto ou en Ethiopie et plus généralement dans beaucoup de pays à travers le monde.
Je vois le système de dette des pays du Sud comme de l’argent de poche confortable pour les institutions et créanciers du Nord qui par ce biais, offrent aux pays du nord un confortable moyen souterrain pour imposer une vision capitaliste et inégalitaire et surtout maintenir une forme de colonialisme plus cachée. Pour exemple, le FMI ne tient pas compte des particularités des pays avec qui il traite. Ainsi, les mêmes schémas et les mêmes mesures sont appliqués. De plus, même si les résultats économiques prouvent que le FMI s’est trompé dans ses « prescriptions », il n’en est que rarement tenu pour responsable. La situation économique s’aggrave mais tans pis, faut quand même payer. Les Pays en développement ont remboursé l’équivalent de 102 fois ce qu’ils devaient en 1970, mais entre temps leur dette a été multipliée par 48. Le FMI n’a aucune obligation de résultat et n’est pas responsable de ses actions. Voila pourquoi il demeure un outil très précieux. En effet, si les pays doivent rembourser les mensualités des prêts, et que celles-ci représentent une part importante du PIB national au vu de la dégradation économique du pays, les gouvernements ne seront pas en mesure de trouver suffisamment d’argent pour les avancées sociales. Ainsi, dans beaucoup de pays, le développement ne peut se faire tant que la dette continue d’être payée. Prenez par exemple le cameroun. La part du budget allouée aux services sociaux est de 4% du PIB alors que celle pour le remboursement de la dette est de 40% du PIB.
La gouvernance internationale doit être réformée. Bien qu’elles soient fondées sur le libéralisme, ces instances internationales anti-démocratiques privent les peuples de leur liberté. Et elles n’en assument aucunes responsabilités. Aujourd’hui, certaines immunités sont scandaleuses et c’est aussi un paramètre, qui montre que le capitalisme est insuffisant.
3. L’illusion de la démocratie.
« De même que je refuse d’être un esclave, je refuse d’être un maître. Telle est mon idée de la démocratie. »
Abraham Lincoln
La démocratie est un régime politique dans lequel le pouvoir est détenu et contrôlé par le peuple, sans qu’il n’y ait de distinctions dues à la naissance, à la richesse … Toute démocratie repose donc sur le principe d’égalité, de souveraineté populaire et de liberté.
Aujourd’hui, la mondialisation creuse la distance entre le citoyen et la prise de décision. Nous reposons sur un système de prise de décision basé sur l’élitisme qui nous donne l’illusion du choix. Prenons les élections américaines. La victoire du président Bush en 2001 a été sujette à d’énormes controverses. Nous retiendrons que dans le pays de la liberté, un président non élu démocratiquement peut être investi dans la mission de président sans que cela ne suscite l’indignation de la communauté internationale, si avide d’habitude à critiquer les irrégularités électorales. Deux poids deux mesures ?
Mais l’illusion de la démocratie peut-être encore plus subtile. Qui a choisit Obama? Le peuple américain, les électeurs, grands ou petits ? Les candidats en listes pour les élections américaines sont d’abord approuvés par les lobbys américains avant d’être proposé au peuple. Les plus intéressants sont ensuite propulsés en haut de l’affiche grâce aux médias et suivants leurs contributions financières. Tout le monde ne peut pas prétendre à être président des USA et le choix donné aux électeurs est totalement conditionné. La démocratie n’en est que plus illusoire si nos choix sont conditionnés par avance.
