Afin de donner une certaine légitimité au coup de force perpétré à la fin du mois dernier en République Centrafricaine, les dirigeants de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) avaient chargé les nouvelles autorités centrafricaines au cours du sommet extraordinaire du 04 Avril dernier de mettre sur pied une instance chargé de réguler l’actuelle transition. C’est ainsi que juste deux jours après, il a été crée le Conseil Supérieur de la Transition. Seulement, celui-ci n’aurait rien de consensuel, et sera aussitôt très critiqué par presque toutes les parties. Et, il devenait alors urgent et impérieux pour le nouvel homme fort de Bangui Michel Djotodia, de revoir la constitution de ce conseil, pour éviter la moindre brouille avec l’organisation sous-régionale, qui reste jusqu’à l’heure actuelle le principal soutien du nouveau régime centrafricain.
Ce jeudi 11 Avril 2013 a été donc la date choisie par Michel Djotodia, pour non pas apporter des modifications à l’organe existant, mais plutôt créer un autre instrument, avec une nouvelle configuration : le Conseil National de la Transition
Avec les même fonctions que le défunt Conseil Supérieur de Transition, le Conseil National de la Transition qui comporte cette fois 105 membres jouera le rôle de l’Assemblée nationale provisoire, et conduira la transition jusqu’à la ténue des élections présidentielles. Et, à l’opposé du CST, le CNT semble faire l’unanimité ; car il est cette fois constitué de la rébellion coalition Séléka, des partis politiques toutes tendances confondues, des notables représentant l’ensemble des préfectures du pays, de la société civile, des confessions religieuses et de la diaspora.
Conformément aux instructions de la CEEAC, cette institution devrait désigner le président de la République par intérim lors de sa première session qui pourrait se tenir ce samedi 13 Avril. Ceci, avant la ténue d’un autre sommet extraordinaire de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale qui est annoncée pour la semaine prochaine. Un sommet au cours duquel les résolutions de ce conseil National de la Transition Centrafricaine pourraient être entérinées.
Tout ceci, alors que la paix n’est toujours pas totalement revenue à Bangui. Car l’on annonce encore sur place quelques cas de pillages et d’agressions à main armée. Pire encore, l’on craint dans les prochains jours un conflit inter-religieux dans certaines localités du pays, entre les chrétiens et les musulmans.