Éduquer les enfants ressemble parfois à un parcours du combattant.
Que de pièges à éviter, que de bombes sur lesquelles tomber!
Il est parfois si difficile de gérer les enfants, et je pense que bien des mamans et parents se reconnaîtront dans mes lignes.
J’ai moi-même 4 enfants: deux grands, deux petits: j’ai ainsi encore à la maison une fille de 7 ans , et un garçon de 10 ans. Et je me demande souvent comment ces derniers arrivent à passer aussi vite à une entente quasi-angélique du style "Moi je te trouve belle ma sœur, je t’emmènerai au cinéma pour ton anniversaire et je paierai le billet" "C’est vrai? Je pourrai choisir mon film? T’es trop gentil!" à "Je te prête pas mes crayons ils sont à moi!" (elle) "Mais toi tu veux même pas dessiner pourquoi tu me les prêterais pas?" (lui) "Tu vas me les user! Pars de là", dit-elle, "Mais je lui ai rien fait" dit-il. Etc…
Et tout d’un coup miracle, le coup de grain est passé et les voilà tous deux assis côte à côte en train de décider de partager les crayons et de dessiner sagement. Jusqu’à la prochaine fois…qui ne tarde pas, et les cris s’accumulent.
Quelquefois, si la dispute n’est pas trop grave, il vaut mieux les laisser se débrouiller et résoudre leurs problèmes tout seuls.
Mais si les nerfs sont trop à vif et que les enfants commencent à se taper dessus, que faire dans ces cas-là?
Essayer de les calmer en faisant appel à leur bon sens? Pas vraiment de succès puisqu’au moment d’une crise on a justement perdu tout bon sens.
Se mettre à leur crier dessus: on se stresse et on pérennise la crise en leur montrant qu’on est aussi agressifs qu’eux.
Supplier qu’ils s’arrêtent parce qu’on est fatigués de notre journée et que "pauvre maman tu n’as pas pitié de la faire tant souffrir?". Cela ne peut que les indifférer -au mieux- ou les culpabiliser, au pire.
Ce que j’ai trouvé de plus efficace c’est d’isoler l’enfant pendant 7 minutes ou 10 suivant l’âge de chacun, (une minute par année) dans un coin d’une pièce de la maison, toujours le même, et confortable, en lui demandant d’utiliser son temps pour se calmer et réfléchir à sa façon d’agir.
Et ne pas lui parler ni réagir à ses provocations, qui sont parfois fort drôles, ainsi ma fille rivalise d’ailleurs d’astuces pour me faire réagir, demander en utilisant divers tons de voix quand sera finie la punition, en utilisant toujours le même rythme répétitif pour poser sa question inlassablement. Je ne réponds qu’au bout de 7 minutes et je lui demande si elle est calmée.
Si elle refuse de se calmer, je lui déclare que nous allons reprendre le cycle de 7 minutes au coin si elle ne se calme pas. En général cela suffit et elle accepte de revenir à la normale. Je lui explique que je ne peux pas admettre qu’elle soit agressive et que si on vit en bonne intelligence les uns avec les autres, on se sent mieux.
Je lui dis pourquoi elle a été mise à part, car il faut toujours donner les raisons de nos actes, parce qu’en effet, quelquefois, l’enfant n’a pas perçu nos raisons de la même façon. Donc, soyons clairs, et calmes. Je sais je sais, plus facile à dire qu’à faire, mais la violence ne résout rien, cris ou coups, sont non seulement inefficaces, mais extrêmement mortifères. Notre voix doit être la plus paisible possible et surtout nous devons être fermes. Si les enfants sentent la moindre brèche de défaillance, ils s’y engouffreront, ne nous obéiront pas, et les crises et caprices se multiplieront.
Ils ont pourtant besoin que leurs parents soient des rocs sur lesquels s’appuyer et non des girouettes qui changent d’avis, et ne savent pas mener une crise à leur terme. Sachez pourtant que si vous êtes fermes, et justes évidemment, les crises s’espaceront et seront plus courtes, plus facilement résolues, et que les enfants vous en seront reconnaissants.
Bien sûr, après, vous pouvez si l’enfant vient à vous redoubler de câlins et de tendresse. Et ce qui met du baume au cœur, c’est lorsque nos grands qui sont devenus adultes nous disent comme ils ont été bien élevés et comme on a eu raison de ne pas céder à leur caprices.
Alors, courage et tenez bon!