Le Premier ministre syrien Riad Hijab a fait défection et a rejoint l’opposition. Les médias d’État ont annoncé que le licenciement brutal de M. Hijab intervient à seulement deux mois après sa nomination.

La défection de M. Hijab serait celle du plus haut gradé de l’insurrection depuis 17 mois, un nouveau coup dur pour le président Bachar al-Assad qui a déjà vu pas moins de 31 de ses généraux traverser la frontière vers la Turquie pour rejoindre la rébellion, et un nombre croissant de ses ambassadeurs rompre les rangs.

M. Hijab a été le chef de file des musulmans sunnites sous le gouvernement de M. Assad où la minorité alaouite était la dominante. Sa province natale de Deir ez-Zor dans le nord-est a été l’un des champs de bataille clés du conflit et a vu un nombre croissant de décès par l’armée ces dernières semaines.

« Riad Hijab a fait défection du régime », a rapporté le directeur de l’Observatoire syrien pour les droits de l’homme. Il a ajouté qu’il y avait des rapports contradictoires sur la localisation actuelle de M. Hijab.

« Certaines sources affirment qu’il est arrivé en Jordanie, d’autres disent qu’il a été arrêté avant  son évasion ».

La télévision d’État a rapporté que le vice-Premier ministre et ministre des Gouvernements locaux a été nommé Premier ministre intérimaire.

« Le Premier ministre Riad Hijab a été rejeté », a-t-il indiqué dans un rapport.

Selon un journal d’État, M. Hijab a présidé deux réunions au ministère de l’administration locale, dimanche, pour discuter de « mesures de réaménagement des zones qui ont été nettoyés par les terroristes armés ».

Ingénieur agronome de formation, il a été ministre de l’Agriculture sous le gouvernement précèdent qui a été constitué en Avril 2011 peu après le déclenchement de l’insurrection.

« La télévision de la Syrie est ciblée en raison de sa bravoure », a dit le ministre de l’information, « mais rien n’arrêtera la voix de la Syrie ».

Le 27 Juin, des hommes armés d’explosifs ont attaqué les bureaux de la chaine télévisée d’Al-Ikhbariya, à l’extérieur de Damas, tuant trois journalistes et quatre gardes de sécurité.

Le samedi, les combattants rebelles ont attaqué le bâtiment de la télévision d’État dans la deuxième ville de Syrie, Alep.

Le même jour, l’Observatoire syrien a indiqué que l’un des présentateurs de la télévision d’État avait été exécuté à la suite d’un enlèvement revendiqué par Al-Qaïda.

Un responsable de la sécurité a affirmé, dimanche, que l’armée avait achevé son déploiement de renforts à Alep, prête pour une épreuve de force décisive.

« Tous les renforts sont arrivés et ils sont autour de la ville », a dit l’officiel. « L’armée est prête à lancer son offensive, elle est actuellement en attente de commandes ».