L’on a appris cette semaine que les trois magistrats chargés d’apprécier la culpabilité de l’ex-Président Ivoirien Laurent Gbagbo à la Cour Pénale Internationale ont estimé les accusations de « crime de guerre » et « crime contre l’humanité » retenus par la procureur de ladite cour non fondées, et l’ont par conséquent invité à apporter d’autres preuves plus convaincantes. Aussitôt, Madame Fatou Ben Souda (la procureur) a déclaré détenir encore suffisamment d’éléments susceptibles d’inciter ce collège de juges à ouvrir un procès Gbagbo à la Haye.
Sur place en Côte d’Ivoire, le parti de Laurent Gbagbo a très vivement salué la décision de ces trois juges, non sans inviter la C.P.I d’accorder enfin une liberté provisoire à son « père fondateur ». Quant aux actuelles autorités ivoiriennes, elles se sont dites confiantes, parce que disent-elles, le bureau de la procureur ne manquera pas de trouver des éléments pour « garnir » le dossier de celui qu’elles ont toujours présenté comme un « mauvais perdant ».
Cependant, sans toutefois prendre partie pour l’un ou l’autre camp, il convient de reconnaitre que la Cour Pénale Internationale vit depuis quelques temps une crise de légitimité sans précédent. Toutes choses qui ont poussées récemment l’Union Africaine de l’inviter à abandonner les poursuites engagées contre l’actuel Président Kenyan Uhuru Kenyatta ainsi que son vice Président, pour laisser le soin à la justice kenyane d’enquêter sur les crimes qui sont reprochés à ces deux personnalités kényanes.
Le fait par ces trois juges de la Cour Pénale Internationale « d’innocenter » l’ancien homme fort du pays des éléphants peut donc sonner comme une façon pour cette juridiction internationale de « recrédibiliser » son image aux yeux des africains. Surtout quand on sait que la CPI depuis sa création à fait de l’Afrique son seul territoire de prédilection. Ce que ne veulent plus supporter les Etats Africains. Egalement, un « blanchiment » de Laurent Gbagbo à La Haye ne surprendrait personne, dans la mesure où tout ce qui lui est reproché a été commis dans un contexte politique très confus. Reste donc pour la Cour Pénale Internationale de continuer dans cette même lancée, si elle entend être une justice neutre et impartiale.