Alors que la démocratie repose sur la séparation des pouvoirs, on observe au contraire, une concentration de ceux-ci autour des élites. Les élites sont concentrées dans les sphères financières, économiques et politiques et ces milieux sont particulièrement exposés aux phénomènes des « portes ouvertes », très dangereux pour la démocratie. Ces élites ont un objectif : préserver le système capitaliste pour conserver leur position dominante. Mais il n’y a la aucune considération pour le changement ou pour le peuple. Regardons l’intérêt de Monsanto par exemple dont le secteur d’activité est les OGM. C’est une entreprise donc son objectif tient logiquement à maximiser les profits. Peut importe que les produits qu’elle commercialise puissent être nocifs pour l’homme ou pour la Terre. Le but est leur autorisation puis leur commercialisation. Comment faire ? Faire nommer temporairement un salarié de l’entreprise à un poste à la Food and Drug Administration. Ainsi, celui-ci autorisera légalement la commercialisation de ce produit. Ensuite, il retourne tranquillement à son poste à Monsanto une fois le travail accompli. Rien n’est plus simple. Si celui qui propose est le même que celui qui accepte il n’y a pas de problème excepté pour l’intérêt générale bafoué au nom des intérêts particuliers. C’est comme jouer à un jeu contre celui qui a fait les règles, la défaite est inévitable. Les exemples du phénomène « portes ouvertes » sont nombreux et interviennent toujours selon les intérêts de la même élite. Ne soyons pas naïfs, les dynasties existent toujours et elles restent au sommet de la hiérarchie.
C’est illégitime et anti démocratique mais inévitable dans un système capitaliste sans garde fou. Encore une fois, les conflits d’intérêts priment sur le vrai libéralisme. L’injustice du système est criante car il va à l’inverse de ce qu’il est censé faire. Comme je l’ai dit plus haut, l’instauration du capitalisme à été de pair avec un Etat autoritaire et de la répression civile. La conservation de ce système est aussi associée à la violence. En plus d’être inégalitaire, illégitime et anti démocratique, le capitalisme fonctionne avec la répression et la guerre.
4. Le capitalisme et la guerre.
Je pense que la guerre est un paramètre essentiel capitalisme. L’expression « diviser pour mieux régner » est criante de vérité. Ainsi, l’Afrique reste en proie aux guerres civiles ce qui rend plus facile le pillage de leurs ressources. En effet, n’est-il pas plus simple de laisser ou d’entretenir une guerre civile dans un pays plutôt que d’y participer directement ? Ainsi, si je finance les deux camps je suis sur qu’ils auront les moyens de s’entretuer. L’Afrique est depuis longtemps prise en otage et son destin est loin d’être entre ces mains. Peu de chance lui ont été donnée pour que les pays du continent puissent tenter de se développer. Les guerres sont entretenues afin de laisser libre l’accès à des ressources profitables. Et ce sont les grands groupes qui en profitent. Le delta du Niger, la région du Kivu et beaucoup de régions en Afrique ne connaît que des guerres. Bien que l’esclavage ai été aboli, l’Afrique n’a pas eu le droit à sa liberté.
Evidemment ce constat n’est que peu nuancé mais la tendance générale qui en ressort est souvent celle là. La principale critique envers les régimes politiques africains est la corruption. Concernant le Zaïre (ex nom de la RDC), la fortune de Mobutu à sa mort (1997) était estimée à 8 milliards de dollars alors que la dette étaient de 12 milliards de dollars. S’il est nécessaire de punir la corruption encore ne faut-il pas simplement condamner le corrompu. Et condamner aussi le corrupteur, bien souvent oublié dans les poursuites.
Une guerre n’a plus besoin d’être légitime pour être déclenché. Dans la multitude de cas répertoriés, prenons l’exemple de la guerre en Irak. Que nous apprend cette guerre ?
A travers l’excuse de la lutte anti-terrorisme, la privatisation de la guerre a été poussée à un niveau jamais atteint jusque là. La guerre en Irak est la guerre la plus privatisée au monde. Nombres de mercenaires privés, de la société américaine Blackwater par exemple, commettent des crimes alors même qu’ils possèdent une immunité contre toute répréhension. N’est-il donc plus nécessaire d’être militaire pour faire la guerre ? Est-ce normal que des gouvernements puissent payer des sociétés privées en charge de faire la guerre ? Et qu’en plus, cette société soit amie du gouvernement en exercice ?
