Pour tout le monde l’hiver est une saison difficile, souvent synonyme d’inconfort et de froid intense avec des températures avoisinant parfois les – 30 et où la neige occupe une vaste place dans notre quotidien. Pour les personnes handicapées, cette saison s’apparente à une absence d’autonomie, à l’isolement et parfois même à la dépression. En effet, ces incommodités sont le lot de nombreuses souffrances subies par cette partie de la population en période hivernale. Pour les personnes vivant avec des limitations fonctionnelles et les associations pour personnes handicapées la situation est préoccupante. Afin de pourvoir au bien-être de ces personnes, certaines associations luttent contre l’isolement des personnes handicapées à travers la mise en place d’activités.
Un quotidien difficile
La neige abondante et les journées de verglas rendent les journées des personnes en fauteuil roulant très dures. Les ennuis rencontrés par ces derniers sont nombreux « c’est surtout relié au déneigement, à la capacité de rouler l’hiver, aux stationnements et aux trottoirs, comme c’est pas toujours très bien déneigé ce qui fait que c’est très difficile de rouler en fauteuil roulant dehors. Ça fait qu’on limite les sorties à l’extérieur durant l’hiver » relève Dominique Tremblay, conseiller pour une accessibilité universelle en loisirs chez Altergo. Garder une vie active et stimulante même en saison hivernale est un défi constant mais même là les conditions sont contraignantes. Pourtant Dominique Tremblay compose avec la situation tous les jours « on se débrouille comme on peut même si c’est pas facile car c’est pas bien déneigé, on le fait quand même, on cherche des endroits qui ont des stationnements extérieurs (…)». Les activités extérieures sont limitées et les besoins pratiques sont priorisés «les activités que je vais privilégiés sont surtout l’épiceries, les rendez-vous, les choses comme ça. J’irais pas me promener dehors pour la joie de me promener dehors» explique le conseiller d’Altergo.
Dans ces situations que beaucoup de personnes en fauteuil vivent, l’organisation et l’ajustement temporel des activités sont fortement recommandés notamment en période de tempête de neige, toutefois cela n’empêche en rien la mise en place activités « je m’empêche pas nécessairement de faire quelque chose mais je vais étudier si une activité en vaut la peine vraiment » ajoute Dominique Tremblay.
Des activités pour sortir de la torpeur de l’hiver
À Montréal, certaines associations luttent pour l’intégration et l’épanouissement des personnes handicapés afin de sortir du quotidien morose.
L’association montréalaise Espace Multisoleil propose une affluence d’activités destinées aux personnes handicapées de 6 ans à 30 ans. Des sports adaptés en passant par l’art plastique, toutes sortes d’activités sont ouvertes à cette clientèle « on va offrir des activités récréatives, créatives, socioculturelles, sportives, des sorties dans les musées, des activités sur des thématiques avec des ateliers comme l’art plastique, la cuisine, le théâtre, la danse, vraiment toutes sortes d’activités que l’on trouve partout » indique Aline Ostrowski directrice générale de l’association.
L’accent est mis sur l’amusement et vise principalement la déficience physique sans néanmoins exclure la déficience intellectuelle « notre clientèle à nous est la déficience physique de prime abord, des jeunes qui ont une déficience physique et dont la plupart on aussi une déficience légère à moyenne associée, on adapte au mieux en fonction de la déficience de la personne» insiste Aline Ostrowski
Des progrès à faire
En dépit du dévouement et de l’enthousiasme démontré par la ville de Montréal, des progrès sont encore à faire conformément aux caractéristiques urbaines de la ville « il faut reconnaitre que Montréal a une situation particulière, il y a pas beaucoup de place, de stationnement, de trottoirs donc c’est difficile à déneiger instantanément qu’il y a une tempête de neige » rappelle monsieur Tremblay.
En ce qui concerne le financement des associations pour personnes handicapées, des efforts sont faits mais le processus est long et la réalité n’est pas rose « nous on est chanceux parce qu’on a une subvention de la Ville de Montréal. On a également des prêts de locaux, on fréquente des écoles spécialisées via des ententes entre la Ville et les commissions scolaires, mais financièrement notre réalité est problématique. On n’a pas assez d’argent du fait de l’alourdissement de la clientèle » regrette madame Ostroswski. De ce fait, la ville de Montréal pourrait prendre des dispositions afin de veiller au maintien et au bon fonctionnement des activités de ces associations.