14 juillet, fête nationale et jour de douleur

Nous sommes le 14 juillet, jour de la fête nationale française, jour de célébration de la liberté, jour de la République. Et pourtant, aujourd'hui, j'ai mal à ma France, mal de voir la composition de la tribune présidentielle pour le défilé du 14 juillet. Mal d'y voir Bachar El.Assad, mal d'y voir Abdelassiz Bouteflika, mal d'y voir Hosni Moubarak, mal d'y voir ce que nous sommes prêts à faire pour réussir un sommet réunissant les 2 rives de la Méditerrannée.

Bien sûr, je suis bien conscient que la politique étrangère n'est pas une affaire d'enfants de cœur, que la realpolitik en est le principe dominant et incontournable et que son principal objectif est la défense des intérêts de notre pays ; et je suis  bien d'accord avec cette vision des relations internationales.

Je ne suis pas un de ces béni-oui-oui qui pensent que la diplomatie se fait en dehors de la réalité, sans tenir compte des rapports de force, ni des intérêts stratégiques de nos pays, un de ceux qui font de la diplomatie de salon sans avoir jamais mis les pieds à l'étranger autre part que dans les hôtels Sheraton ou simplement pour défendre leur idéologie sans se soucier de l’intérêt de la France. Je pense même que les droits-de-l’homme doivent être une carte de jeu diplomatique afin d’être notre influence dans le monde (je suis un peu néocon sur les bords). 

Alors bien sûr, je suis conscient qu'il faut détacher la Syrie de l'Iran pour en faire un facteur de stabilité dans la poudrière du Proche-Orient, plutôt qu'un facteur d'insécurité, surtout que la Syrie détient plusieurs cartes maîtresses dans le jeu libanais, israélo-palestinien et irakien et que pour cela, rien de mieux que de la réintroduire dans le concert des nations via l'UPM. Je comprends également qu'il vaut mieux avoir Bouteflika, Hassan II, Ben Ali, Moubarak ou même El Assad plutôt que ceux qui prendraient leurs places si les présidents de ces pays étaient réellement désignés par les urnes, c'est-à-dire les extrémistes islamistes. Même si des fois, on ne sait plus très bien si ce ne sont pas déjà les derniers qui décident déjà.

J’imagine bien aussi que l'UPM sera la seule enceinte de dialogue direct entre beaucoup de pays arabes et Israël et que ce dialogue peut jouer un grand rôle dans la résolution du conflit israëlo-palestinien. Enfin, je comprend et j’espère que si l'UPM fonctionne réellement, elle puisse donner une perspective d'avenir à nombre de populations qui n'ont pour l'instant le choix qu'entre des dictateurs et les islamistes. L’UPM peut être le plus grand pari géopolitique depuis l’Union Européenne. Je ne suis pas naïf non plus et je sais également que beaucoup des subventions données par le Nord iront directement dans la poche de ces dictateurs, souvent pour acheter la paix avec les islamistes et qu’au final, le peuple ne verra qu'une minuscule partie de cette aide. C'est d'ailleurs le problème principal des programmes de codéveloppement européens.

Je suis également conscient que la Méditerranée est la zone d'affrontement entre d'un côté les valeurs islamistes et les valeurs occidentales et que de ce combat, de la victoire des valeurs occidentales, de l'arrimage de la rive Sud de la méditerranée aux valeurs de la rive Nord, dépend la paix des 50 ou 100 années qui viennent. Et à ce propos, je ne peux que déplorer que l'idée d'union méditerranéenne de Guaino-Sarkozy soit passée sous les fourches caudines de la Commission de Bruxelles qui transforme tout ce qu'elle touche en repoussoir à force de vouloir imposer ses vues supranationales et technocratiques, son "despotisme éclairé" comme disait J.Delors, aux peuples qui n'en veulent pas. Et je sais également que cela a été fait pour ne pas déplaire à l'Allemagne et briser le couple franco-allemand déjà mis à mal. Voyez, je pense avoir compris un peu de la complexité du monde.  

