C’est bien cette question que tout citoyen bien constitué se pose, et depuis quelques années déjà !!! Qu’arrive-t-il à nos journalistes pour qu’ils se posent enfin cette question…Enfin se rend-t-on compte que nos hommes et femmes politiques ont des compétences limités et pourquoi pas inexistantes… Ma petite expérience d’homme politique remonte à près de vingt-quatre ans, lorsque, par inadvertance  et surtout par désir de calmer l’ambiance électrique d’un petit village Bourguignon qui se partageait entre deux familles influentes de la commune, il s’avéra, que, élire un étranger comme moi, mais qui au fil des années passées en présence des habitants, avait gagné leur confiance et une certaine légitimité, surtout en tant que président du comité des fêtes !!! (Pas de sourire svp, j’ai appris depuis, que c’était l’un des parcours les plus courants de ce type de fonction…) était une alternative de sagesse. Je fus donc élu maire de ma commune à vingt-neuf ans, en 1989, au bicentenaire de la révolution, je succédait à un noble, appartenant au Front National, et pour ma part, je n’avais revendiqué aucune étiquette que celle de l’organisation de fêtes mémorables qui se terminaient, d’ailleurs, toujours au petit matin, avec force de rires, de plaisanteries et de chants de « vignerons ». Mon intronisation en tant que Maire, ne fut suivi d’aucune formation quelconque, tout le courrier arrivait chez moi, et tous les soirs, à ma rentrée du travail, je plongeais dans les méandres de l’administration des cimetières, du code rural et de l’entretien des chemins, de la régie qui s’occupait de notre approvisionnement en eau mais pas de l’entretien de nos canalisations centenaires, des permis de chasse et des attestations diverses et variées que me demandaient mes concitoyens. Aidé cependant par ma formation de « distributeur », bah oui…, à l’époque j’étais directeur de supermarché, j’essayais d’adapter ma réflexion à une gestion rationnelle d’entreprise ou de centre de profit, comme l’on dit aujourd’hui… Force est de constater, que mon approche était complétement anachronique au sein du canton, rechercher des solutions de véritables économies, en cherchant des prestataires « à pas cher », n’intéressait en fait, personne, le principe était avant tout de faire travailler les connaissances influentes, de plus, reconnaître que nous devions beaucoup à la ville environnante, dont nous étions l’une des petites cités dortoirs et donc participer à l’effort commun pour que nous travaillions dans un esprit de coopération, cela passait ostensiblement  au-dessus des préoccupations des âmes sur lesquelles je veillais. En fait, une partie des prestations de la ville voisine, étaient  payées par les habitants de cette ville sous forme d’impôts, alors que nous en profitions sans vergogne. Bien entendu, pour faire comprendre une démarche de gestion à une assemblée de maires du canton, je vous avoue que le député maire du coin était particulièrement dans la difficulté, personne autour de la table ne comprenait l’intérêt de se rassembler et de faire face aux dépenses globales et réelles d’une vie en communauté. Il faut admettre que le manque de réalisme de nos élus de base, était un avantage certain pour l’administrateur des communes qui s’appelait tout simplement, Mr Le percepteur, en effet c’est lui qui passait deux fois par an, lors de l’établissement du budget, puis lors du budget supplémentaire, pour agrémenter, « la politique communale » de conseils sur l’imposition et la recherche de moyens financiers directs, donc liés à la contribution individuelle de chacun, certains de mes confrères étaient revêches par essence à ces conseils, cependant le manque de connaissance influait ostensiblement en faveur de ce fonctionnaire diplomatique qui arrivait doucement et avec force persuasion à calmer les ardeurs belliqueuses et à obtenir des avancées en dixième de pourcentages sur l’évolution des plafonds de l’imposition. Ce fut pour moi, une période très formatrice, où je m’aperçus bien vite que je n’étais pas taillé pour un poste de ce type, avoir une équipe municipale autour de vous, certes était un avantage certain, cependant, le partage des informations et le travail d’équipe à proprement parlé était impossible, si vous aviez le malheur de donner des dossiers les plus complets à tous les membres du conseils, vous passiez ensuite une nuit au « conseil municipal » à vous battre contre le moindre des arguments distillés par une opposition farouche, qui oubliait même que nous étions, tout petit  et que chaque décision de notre part, concernait directement des habitants que nous rencontrions tous les jours… C’est à ce moment, particulier, que je m’aperçus, qu’aucune formation n’existait en tant que Maire mais aussi en tant que membre du conseil, que ce manque criant, de compétence, était également présent à tous les échelons de notre hiérarchie politique, et qu’en fait, la structure administrative de notre pays était tenue par une flopée de hauts fonctionnaires, qui, eux, avaient, l’honneur et l’avantage de l’expérience et d’un maintien en poste évident. Il est donc certain, qu’à ce jour, lorsque nous avons pris l’habitude de voir un président particulièrement actif sur tous les dossiers, même si sa compétence n’était pas toujours reconnue ; nous avons des difficultés à retrouver une quiétude sur l’administration d’un pays comme le nôtre. Bien entendu, la situation est grave, mais dans l’environnement politique dont nous disposons, aucun des protagonistes connus n’est prêt à mettre fin à sa carrière, ceci en faisant les réformes nécessaires à la reprise du pays, croyez-vous que cela soit raisonnable d’avoir 36 000 communes et plus de 500 000 élus locaux alors que nos camarades d’outre Rhin, en ont dix fois moins…Pas d’exemple étranger, je sais, notre volatile national ne l’accepte pas et l’article doit se finir pour ne pas paraître péremptoire et garder un peu de jus pour une prochaine version… C’est quand même dommage de se poser des questions, si près d’une échéance comme celle que nous venons de vivre ?