La guerre contre le terrorisme promis par le Président américain Georges W Bush a laissé une idée vague de cette lutte. Qui sont réellement les terroristes qu’on veut croire ? Est ce le vrai combat contre le terrorisme que l’administration a effectivement mené ? L‘administration Bush a donné une définition vague du terrorisme pour qu’elle n’ait pas de fin. Bush est manifestement très satisfait d’être un Président de guerre. L’administration a donc étendu les buts et les objectifs de guerre d’un groupe ou d’une région géographique à d’autres. Une action contre-terrorisme est actuellement menée contre Al-Quaïda et, plus largement, contre le courant djihadiste du fondamentalisme sunnite. Il y a aussi la lutte pour renforcer les tadjiks, les Hazaras et les ouzbeks de l’Alliance du nord Afghanistan et pour contenir de façon durable les talibans d’origine pachtoune. En Irak, l’objectif est d’assurer la prééminence des kurdes et des chiites sur les arabes sunnites. Il y a également l’objectif de contenir ou de renverser le régime laïc baasiste en Syrie et les ayatollahs chiites en Iran. La Corée du Nord elle-même s’inscrit parfois dans cette campagne tous azimuts. C’est moins une guerre cohérente qu’une liste de cadeaux pour « faucons ». Si la guerre contre le terrorisme est effectivement tout cela, elle peut durer des décennies. Plus vraisemblablement, l’opinion publique américaine ne toléra plus très longtemps un tel fatras de coûteuses obsessions ajoutées à la crise alimentaire qui touche aussi la grande Amérique. S’il n’ y a pas d’attentât majeur contre les Etats-Unis, la pression montrera contre Washington pour qu’on cesse de faire n’importe quoi avec Kandahar et Ramadi, et encore moins avec Damas ou Téhéran. Un jour ou l’autre les américains devront choisir entre donner leur argent pour les guerres de Bush ou pour la protection sociale. Et je pense que cela mettra fin au terrorisme.