Nous nous émouvions récemment du fait qu'à l'occasion de sa visite aux Etats-Unis, le Président Sarkozy allait rencontrer les représentants des principales organisations juives américaines – et pas musulmanes, ce qui nous semblait prêter le flanc à la critique de parti-pris en faveur d'Israël, au détriment du peuple palestinien. Il s'agissait en réalité de ceux de l'American Jewish Committee. Ce que nous ignorions, c'est que dans la liste des invités personnels du chef de l'Etat, avec Laurence Parisot, présidente du MEDEF, figuraient Richard Prasquier, président du Conseil représentatif des institutions juives de France, et Valérie Hoffenberg, directrice de la branche française de l'AJC.
Ajoutons que Sarkozy sera l'invité d'honneur en février du dîner annuel du CRIF, à l'occasion duquel il prononcera un discours. C'est la première fois dans l'histoire que le Président accepte de participer à cette emblématique manifestation communautariste (Chirac avait été invité mais avait décliné).
La tradition veut que ce soit le premier ministre, ce que l'ancien président de l'organisation Théo Klein, qui avait lancé ces dîners en 1985, expliquait ainsi : "Il dirige le gouvernement. Avec lui, vous pouvez avoir un dialogue. Avec le chef de l’Etat, c’est beaucoup plus difficile. Son statut l’interdit".
Il semble qu'avec Sarkozy, ce statut ait changé. "Le président de la République ne saurait être confondu avec aucune faction. Il doit être l’homme de la nation tout entière, exprimer et servir le seul intérêt national", disait le général de Gaulle. Qu'en pensent les militants français de la cause palestinienne ?
Bonjour
» Avec lui, vous pouvez avoir un dialogue. Avec le chef de l’Etat, c’est beaucoup plus difficile. Son statut l’interdit ». »
Oui, c’est ce que Sarkozy n’a pas compris. Il est chef de l’Etat, et n’a pas à aller au Tchad chercher qui que ce soi, il a des ministres pour le faire, il n’a pas à aller dans une réunion prononcer un discours, ce n’est pas son rôle, en revanche il pourrait se rendre dans un « gala de charité » par exemple, ce qui serait tout à fait différent.
Sarkozy a des origines juives, et est très bien vu par les juifs en général, les Français d’Israël ont voté à 95% pour lui , à ma connaissance (bon, faut vérifier quand même…).
Juste une remarque: Fillon et Alliot-Marie se sont succédés à la fin du ramadan à la mosquée de Paris, et y ont fait tous deux un discours, très favorable à l’islam, pour les implantations de mosquée par exemple.
On ne peut donc dire tout à fait que l’Etat serait plus favorable aux uns ou aux autres.
Je parlais de Sarkozy, pas de l’Etat : lui effectivement se positionne en ami d’Israël (alignement sur les Etats-Unis là aussi). Et vu sa façon d’exercer le pouvoir, lui décidant de tout… Je crains fort par exemple qu’il n’entraîne la France dans une guerre contre l’Iran.
Les Français d’Israël ont voté pour lui à une majorité inimaginable, c’est exact. La flemme de chercher le pourcentage exact mais ce n’est pas loin de celui que vous avancez.
Sinon, pleinement en accord avec ce que vous dites : « Il est chef de l’Etat, et n’a pas à aller au Tchad chercher qui que ce soi, il a des ministres pour le faire, il n’a pas à aller dans une réunion prononcer un discours, ce n’est pas son rôle ».
Oui, c’est ce que je me disais aussi, en allant aux Etats-Unis et en se montrant si proche de leur politique, il risque de donner un appui moral un peu trop marqué pour une guerre en Iran, et pourrait aussi nous entraîner dans une guerre avec ce pays, par un alignement excessif.
Je ne sais plus quel journal, ou quelle personne aux Etats-Unis disait qu’il est le nouveau Tony Blair, ce qui peut vouloir dire bien des choses, puisque cela a été dit après son discours au congrès.
Bien cordialement
Blaise
Nouveau Tony Blair ?
Autrement dit, nouveau caniche de l’Amérique…
Ce revirement de la diplomatie française, basé depuis de Gaulle sur l’indépendance de la France, est proprement scandaleux.
Nouveau Tony Blair, pour le meilleur et pour le pire.
Cet acoquinement américano-français assez inusité depuis longtemps, comme le fait remarquer Olivier risque de coûter cher à la France, comme de s’engager au côté de l’armée canadienne dans le bourbier afghan. L’idée d’instaurer la démocratie en Afghanistan et de décapiter le régime taliban était une bonne idée, mais de toutes évidences, le Canada n’y arrivera jamais tout seul, d’où ce besoin de Washington d’une aide militaire française.
Surtout que de leur côté, les britanniques de Gordon Brown commencent doucement à prendre leurs distances du gouvernement américain. Blaise, pour ce qui est de l’analogie entre Sarkozy et Tony Blair, je crois que tu trouveras la réponse à ta question dans l’article d’un certain Northlandnews je crois… 🙂
(http://www.come4news.com/index.php?option=com_content&task=view&id=6615)
De Gaulle avait bien raison en parlant de l’Europe, et en disant « puis pendant que nous y sommes, autant donner l’armée aux Etats-Unis en passant par l’OTAN » (en gros) et c’est bien ce qui arrive aujourd’hui. L’armée française est aux quatre coins du monde, aux ordres de la bannière étoilée. Quoi qu’on puisse en dire, nous vivons sous l’héritage de ce bonhomme qu’était de Gaulle!
Northlandnews, j’avais fait un petit article sur Mme Verner il y a quelques temps, au moment où le Canada envoyait des troupes justement. J’ai lu que des soldats y meurent, c’est assez triste en effet, d’autant qu’il n’y a manifestement pas grand chose à faire pour changer les choses. Cela ne pourra venir que d’eux même.
Les Etats-Unis sont selon moi des fanatiques démocrates, qui s’imaginent que la démocratie marchera partout, et qu’ils seront accueillis en sauveur, partout où ils iront.
a bientôt Northlandnews!