(capture d’écran sur le sire nouvelobs.com)

Malgré la pluie qui tombe en ce moment, on se sent mieux à Toulouse. Etant à quelques km à vol d’oiseau de la Côte Pavée, j’ai entendu hier soir les détonations lointaines. Comme de nombreux Toulousains, j’avais en permanence une oreille branchée sur France Info et j’ai appris alors vers 23 heures 30 que le raid avait fait sauter la porte de l’appartement du forcené ! Mais c’était l’heure de se coucher et il n’y avait toujours pas de dénouement…

Ce matin donc, j’allumais France Info, et on ne savait pas si l’individu était mort… Plus rien ne bougeait là bas du côté de la Côte Pavée ! Mais vers 11 heures 30, à nouveau une série de claquements, comme une fusillade qui durait quelques minutes et qui semblait bien nourrie, parvenaient jusque chez nous portée par le vent… A nouveau, France Info nous donnait des explications… Le forcené avait été abattu par les policiers du raid. Le Ministre de l’Intérieur confirmait la nouvelle…

Ô Toulouse, ma ville, enfin tu respires ! On vient de passer deux jours dans un état de tension palpable, de silence pesant, de recueillement. Hier matin, l’information selon laquelle le tueur était cerné, mais pas encore arrêté, s’est répandue dans la ville comme une traînée de poudre ! Dans le quartier où résidait le suspect, les gens ont été inquiets jusqu’à ce matin, mais ailleurs, cela a été un grand soulagement ! Avant hier, des Toulousains n’empruntaient plus le métro, d’autres ne sortaient pas, d’autres s’épiaient les uns les autres… Les autorités lançaient des appels à ne pas tomber dans la psychose… Mais je peux vous dire que mardi, elle était bien là dans la ville rose. Aujourd’hui encore tous les Toulousains en parlent… Pendant deux jours, « le temps était comme suspendu », aujourd’hui Toulouse revit !

Les commerçants sont d’accord, l’activité reprend ainsi que la circulation en ville. Sur le marché Crystal, on rigole à nouveau…Ô Toulouse, c’est le soulagement ! Mais c’est aussi le sentiment de sécurité qui revient, notamment pour ces parents qui laissaient leurs enfants à l’école, la peur au ventre ! Le traumatisme n’a pas totalement disparu, il faudra un peu de temps pour tourner la page… La Dépêche interroge un étudiant Benjamin, inscrit en médecine, qui exprime encore un certain malaise : « j’habite juste à côté du tueur… ça fait bizarre de se dire qu’il vivait parmi nous. Je suis content mais j’aurais préféré que ce soit un fou isolé plutôt qu’un salafiste qui se réclame d’Al-Qaida. On est nombreux à se demander : y a-t-il d’autres djihadistes à Toulouse ? ».

La guerre d’usure entre le jeune tueur et le raid aura tenu en haleine toute la population toulousaine. Le suspense a pris fin aujourd’hui à 11 heurse 30, lorsque el forcené a sauté par la fenêtre, dans un dernier sursaut d’orgueil, il a tiré plusieurs fois vers les policiers qui en retour l’ont touché à la tête. Il s’est donc retrouvé au sol sans vie… Oui, c’est arrivé à Toulouse…

Cet après-midi les discussions vont bon train à Toulouse et voici venu le temps des questions et de la polémique. Est-ce vraiment une réussite ? Pourquoi a-t-on attendu 30 heures pour l’abattre ? A-t-il été aidé par d’autres ?  N’aurait-il pas fallu l’arrêter avant qu’il ne commette tous ces crimes ? Etc… Etc… chacun se lâche…

 

D’habitude, à Toulouse, les gens vivent tranquillement et la diversité ne pose aucun problème. Maintenant, on se dit « espérons qu’il n’y aura pas d’autre loup solitaire dans la ville rose ». Certainement que cette histoire va laisser des traces pendant longtemps, mais Toulouse n’a plus peur et c’est bien là l’essentiel.

 

Voir ici article de la Dépêche, journal local, "Les Toulousains ont subi un très grand choc" (ajouté le 24 mars 2012).