Afin de neutraliser les groupes armés qui sèment la terreur dans l’est de la République Démocratique du Congo, le conseil de sécurité de l’Onu a voté tout récemment une résolution autorisant le déploiement dans cette localité d’une brigade spéciale d’intervention composée de 800 hommes, prêts pour le combat. Et, depuis quelques jours, la mise sur pied de cette mission onusienne semble prendre définitivement corps.
En effet, son commandant, le tanzanien James Mwakibolwa est arrivé mercredi dernier à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Tout ceci, alors que des sources concordantes annoncent l’arrivée imminente sur le terrain du contingent sud-africain. Les autres contingents Malawite et Tanzanien ne seront quant à eux sur place qu’au mois de juillet prochain.
Toutefois, au moment où les populations de cette partie de la République Démocratique du Congo caressent le vœu de gouter pour une première fois aux délices de la paix, le Mouvement du 23 mars (M23) l’un des principaux groupes armés de la localité se dit prêt pour le combat. Plus loin, depuis quelques jours, ce groupe rebelle reconnu pour sa cruauté extrême sensibilise la population dans les zones qu’il occupe contre le déploiement de cette brigade d’intervention de l’ONU. Félix Basse, le porte-parole militaire de la Mission de l’ONU pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO) l’a fait savoir mercredi dernier, au cours d’une conférence de presse : « Le M23 a multiplié les réunions avec les autorités et communautés locales, dans le but de les sensibiliser contre le déploiement de la future brigade d’intervention de l’ONU » a averti le fonctionnaire onusien, avant d’ajouter « le M23 continue à cet effet d’intensifier sa campagne de désinformation contre cette force en gestation, dans le but de rallier à sa cause l’adhésion de la population locale ». En outre, Félix Basse a annoncé que leur mission a observé les recrutements forcés de civils par le M23 dans plusieurs localités de cette partie de la RDC.
C’est donc un M23 déterminé qui attend cette brigade d’intervention de l’ONU. Et, afin de ne pas passer à côté de sa mission, cette force onusienne devrait prendre très au sérieux ces menaces du groupe rebelle. Car bien que inexpérimenté, le M23 a l’avantage de maitriser mieux ce vaste territoire montagneux.