La semaine de l’artisanat vient tout juste de se terminer. Sept jours pour mettre en avant des métiers un peu trop délaissés et trop souvent mal aimés. Les lycéens, au moment d’émettre les souhaits pour l’après bac, ont tendance à bouder les écoles de formations préparant à un métier artisanal. Ils favorisent les écoles préparatoires destinant à des études longues et fastidieuses où les échecs sont nombreux telles que le Droit ou la Médecine.

L’empreinte parentale, même si elle n’est pas explicite, reste sous-jacente, ceux pour qui la réussite sociale passe par la blouse blanche ou la robe noire. Les professions liées à ces  sciences médicales ou humaines sont très intéressantes mais elles peuvent ne pas plaire fondamentalement aux rejetons. Les métiers manuels souffrent d’un manque flagrant de reconnaissance et pourtant, ils sont vitaux pour l’activité économique d’un pays. Sans eux, c’est un tout un pan de la société qui s’écroulerait. L’artisanat est un terme générique transgressant les barrières et s’applique aussi bien au secteur primaire, qu’au secondaire ou au tertiaire. Une ribambelle impressionnante de métiers offre le statut d’artisan, il y a donc l’embarras du choix et ce n’est en rien un milieu fermé et cloisonné. Les passerelles existent et elles sont souvent franchies. Plus de 250 métiers sont proposés.

 

Le monde de l’artisanat est un grand employeur demandeur de mains d’œuvre qualifiées. Chaque année ce sont plus de 100000 contrats d’embauches qui sont signés et même si la crise semble enserrer le monde dans ses tentacules indestructibles, du moins c’est ce que l’on veut nous faire croire, il y a toujours des embauches et les licenciements sont rares. Les petits entrepreneurs ne souhaitant pas se séparer de leur équipes, on crée des liens d’amitié sur les chantiers et dans les ateliers, préfèrent globalement se serrer la ceinture pour maintenir leur effectif.

 

Plusieurs secteurs sont en effervescence, malgré ce que l’on peut entendre dans les médias, l’immobilier va plutôt bien, il n’est pas dans une forme olympique certes, mais dans une santé suffisante pour engager des milliers de carreleurs, de maçons, de peintres, de serruriers, de plombiers, de couvreurs zingueurs. Depuis le phénomène de l’éco-construction, mise sur les rails depuis quelques années, de nouvelles professions ont émergé et renforce la vigueur du Bâtiment.

 

Deuxième secteur demandeur de têtes, la restauration. On a tous besoin de boulangers, de pâtissiers, de chocolatiers, de charcutiers, de bouchers et ce, jusqu’à ce que l’Homme pourra sa passer de manger, une chose qui n’est pas prête de voir le jour. Troisième domaine d’activité intense, les services liés à la personne et aux entreprises. Des métiers où l’on se dévoue à œuvrer pour le bien être des autres. Citons pêle-mêle, technicienne de surface, pour  ne pas dire femme de ménage, c’est moins prestigieux, coiffeur, chauffeur, esthéticien, fleuriste, déménageur, comptable et la liste peut encore continuer longtemps.   

 

Alors le gouvernement, toujours dans ses belles promesses, y aurait-il des élections bientôt ?, tente de séduire les voix des artisans en dévoilant tout un attirail de mesures pour les aider, notamment pour tous ceux qui voudraient tenter l’aventure. Frédérique Lefebvre, adepte de littérature reconnu, chargé des affaires liées à l’artisanat, entre autres, s’est fait porte-parole pour les présenter.

 

Les plus marquantes sont : «  pas de recettes, pas de charges », c’est-à-dire, du moment que les bénéfices ne sont pas au rendez-vous, les charges ne sont pas appliquées. Les « guichets régionaux », des endroits offrant des prêts à taux 0 et où les administrations régleraient illico les factures inférieures à 5000€. Tout cela semble bien beau mais ce ne sont que des mots volants, des serments trop souvent restés vains et non fixés dans le temps.

 

L’artisanat gagne à être connu, des emplois minutieux où l’habilité va de pair avec le talent. Devenir artisan n’est pas offert  à tout le monde et devenir une célébrité dans son domaine est une vraie preuve de réussite sociale à l’égale que celle d’obtenir son diplôme de médecin ou sa licence d’avocat. Une réalité que certains parents devraient méditer.