Que pouvons-nous résumer de la guerre en Irak ?
Qu’elle fut lancée sur les fausses « preuves » accumulées par Dick Cheney, vice président des USA. Et que celui ci gagna des millions de dollars en stock-options avec cette guerre qui profita à son ancienne entreprise (dont il fut PDG jusqu’en 2000), Halliburton, qui se hissa à la première place des fournisseurs de l’armée américaine. Et enfin que la guerre peut désormais être partiellement privatisée. Début de l’exploitation d’un marché prometteur. Comment pouvons-nous être naïfs et croire que les situations de conflits d’intérêts ne primeront pas sur le respect de la souveraineté d’un pays ? La guerre n’est pas une barrière au développement du capitalisme. C’est son prolongement.
Outre la guerre, la répression civile est tout aussi efficace. Depuis le 11/09/2001, le monde a basculé dans la guerre fanatique contre le terrorisme. Cette lutte permet aux gouvernements d’en profiter pour « adapter » la sécurité intérieure de leur pays. Le mot d’ordre est le fichage. Après l’attentat à New-York, le Patrioct Act fut adopté aux USA. Premier acte, source de danger pour les libertés individuelles d’une liste devenue bien longue depuis cette date. A l’heure d’aujourd’hui, la présomption d’innocence n’existe plus. Il suffit que les Etats-Unis vous soupçonnent d’être lié à une activité terroriste pour être enlevé et amené dans une prison tel Abü Graib pour y être torturé. Ni preuves ni jugement ne sont exigés. Etant donné que personne n’est à l’abri d’être soupçonné, cet outil peut-être utilisé à des fins portant à confusion. C’est en tout cas une arme politique très intéressante.
Encore une fois, le capitalisme va de pair avec la violence. Malgré toutes les preuves de l’insuffisance de ce système, l’hypocrisie internationale reste telle qu’le néocapitalisme reste néanmoins, le seul système accepté par les pouvoirs publics.
5. L’hypocrisie des pays industrialisés.
Le cas de la guerre en Irak n’est qu’un petit exemple des conséquences d’un système américain qui ne voit pas le conflit d’intérêt comme une menace. Sous le couvert des Droits de l’homme, ils se permettent d’ingérer dans les affaires des autres. Les pays donneurs de leçons sur les droits de l’homme feraient mieux de regarder devant leurs portes comme le dit si bien l’expression. Les Etats-Unis, le pays dit de la liberté. Ils autorisent la pratique de la torture et de l’humiliation sur des gens « présumés » terroristes. Le camp de Guantanamo est en totale violation avec les droits de l’homme. Ils se donnent le droit d’enlever n’importe quelle personne, même sans preuves, pourvu qu’elles soient présumées terroristes. Rappelons-nous du Patrioct Act ou du programme Echellon. Aujourd’hui la liberté individuelle est souvent bafouée par nos gouvernements et le fichage devient nécessaire pour notre « sécurité ». Un tel pays, qui ne permet pas la liberté sur son propre sol est-il légitime pour aller envahir un autre pays, pour le libérer ? La défense des doits de l’homme peut être utilisée comme prétexte permettant l’ingérence et le pouvoir des mots permet bien des dérives.
La capacité à maitriser l’information a prouvé qu’elle peut-être une arme bien habile. Napoléon lui-même fut le précurseur de la propagande ne l’oublions pas, et les effets se sont accentués depuis. La propagande sert à légitimer bien des actions comme une occupation, une guerre, une injustice… L’information dont on dispose conditionne notre perception et donc, notre raisonnement. Les médias reflètent ainsi une certaine image des événements. Le conflit israélo-palestinien par exemple est intéressant en termes d’information. Aujourd’hui encore, la Bande de Gaza est sous blocus israélien. Les affrontements entre le Hamas et le Fatah continue au sein de la Palestine. La crise qui dure depuis la création d’Israël n’a pas encore trouvée d’issue favorable. Israël a violé le droit international à plusieurs reprises en occupant, en outre, des territoires ou il ne dispose pas d’une légitimité le lui permettant. Pourtant nous voyons trop souvent la Palestine comme l’attaquant d’Israël mais plus d’Israël violant la souveraineté de la Palestine occupée. Ce dernier n’étant d’ailleurs toujours pas officiellement un Etat. L’image et les informations relayées par les médias proviennent presque exclusivement de groupe américain. Evidemment, chaque journaliste les interprètent ensuite ce qui élargit les perceptions mais la source reste la même. Le pouvoir des médias ne peut être nié. Et la tendance actuelle n’est pas à la dépendance des médias. Le conflit d’intérêt peut ici aussi entrainer une synergie d’opportunités.
