le paradoxe de son élection.

 

Qu’est-ce qui peut avoir poussé les Allemands à réélire pour la troisième fois Angela Merkel ? Qu’a-t-elle apporté à son pays lors de ses deux mandats précédents ? Surfant sur les réformes Schröder qui concernèrent les quatre lois Hartz, voir l’Allemagne, l’Allemagne cela suffit, et sur le dynamisme industriel allemand, elle n’eut qu’à poursuivre la politique qui consista à payer une partie des Allemands de l’ordre de 1 € de l’heure, et à promouvoir des minijobs pour des salaires compris entre 400 et 800 € par mois pour 20 % de la population allemande. On comprend aisément que le taux de chômage soit faible. De plus, en Allemagne il n’y a pas de SMIG ce qui offre toutes les possibilités salariales. Dans ces conditions l’écart salarial se creuse ce qui n’engage pas l’avenir sur une bonne voie. De plus, l’Allemagne, a une démographie vieillissante, au point qu’elle à besoin d’une forte main d’œuvre étrangère, Turcs, Espagnols, Serbes, Bulgares, pour ses usines, et sans elle, elle ne pourrait faire face à ses besoins, voir Quand la droite clame qu’il y a trop d’impôts elle oublie qu’elle les augmenta. Le modèle Allemand à les pieds d’argile, et la question, combien de temps tiendra-t-il encore. Ce qui est rageant c’est que la chancelière de l’austérité fut élue grassement, ce qui ne présage rien de bon pour nous. L’Europe reste plus ancrée à droite qu’auparavant.

Elle fut donc récompensée par le plébiscite des droites européennes d’avoir mis son pays économiquement au top mondial, sans qu’ils se préoccupèrent de l’hétérogénéité des conditions sociales. Des problèmes subalternes dès lors qu’il n’y a pas de manifestations. Les Allemands à 41,5 %, probablement biens lotis, préférèrent plébisciter Angela puisque ses conditions sociales conditionnèrent un faible taux de chômage. Il vaut mieux du travail même mal payé que d’être chômeur d’autant plus, que là aussi, le chômage est mal rétribué.

Essayez d’appliquer en France les réformes Schröder et c’est une levée de boucliers. Cette politique fut celle d’une division discriminatoire entre, par exemple les ouvriers de l’industrie bien payés et les autres, payés par une aumône, et tenus pour des salariés de second ordre. Le prussien fut toujours dominateur, il n’y a qu’à se rappeler la domination des officiers allemands vis à vis de leurs soldats. N’est-ce pas ce que voulut faire Sarkozy part sa politique à l’égard des plus riches et par la défiscalisation des heures sup aux salariés qui pouvaient en bénéficier ? S’attribuer, par cette largesse une majorité, au détriment des autres Français et des chômeurs et retraités !

Quant on voit le rejet de la politique du gouvernement par une grande majorité de la population française, qui ne se pose pas la question de l’état de nos finances ? Ne pensant qu’à la perte de son pouvoir d’achat, de ses avantages sociaux, et sa réaction aux impôts qui sont tombés en septembre, 44 % des foyers ont vu leurs impôts augmentés, on mesure la différence entre un allemand et un français. Même au sein de la majorité socialiste, qui pense aux municipales, on se pose la question que faudrait-il faire pour que cette France accepte ce que les Allemands ont acceptés ?

François Hollande traine avec 23 % d’opinions favorables, la plus basse cote jamais atteinte. A-t-on vu un président aussi, critiqué, voire insulté, 73 % des français le rejettent. Les socialistes ne sont pas les bienvenus dans un pays à droite.

L’échotaxe, mise en place par la droite, accords signés avec la société chargée de sa mise en œuvre entre les deux tours de l’élection présidentielle, rejetée par cette même droite par des manifestations honteuses contre la loi républicaine montre à tous, ce que serait cette droite si elle revenait aux affaires.

Quant à la gauche de la gauche elle exprime sa révolte que par sa violence verbale.

Il était évident que la succession de Sarkozy, comme celle d’Obama après Georges Bush poserait de sérieux problèmes. Faire du social dans un pays égoïste et à droite n’est pas la chose la plus facile. Angela Merkel qui surfa sur le terrain préparé par Gerhard Schröder n’eut aucune difficulté pour poursuivre dans la même voie. Ces conditions lui permirent de récolter 41,5 % de suffrages à cette élection, un score jamais égalé par la CDU depuis 1990. Certes, elle n’obtient pas la majorité absolue et se doit de composer, donc de lâcher un peu de ses prétentions.

Le groupe CDU-CSU devrait avoir 311 députés sur 630, à cinq sièges de la majorité absolue, dans un contexte politique et économique bien plus difficile que celui de ses prédécesseurs. Elle supporta la crise alors que d’autres la subirent. Mais ce succès tant acclamé en France, elle le doit en grande partie au dynamisme de ses grands patrons d’industrie. Avec des produits plus chers que les nôtres ils vendent, tandis que nous, nous délocalisons.

La droite patronale française au lieu de se réjouir devait prendre exemple sur celle de l’Allemagne, de même que pour les éleveurs de porcs bretons. S’ils sont dans cette situation c’est simplement la conséquence de leur conservatisme à ne vouloir évoluer pour affronter la concurrence mondiale.

Cela fait toute la différence entre un Français et un Allemand. Est-ce que pour autant je souhaiterais être allemand non, bien sûr, si nôtre économie n’est pas si florissante, nous avons d’autres atouts, et puis la France est un beau pays.

On voit de suite le rapport de force qui jaillit entre notre président et Angela, il devient le subordonné de la femme la plus puissante au monde, «Die Merkel républik», la république de Merkel, comme le titre le Spiegel Online Politik malgré son opposition à la CDU. Pauvre président, tout petit, par une France encore plus petite devant une Allemagne toujours plus forte.