"On nous a promis ces places en janvier et j'ai dit aux gars, dans la rue : "Attendez un peu qu'ils aient le temps de réaliser ce qu'ils promettent !", mais voilà, un an après, le programme n'est pas réalisé. C'est criminel de laisser les gens à la rue !", s'énerve Augustin Legrand, le porte-parole de l'association Les enfants de Don Quichotte, qui a refusé la mission qui lui était proposée par le ministre du Logement, Christine Boutin.

 

Pour mémoire, Jean-Louis Borloo, lorsqu'il était ministre de la Cohésion sociale, avait promis 27000 places d'hébergement stables pour les SDF. Au rythme actuel, il n'y en aura que 14000 de réalisées à la fin de l'année, soit à peine plus de la moitié ! Et Borloo est ministre d'Etat dans le gouvernement actuel…

Où sont les micros tendus vers lui pour demander une explication sur un cas aussi spectaculaire de foutage de gueule ? Legrand, en tout cas, ne lâche pas l'affaire : "Pourquoi le gouvernement a débloqué ces jours-ci 65 millions d'euros pour le Parsa [Plan d'action gouvernemental pour l'hébergement des SDF] ? Parce que j'ai dit qu'on allait organiser un autre campement ? Il fallait le faire avant, au printemps. Il faut arrêter d'improviser et de travailler à l'émotion". Arrêter de travailler à l'émotion ? Mais c'est toute la technique sarkoziste qui est ici pointée !

Pour en rester à l'hyperprésident, il s'était engagé solennellement, lorsqu'il était candidat, sur le problème des sans-abris : "Je veux, si je suis élu président de la République, que d'ici à deux ans plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir et d'y mourir de froid". On n'y est pas encore, aux deux ans. Permettez-nous néanmoins d'être sceptique sur la volonté d'honorer cette promesse, en témoignent justement les lenteurs du Parsa. Mais si le pouvoir mise sur l'oubli, Legrand se chargera de lui remettre la pression : "S'il le faut, évidemment on le fera notre campement !", menace-t-il.

A bon entendeur…