Néanmoins, avec l’évolution d’internet, l’information peut nous sembler plus libre. On peut maintenant s’informer plus librement et l’information peut y être un peu incontrôlable et surtout plus facile d’accès par l’opposition.
6. Et dans tout ça, ou en sont les droits de l’homme ?
Je pense que chaque Homme a des droits inhérents à la vie humaine.
Le premier d’entre eux étant le droit à l’accès aux ressources vitales c'est-à-dire l’eau, les aliments, l’énergie. Car ce dont l’homme a besoin pour survivre est boire, manger, respirer et se protéger du froid. Il est inutile de préciser que ces droits ne sont accessibles que par trop peu d’entre nous dans le monde. Prenons l’exemple de la faim. Aujourd’hui, près d’un milliard de personnes souffrent de la faim dans le monde, soit une personne sur six. Pourquoi ne peuvent-ils pas se nourrir suffisamment pour ne pas subir de troubles majeurs avec la mort en finalité ? N’y a-t-il pas assez de nourriture produite dans le monde pour nourrir tous le monde ? Selon la FAO, la production agricole mondiale pourrait nourrir normalement (soit à raison de 2700 calorie par jour par adulte) environ 12 milliards de personnes, soit deux fois plus que nécessaire. Ce n’est donc pas un problème de ressources. Conclusion, il n’existe pas de fatalité et chaque personne qui meure de la faim est assassinée au nom du profit. Les Droits de l’homme ne sont pas assurés dans la plupart des pays. L’accès aux soins, à l’eau, à l’énergie ou à la nourriture est de plus en plus difficile car de moins en moins assuré par les gouvernements. Il y a 100 millions d’enfants en âge d’aller à l’école primaire sont non scolarisés. Mais aussi 1.1 milliards de personnes n’ont pas un accès régulier à l’eau potable et 2.6 milliards de personnes ne bénéficient pas de système d’assainissement de base. Il y a 1,4 milliard de personnes qui vivent avec moins de 1$ par jour et ce chiffre monte à 2.6 milliards de personnes pour ceux qui vivent avec moins de 2$ par jour en 2005. Nous disposons à la fois des ressources nécessaires et de moyens technologiques pour assurer ces droits à la majorité des personnes. Mais à la question est ce que l’on permet aux personnes d’avoir les ressources financières nécessaires, la réponse est bien souvent négative. Et la différence entre les pays du nord et les pays du sud est flagrante. Au Nord, bien que la tendance soit à la baisse, ces droits sont généralement plus ou moins bien assurés. Au contraire du sud ou les habitants peinent à se procurer ses ressources.
Deuxième droit inhérent et qui va de pair avec l’accès aux ressources essentielles est le droit à la dignité humaine. Cela regroupe entre autre l’égalité, la liberté, l’équité. Là encore, le résultat est loin d’être probant. Pouvons-nous rêver d’égalité alors que les inégalités progressent continuellement ? Pouvons-nous espérer la liberté alors que nous sommes obligatoirement conditionnés par notre environnement ?
La deuxième génération des droits de l’homme comportent des droits sociaux économique et politique. S’ils ne sont pas nécessaires pour survivre physiquement, ils n’en sont pas moins déterminants pour exister et être soit même. La répression ne se durcit-elle pas à mesure que les conflits sociaux s’intensifient ? Le droit à l’éducation n’est que peu assuré alors qu’il est tellement important.