Cependant, je ne peux pas m'empêcher de me dire que tout cela aurait du avoir lieu un autre jour. Il restait quand même 364 autres jours en 2008 pour faire de la diplomatie. On nous dit, à raison, qu’on ne pouvait pas, au lendemain du 1er sommet de l’UPM, choisir ceux qui resteraient ; soit. Mais tout le monde est censé savoir que le 14 juillet se situe en général, le lendemain du 13 ! En conséquence, j’en conclus que celui a retenu la date du 13 juillet pour lancer l’UPM ne sait pas tenir un agenda…ou s’en moque.

Le 14 juillet, c'est la fête de la France et de la République et ce jour là se fête avec les amis de la France et de la République et les amis seulement. Etre présent au 14 juillet, ca se mérite (et pourtant certains qui l’ont mérité n’y sont pas). Le 14 juillet, c'est le jour où défile l'Armée Française qui est chargée de défendre la République Française, son peuple et ses valeurs aussi. Elle rendra les honneurs aussi, devant cette tribune (le drakkar dans la tête). Le 14 juillet est un jour où ne devraient prendre place dans la tribune républicaine que ceux qui partagent et respectent les valeurs républicaines françaises.

Ce 14 juillet 2008 me fait douter de la vision de notre président de nos symboles car oui, le 14 juillet est un symbole national comme la place de la Concorde, comme Marianne, comme le drapeau bleu-blanc-rouge, comme la cocarde, comme le fait que le président de la République habite à l’Elysée… Et comme tous les autres symboles républicains et nationaux, le 14 juillet est chargé de sens, d’un sens historique et républicain, d’un sens que tous les francais se doivent de respecter, le premier d’entre-nous plus que les autres. J'avais déjà été choqué par le drapeau européen sur la photo officielle qui faisait apparaître notre président comme un gouverneur d'une province européenne, par la tente dans la cour de l’hôtel Marigny, par l’épisode sur la légion d’honneur et plus généralement par les rapports avec l’armée de notre président. Les symboles ont déjà couté chers en terme de popularité à notre président depuis son entrée en fonction ; la leçon n'aurait-elle pas été comprise ?

 

Par Lolik  

9 réflexions sur « 14 juillet, fête nationale et jour de douleur »


  1. Bof pas terrible, un article juste pour encore une fois discréditer le président.
    Que ceux qui pense que Lolik est anti-Sarkozyste plutot que protecteur des valeurs de la Républiques signent d’un XX.

    XX

  2. hassan II
    est mort ça fait qq années…. depuis y a eu un nouveau roi au maroc, plein d’autres betises de ce genre dans l’ecrit, sans parlé de l’analyse

  3. Alors bien sûr, je suis conscient qu’il faut détacher la Syrie de l’Iran pour en faire un facteur de stabilité dans la poudrière du Proche-Orient, plutôt qu’un facteur d’insécurité, surtout que la Syrie détient plusieurs cartes maîtresses dans le jeu libanais, israélo-palestinien et irakien et que pour cela, rien de mieux que de la réintroduire dans le concert des nations via l’UPM. Je comprends également qu’il vaut mieux avoir Bouteflika, Hassan II, Ben Ali, Moubarak ou même El Assad plutôt que ceux qui prendraient leurs places si les présidents de ces pays étaient réellement désignés par les urnes, c’est-à-dire les extrémistes islamistes. Même si des fois, on ne sait plus très bien si ce ne sont pas déjà les derniers qui décident déjà

    En écrivant cela vous avez tout justifié.

    On ne peut faire la paix qu’en discutant avec ses ennemis.

  4. Je vous remercie de m’accuser d’anti-sarkozysme, on ne me l’avait jamais dit.
    Et je doute que cela puisse être vrai, vu mes derniers votes ainsi que mes orientations politiques (que je vous laisse découvrir sur mon blog)
    Quant à mon erreur, sur Hassan 2, autant pour moi…

  5. new reporter : « paix , paix disent-ils et il n’y a point de paix » !!!
    et ce n’est pas moi ni un matérialiste qui le dit !

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