Des élections de la plus haute importance (1ère partie)

 

Glisser le bulletin dans l’urne est un acte citoyen. Un droit mais aussi un devoir. Chaque inscrit sur les listes électorales a pour mission, s’il l’accepte, de se rendre au bureau de vote, choisir au minimum deux bulletins, pénétrer dans l’isoloir pour faire son choix pour finir par, se rapprocher de la boîte où les destins des candidats se jouent. Bref, ce dimanche et dimanche prochain, ce sont les élections législatives. Un scrutin qui permettra de désigner nos représentants locaux, portant les doléances de leurs électeurs au niveau national et votant les lois. Mais à quoi servent exactement nos députés ?

 

 

Comme une ritournelle, tous les 5 ans, peu après la présidentielle, depuis l’instauration du quinquenat par Jacques Chirac, pour éviter un risque de cohabitation et espérer que la majorité des électeurs, souvent moins nombreux, suivent la même mouvance dans les urnes, ont lieu les élections législatives. Composer une Assemblée Nationale en accord avec la couleur du président nouvellement élu, facilitent les actions du gouvernement, les blocage contraignant pour le bon fonctionnement de l’Etat sont donc éviter. Pour que le gouvernement ne tombe pas sur un os à chaque fois qu’il demande l’approbation des parlementaires.

 

 

Bien entendu, le principe quinquennal peut être modifié si le Président de la République juge bon de dissoudre l’Assemblée Nationale, exemple de Chirac qui en 1997, estimant qu’il n’avait pas une majorité assez conséquente, provoqua dans élections anticipées. Finalement trop gourmand, il fut sanctionné démocratiquement par une majorité de gauche. Lionel Jospin rentre à Matignon et ses ministres prennent les affaires en main durant 5 ans. La forme actuelle de la sélection des députés, c’est à dire un scrutin uninominal majoritaire à deux tours, est en place depuis le seconde mandat de François Mitterand en 1988

 

 

Afin de pouvoir faire part de ses convictions en optant pour un candidat briguant le mandat de député d’une circonscription, il faut être inscrit sur les liste électorale, avoir 18 ans et être français.

 

 

Si le goût de la politique vous sied et si vous avez envie de prendre part à une aventure inédite, de l’autre côté du miroir, en tant que prétendant, il faut être de nationalité française, être majeur et être électeur. Attention toutefois, il est impossible de se présenter si vous exercer déjà les 2 autres postes de sénateur et membre du parlement européen simultanément ou bien une tout autre seconde fonction publique comme officier de l’armée.

 

 

Obtenir des députés à l’Hémicycle est également une question d’argent pour les formations politiques. Un parti qui présente 50 candidats dans 50 circonscriptions différentes et parvient à faire 1%, chaque vote supplémentaire rapporte 1.63€, ce jusqu’à la fin du mandat. Un député élu, c’est 44.000 euros pour le parti.

 

 

Au terme du scrutin, ce seront 577 membres qui s’assieront sur les bancs du Palais Bourbon. Ils représentent depuis l a loi constitutionnelle du 23 juillet 2008 : les départements pour 556 d’entre eux, 10 pour les collectivités d’outre-mer et 11 pour les Français de l’Etrangers. Une habile calcul UMP pour s’assurer des élus, sachant que les citoyens français résidant hors du pays sont généralement plus enclins à voter à droite. Tout comme le rédécoupage administratif des circonscriptions voulu par le président Nicolas Sarkozy.

 

 

La Chambre Basse appelée également Assemblée Nationale depuis la IVème République, forme avec le Sénat, le Parlement. Les deux organes exerçent le Pouvoir Législatif. Elle réside au Palais Bourbon, au cœur de Paris, un drôle de nom pour un palais royal où se tient des séances républicaines.

 

 

Son poids dans le principe républicain de la séparation des pouvoirs est conséquent. Il est dans ses prérogatives de voter la loi, de les amender, d’en proposer, de contrôler le bilan du gouvernement et évaluer les politiques publiques. Elle peut appuyer les décisions du gouvernement par des votes de confiance ou les dévouer par des motions de censure. Autant dire que le couple Exécutif doit agir en cohésion avec la volonté du Législatif. Il reste un prérequis autoritaire au gouvernement s’il veut faire une loi sans discussion, le fameux article "49-3". Un texte à consommer avec modération pour éviter une dérive totalitaire du pouvoir.

 

 

Les membres de la Chambre Basse peuvent créer des commissions d’enquêtes parlementaires pour accentuer le contrôle des actions du gouvernement, pour titiller les moindres faits et gestes. C’est à elle que revient l’autorisation de déclarer la guerre, ou non, à un pays ennemi, pour qu’une loi soit enterinnée, il faut un commun accord des deux Chambres, sinon on met sur pied une commission parlementaire mixte paritaire dont la lourde tâche est de prendre une décision. Admettons qu’aucune solution ne soit trouvée, c’est la décision de l’Assemblée Nationale qui prédomine. On l’estime plus légitime car elle est issue des voix du peuple et non pas de grands électeurs.

 

 

Jusqu’à 2009, le Président de la République, par soucis démocratique, ne pouvait fouler le sol du Palais Bourbon, cependant il pouvait y faire lire un message personnel. Depuis Nicolas Sarkozy, le Premier des français est autorisé à pénétrer dans l’enceinte de l’hémicycle. Une provocation pour certains politilogues mais avec lui, ce n’était pas rare.