Avec toute cette misère, tous ces conflits, toute cette brutalité destructrice, comment ne pas se révolter. Dans la mondialisation, gouvernée par la rareté organisée, les guerres sont permanentes et la répression est le moyen qui perpétue ce système. Les richesses et les pouvoirs sont regroupés au sein d’une élite non démocratique qui défend ses intérêts. Voila pourquoi je dis que la crise est une crise de conscience. Ce système ne changera pas de lui-même. Et c’est à nous d’essayer de le changer. Encore faut-il savoir par quel système le remplacer.
Aujourd’hui, il y a une crise financière mondiale. Mais aussi une crise économique mondiale, une crise alimentaire mondiale, une crise écologique mondiale et une crise énergétique mondiale. L’ampleur de l’interconnexion de ces crises montre les insuffisances du système actuel. Les pays manifestent des intentions plus ou moins poussées pour améliorer le système. Suivant les cultures politiques, les réformes sont plus ou moins radicales. Enfin la nécessité de régulation et de réforme est à l’ordre du jour. Même les mots « nouveau Bretton Wood » sont lancés.
Il faut saisir cette opportunité pour s’axer vers un développement durable et solidaire. Nous avons les ressources et les moyens pour conduire une politique énergétique propre. La technologie ainsi que les techniciens sont disponibles. Pourquoi ne pas profiter de cette crise pour axé une politique de grands travaux vers des constructions et productions propres et durables. Ensuite, les réformes des règles de la finance ou de l’économie peuvent être et seront avancées. Les possibilités de s’axer sur l’amélioration des droits de l’homme comme moteur d’un nouveau système ne manquent pas. Cependant j’espère que le temps des seuls discours est révolu. Et qu’il y aura des actions concrètes sur des paroles et des promesses. Car la crise étant mondiale, les conflits sociaux seront mondiaux tout comme leurs répercussions. Cette période sera un tournant dans l’histoire. Encore faut-elle qu’elle soit exploitée selon l’intérêt général sinon les conflits sociaux et civils s’intensifieront. La question est jusqu’à quel point.
Ahhhh voilà donc revenir la politique des grands travaux, cet arnaque légendaire de Roosevelt ! On sait sur quoi ça débouche : le chomage et la pauvreté n’ont pas baissé aux USA, c’est une arnaque historique bonne pour les financiers, encore une fois.
Là vous tomber dans le conformisme : étrange au vu de vos autres articles. Je pensais découvrir quelque chose de plus osé. Sutrout quand on invoque la conscience au début de son article.
Déception, déception…
Libéralisme, communisme, capitalisme…tout çà n’est que « association de malfaiteurs ».
La crise aura-t’elle ses solutions?
Et lorsqu’il y aura toutes ces « solutions », comment vont-elles être mises en œuvre avec ce mille feuilles que sont l’Europe, le Pays, la région, le département, la préfecture, le canton.
Très couteux ce système pyramidale et beaucoup de déperditions à prévoir.
Alors que restera-t’il des bonnes résolutions?
GBGB
LUDO
Le nouvel désordre mondial !
Bonsoir Sophy mais quel énumération juste de notre situation en tout points de vue
je suis d’accord avec votre analyse mais pas avec votre conclusion les grands travaux
s »est toujours comme un fusible une sécurité et une suite d’enrichissement encore pour
ce capitalisme que vous dénoncé mais n’apporte pas grand chose aux peuple.
Mais pour le reste bravo Sophy
Amicalement Laury.GB GB GB 😛
Merci et bravo Sophie pour cette synthèse des méfaits du capitalisme que je partage !
Pour sortir de cette crise, il faut créer de la monnaie car la crise se caractérise par le deleveraging soit la réduction des dettes de tout les acteurs et donc une destruction monétaire de grande ampleur comme dans les années 1929-1933…
Lire mon article « comment les banques commerciales créent l’argent « ? pour comprendre…
Créer la monnaie c’est ce que tentent de faire les gouvernements en s’endettant par des plans de relance… Le problème de la résolution de la crise est donc l’endettement.
