«La grandeur d’une nation et son avancement moral peuvent être appréciés par la façon dont elle traite les animaux». Cette citation de Gandhi nous démontre que notre nation a encore beaucoup de chemin à faire, puisque notre consommation de viande est passée de 30 kilogrammes par personne par année en 1919 à plus de 100 kilogrammes de nos jours. Serions-nous en train de régresser? En fait, un énorme avancement moral pour notre société serait de devenir végétarien. Non seulement pour le respect des animaux, mais aussi pour protéger l’environnement, pour mettre fin à la famine dans le monde et pour les bienfaits d’une alimentation végétarienne sur la santé.

En premier lieu, le végétarisme est, selon le dictionnaire Larousse, un régime alimentaire excluant toute chair animale (viande, poisson), mais qui admet en général la consommation d’aliments d’origine animale comme les œufs, le lait et les produits laitiers. Il ne faut pas le confondre avec le végétalisme, qui exclut tous les produits de provenance animale (lait, miel, œuf,), un régime alimentaire beaucoup plus restrictif que le végétarisme. Les origines du végétarisme viennent surtout de l’Inde, où de nos jours, ce régime alimentaire constitue une solution à la sous-alimentation. Considéré comme l’un des pères-fondateur de l’Inde moderne, Gandhi était lui-même un militant en faveur d’un mode de vie végétarien. Aujourd’hui, ce mouvement commence à se propager au sein des sociétés occidentales, mais les raisons de devenir végétarien passent beaucoup trop sous le silence. L’industrie de l’élevage serait-elle trop prospère pour dévoiler les effets  néfastes de la consommation de viande? Probablement.

Cette industrie est prospère, mais à quel prix? Parlons des impacts environnementaux. Premièrement, selon l’ONU, l’élevage bovin est responsable de 18% des gaz à effet de serre, ce qui contribue au réchauffement climatique. Oui, le sujet du réchauffement climatique est redondant, mais en consommant de la viande, on participe à ce réchauffement climatique et cela, plusieurs personnes l’ignorent. On oublie souvent qu’avant que ce morceau de viande arrive dans notre assiette, on a d’abord nourrit cet animal (qui mange dix fois la portion de végétaux qu’un humain), on a transformé cet animal, on a transporté la viande, on l’a emballé et en plus, les flatulences du bétail émanent du méthane, un gaz responsable de l’effet de serre et 72% plus puissant que le CO2. Pour en rajouter, la plupart des gens gaspillent environ le 1/3 de la viande qu’ils achètent. Ensuite, le réchauffement climatique n’est pas le seul problème environnemental relié à la consommation de viande, le gaspille de l’eau et la contamination des nappes phréatiques en font aussi partie. Pour produire 100 grammes de viande, cela nécessite 25 000 litres d’eau. Cette consommation d’eau est due, en partie, à l’eau nécessaire pour faire pousser la nourriture du bétail. Ce qui est le plus frustrant est de penser que 80% de l’alimentation bovine est la même que celle de l’humain, mis à part qu’un humain mange beaucoup moins qu’un bœuf. Puis, lorsqu’ils évacuent cette nourriture, cela contamine les nappes phréatiques. Finalement, la déforestation et son lot de conséquences sont aussi un autre fléau. Plus la consommation de viande augmente, plus l’espace requit pour nourrir le bovin augmente. Donc, en Amazonie, on a déjà sacrifié 38% de la forêt pour l’élevage du bétail. Les forêts sont les poumons de la Terre, grâce à la fixation du CO2, mais ils permettent aussi d’éviter des inondations, des glissements de terrain et elles abritent plusieurs espèces. La déforestation rend aussi les terres non-cultivables et peut mener à la désertification.

En second lieu, le végétarisme permettrait de mettre fin à une grande partie des famines dans le monde. Si toutes les terres cultivables dédiées à l’élevage bovin étaient utilisées pour cultiver des végétaux et nourrir des humains à la place d’engraisser des animaux, cela suffirait à nourrir toute la planète. De plus, comme j’en ai parlé plus haut, cela permettrait d’économiser une énorme quantité d’eau. Le végétarisme n’est donc pas seulement une question éthique par rapport aux animaux, mais c’est aussi un enjeu social touchant plus de 293 millions d’êtres humains qui subissent la famine. Le manque d’eau et de nourriture sont aussi la raison de conflits entre les humains. On se chicane pour la dernière pointe de pizza, imaginez lorsqu’il s’agit de la seule pointe de pizza disponible. Il est question ici de solidarité et de partage et cela, beaucoup de gens l’ignore. Je l’ignorais moi-même avant de me renseigner de mon propre gré sur le sujet. Au début, avant même de savoir tout ce que la consommation de viande impliquait, je songeais devenir végétarienne pour des raisons de santé.

En troisième lieu, qu’en est-il des impacts du végétarisme sur notre santé? La consommation de viande est une cause de plusieurs maladies, telles que des maladies cardio-vasculaires, du diabète ou encore, de l’obésité. Plusieurs diront qu’une alimentation excluant la viande n’est pas saine, car le corps humain a besoin de protéines. Oui, le corps à effectivement besoin de protéines et la viande en contient beaucoup, mais le corps humains est très bien équipé pour assimiler les protéines d’origines végétales. Par exemple, on retrouve beaucoup de protéines dans les légumineuses telles que des haricots rouges et des pois chiches, dans les céréales comme le pain de blé entier et le riz brun ou encore, dans les noix et les graines. D’autres diront également que c’est dans la nature humaine de manger de la viande. Pourtant, cela est tout faux. Plusieurs sociétés sont presque entièrement végétariennes, comme en Inde, où la majorité de la population ne mange pas de viande. De plus, selon le médecin, physiologiste et nutritionniste  Milton Mills, l’être humain serait à la base un herbivore et non un carnivore ou un omnivore comme plusieurs pourraient le penser. En comparant la physiologie d’un animal carnivore avec celle d’un humain, on observe des différences au premier coup d’œil; des dents plus pointues, une mâchoire puissante, un intestin plus court, un estomac très grand, des griffes pointues, une gueule très grande pour avaler tout rond. Cela ne correspond en rien aux caractéristiques de l’être humain. En fait, nous ressemblons plus au lapin qu’au loup, une vision beaucoup moins virile de l’être humain.

En bref, que ce soit pour des raisons environnementales, morales ou de santé, toutes les raisons sont bonnes pour devenir végétarien. Des restaurants tels que le Commensal, ont décidé de pousser dans cette direction, en offrant plusieurs plats végétariens, mais aussi des plats contenant de la viande. En fait, ils tentent de laisser place au flexitarisme, c’est-à-dire, un régime alimentaire qui permet la consommation de viande modérément. Cette alternative est très intéressante, car après tout, deux flexitariens équivalent à un végétarien, ce qui est déjà un grand pas. Ce que je conseillerais aux gens qui veulent devenir végétariens, c’est de consulter le site vegplanet.com où 400 raisons de devenir végétarien sont mentionnées et de visionner le documentaire Terriens, qui a d’ailleurs poussé Georges Laracque à devenir végétalien. On dit que ça prend 21 jours pour développer une habitude, pourquoi ne feriez-vous pas le test? Peut-être y prendrez-vous goût?