L’Espagne vient de plonger dans une situation économique extrêmement grave, qui a poussé hier le peuple en colère dans la rue.

 

 

 

« Le pays peut assurer seul son financement mais avec une récession prévue autour de 1,5%, il semble impossible à moyen terme d’échapper à un plan de sauvetage», analyse Gayle Allard, économiste de IE Business School à Madrid. Le mot est lâché : PLAN DE SAUVETAGE. On comprend à mots feutrés la réalité effroyable qui s’abat sur le pays hispanique : l’Espagne est en situation proche de la faillite, ce qui entraînera inévitablement un plan de sauvetage. 

Autant dire qu’un nouveau scénario grec est en train de se profiler en Espagne. Mais très peu évoqué dans les médias français qui sentent "la patate chaude" à moins de 15 jours des Présidentielles…

 

Les plans d’austérité annoncés pour l’Espagne ont mené le peuple à s’insurger vivement dans la rue. La manifestation espagnole vise à dénoncer une réforme du code du travail très régressive qui simplifie et diminue notamment le coût des licenciements. Une réforme privilégiant la flexibilité tant appréciée des néo-libéraux et des marchés financiers. Cette réforme a été votée par décret le 10 février dernier, sans aucune négociation ni consultation préalable des partenaires sociaux et provoque un véritable tollé dans l’opinion, car cela constitue pour ce pays un véritable retour en arrière sur les acquis sociaux.

Ainsi, effet boule de neige oblige, en favorisant les licenciements puisque rendus plus simples, cette réforme n’a fait que gonfler le chiffre du chômage déjà exorbitant pour la péninsule ibérique à 5 millions 300 000 chômeurs, soit 23% de la population active, le plus haut taux de chômage d’Europe!

L’Espagne est prise jusqu’au cou dans l’étau de l’austérité que lui impose sans ménagement l’Europe depuis son adhésion, pour tenter de se conformer. Mais la récession trop forte, conséquence directe de tous ces efforts, rend le poids de la dette espagnol encore plus écrasant. Les gouvernements qui se sont succédé avec le socialiste José Luis Zapatero, suivi en décembre du conservateur Mariano Rajoy, ont tous tenté de multiplier des mesures drastiques d’économies. Ainsi, quelques jours à peine après sa prise de pouvoir, le leader du Parti populaire a dû revenir sur sa promesse de campagne, de ne pas augmenter les impôts…

L’Espagne, un pays "jugé à assainir" par les agences de notation qui évaluent désormais ce pays dans la catégorie des pays instables car surendettés et peu crédibles sur sa capacité d’apurement de la dette.

Le pacte pour l’euro et le nouveau Traité ou "Pacte Fiscal" sont les principaux instruments (ou armes…) politico-législatifs de la Zone Euro utilisés dans le but d’épurer au maximum toutes les fondations de protection sociale des états européens. En clair, il s’agit pour Bruxelles de démanteler pas à pas l’ensemble des mesures sociales populaires. Les objectifs élevés imposés par l’Europe d’atteindre en 2013 une réduction importante du déficit public de chaque état membre dans le cadre du pacte de stabilité était la condition pour permettre ainsi aux états d’obtenir des prêts à des taux d’intérêt raisonnables. Or, en pleine récession il est impossible pour l’Espagne d’atteindre ces objectifs drastiques de déficit.

La situation économique actuelle de l’Espagne est gravissime et indique selon toute vraisemblance, que la France sera la prochaine touchée. Car la réforme du travail extrêmement dure et régressive que subissent aujourd’hui nos amis espagnols nous sera réservée demain. La politique qui attend le peuple français après les élections présidentielles réserve de scandaleuses mesures licenciements, de fermeture d’usines, et surtout de dérégulations catastrophiques du travail qui va amener à vitesse grand V le peuple dans une précarité rarement atteinte. 

 

A la vue de la dévastation socio-économique généralisée à tous les pays membres de la zone Euro, comment encore croire que "l’Euro est bon et nous protège"? Hérésie d’un peuple qui ne comprend donc toujours rien à la chose mais qui va voter quand même… sans savoir les conséquences majeures de son choix. Le peuple s’endort devant les discours et les meetings des candidats les plus bruyants du système.

Il faut impérativement prendre conscience aujourd’hui que la crise de la zone Euro n’est non seulement pas terminée mais ne trouvera mécaniquement pas d’autre issue que la sortie, inévitable et EVIDENTE, de la zone EURO, celle-ci n’étant pas tenable en l’état pour les peuples et les nations contraintes.

 

Comment un tel aveuglement sur la poursuite de ces politiques aussi injustes que discréditées est-il encore possible par le peuple lui-même ?… Le Nobel d’économie, Paul Krugman parle, lui,  d’ "économie de la douleur" pour décrire la doctrine des anti-keynésiens dans un néo-libéralisme où le financier a pris la place de l’humain. Cet aveuglement est même critiqué dans les colonnes de la presse anglo-saxonne qui se félicite plus que jamais d’avoir pris la sage décision de n’être jamais entré dans la folie "Zone EURO".

La zone EURO est un marché financier constitué pour être plus compétitif dans l’économie mondialisée. Pour les dirigeants à Bruxelles, cela passe inéluctablement par une réduction massive des coûts du travail et des coûts sociaux. C’est ce que le président de la BCE, Mario Draghi, a en tête quand il déclare que "le modèle social européen est mort". C’en est exactement l’objectif : DEMUNIR ET DEPOUILLER LES PEUPLES EUROPEENS de leur système social, peuple qui n’est même plus protégé par sa nation souveraine.

Véritablement scandaleux, comment acquiécer encore à une Europe menée par Mario Draghi qui fut, rappelons-le tout de même, le vice-président de Goldman and Sachs pour l’Europe à l’époque où cette banque inondait le système financier européen des pires produits toxiques – cause de la crise que nous vivons – , en même temps qu’il aidait le gouvernement de la Grèce à falsifier ses comptes publics par des stratagèmes d’ingénierie financière! Cet homme est maintenant l’homme qui prétend marquer la voie à suivre pour l’avenir de l’Europe, et le peuple cautionne cela quand il s’apprête à voter encore pour un candidat européen.

 

 

 

Il faut raisonnablement choisir le 22 avril prochain un candidat qui soutient la sortie voulue et contrôlée de la zone EURO.  La mise en oeuvre de cette Europe monétaire a aujourd’hui plus que jamais, montré ses limites, toutes ses défaillances comme son extraordinaire incapacité à protéger les états membres, et surtout son entière inadaptation à ce continent résolument et historiquement fait pour être un ensemble de nations souveraines et indépendantes, unies militairement et commercialement au sein d’une communauté européenne solidaire. 

Si une faillite économique de l’Europe est au bord d’arriver,la certitude est que la faillite sociale se déroulera avant.   A VOUS DE CHOISIR.

 

Je vous enjoins à consulter en complément mon article intitulé : "Sortir de l’EURO : Urgence !"