Ces plans de relance doivent être productifs (grands travaux, investissements…) pour qu’ils puissent générer des profits qui permettront de réduire cet endettement, toutefois cela est insuffisant…
Il y a la possibilité de l’inflation pour la réduire mais ceci ne peut être fait avec une banque centrale indépendante comme la BCE et c’est injuste vis-à-vis des créanciers qui ne sont pas que des riches…
L’autre solution est l’augmentation des impôts mais dans des pays comme la France où le taux de prélèvements obligatoires est déjà important c’est risquer des troubles sociaux…
Ainsi on comprend qu’il n’y a pas de solutions sans souffrance dans ce système bancaire là !
La seule prémunition est de permettre aux Etats de créer de l’argent sans intérêts ainsi on pourra combattre la crise par cette nouvelle monnaie qui sauvera les entreprises qui ont besoin de crédits pour se développer, employer et continuer d’exister ; et de l’autre côté la croissance de la dette sera beaucoup moins rapide permettant un remboursement possible grâce à des investissements, sans augmenter les impôts et sans provoquer l’inflation…
Si la théorie est simple, la pratique est compliquée : changer le système bancaire consisterait à détruire un privilège que possèdent les banques et dont profitent les personnes les plus influentes de la société…
CET APPEL A LA JUSTICE RESTERA COMME LES AUTRES LETTRE MORTE !
IL FAUT ATTENDRE LE NOUVEL ORDRE MONDIAL DE JESUS-CHRIST .
Bonjour
[img]http://www1.bestgraph.com/gifs/animaux/abeilles/abeilles-02.gif[/img] Sophie,
Un très bon article.
Je vous souhaite la Bienvenue sur le site et j’espère que vous vous plairez en notre compagnie.
La crise s’agrave et les gouvernements continuent sur leur logique de faire bénéficier les actionnaires encore et toujours.
Un vote Super.
Bonne continuation.
Amicalement.
ANDREA.
@jmarc
Concernant la politique des grands travaux de Roosvelt j’aimerai simplement apporter quelques précisions … Le New Deal a été la période la plus prospère des Etats-Unis. Et ces suites ont réduit l’écart entre les inégalités et une percée du socialisme. Il faut tout de même remarquer que c’est aussi lors de cette période que les droits civiques et la déségrégation ont progressé. Les chiffres ont dès lors aussi reflété le racisme etasunien et les noirs sont venus gonfler les chiffres du chômage. Pour creuser le sujet, lire « L’Amerique que nous voulons » de Krugman
Au vu des besoins mondiaux concernant le développement durable, le développement à faire entièrement dans certains pays et la tendance à la régionalisation des grands espaces, il me semble approprier d’établir une stratégie commune et surtout des travaux communs. Rien qu’au niveau de l’UE tant de choses sont encore à faire….. je pense que la politique des grands travaux pourrait marcher. Le tout est de ne pas tomber dans l’engrenage de la dette. Cependant, même sans politique de grands travaux, force est de constater que depuis 1980 le monde est rentré dans la crise de la dette…
C’est là que je ne suis pas comme vousl’esclave de l’idéologie des grands travaux : la réalité US a été un endettement supplémentaire, toujours des millions de chômeurs et le mythe des grandes politiques qui ne font que le jeu des élites.
Il n’y a pas de grands travaux sans dette : ces grands travaux sont ni plus ni moins la suite d’une même idéologie qui renforce le système financier.
On ne change pas le système de l’intérieur : il faut faire table rase des règles et oser passer à une nouvelle ère.
Les solutions anciennes, plus ligths, ne sont pas des solutions nouvelles.
On voit combien les grands esprits ont du mal à penser l’avenir neuf : laissons donc à l’inculte le soin de débusquer de nouveaux gisements d’idées.