Les gabonais tout comme les Africains en général vivent avec beaucoup d’émotion depuis le 08 juin dernier l’édition 2012 de la coupe Euro. Ici, l’on se croirait dans un pays européen. Bien que les matches ne soient pas diffusés par les chaines locales, aucun librevillois ne manque pas de tout faire pour vivre en direct – même chez le voisin – les différentes rencontres. Ceux ayant un peu de moyens disposant un abonnement Canalsat peuvent vivre tous les matches à leurs domiciles, alors que ceux n’ayant pas ce privilège préfèrent plutôt quémander chez un voisin, ou tout simplement dans un bar, en dépit des bruits  et autres incommodités.

Seulement, contrairement à ce qui se vivait par le passé, l’équipe de France ne semble plus rien dire aux gens. Bien au contraire, tous ou presque sont contre les bleus. Et pour justifier leur haine vis-à-vis de l’équipe nationale française, les gabonais pointent du doigt la politique africaine de la France qui est selon eux très désastreuse et infructueuse. C’est le cas de ce jeune homme que nous avons rencontré ce Mardi 19 Juin dans un quartier populaire de Libreville, quelques heures avant le début de la rencontre qui à opposé la France à la Suède : «  Avant j’étais un inconditionnel de l’équipe de France ; mais, face à la cruauté avec laquelle les autorités françaises et surtout l’ancien président Sarkozy nous a traité ces dernières années, j’ai décidé tout comme beaucoup de mes amis de boycotté tout ce qui est français… même son football » nous a lancé ce jeune homme,  avant de nous conseillé de faire comme lui en supportant l’équipe d’Espagne.

Du côté du Cameroun, les amateurs du football européen sont eux-aussi au rendez-vous ; même si la passion à céder place totalement au pari. Car avec l’avènement à Douala et Yaoundé du nouveau jeu « Pari foot », chaque rencontre de football représente désormais pour chaque jeune camerounais une réelle occasion de devenir millionnaire. Et, ici, tout comme leurs cousins gabonais, presque la quasi-totalité des jeunes camerounais rencontrés se disent eux-aussi hostiles à l’équipe française, bien que celle-ci  ait en son sein plusieurs de leurs frères « noirs » indiquent-ils au passage. Dès lors, l’on se rend compte que le Fosset entre la politique et le football n’est jamais  grand !