La Côte d’Ivoire est un pays qui doit en partie son rang de leader dans la sous-région à sa diversité culturelle. Sur le plan musical, l’on observe une multitude de concepts. Cette passion prononcée pour la musique et la fertilité de nos musiciens ont donné jour à des tendances musicales qui défilent comme des saisons, mais aussi à des concepts métissés tels que le “batchengué” et autres.
Cependant, toute cette industrie ou encore cet empire musical est aujourd’hui confronté au fléau du siècle ; le piratage. En effet, défini comme « un aventurier qui court les mers pour piller les navires dont il parvient à se rendre maître », en musique le pirate est un individu sans scrupule qui s’enrichit au dépend des autres. Il ne respecte pas les lois. Il est illicite et clandestin. Aussi, quel est l’impact de son action sur la vie de l’artiste ? La paupérisation du musicien le piratage des œuvres de l’esprit est le fait de reproduire et de commercialiser une œuvre (discographique, cinématographique, musicale, en un mot toute œuvre de l’esprit) sans payer le dû des ayants droit. Cette activité commerciale exercée sur le dos du musicien participe de l’appauvrissement de ce dernier. En effet, l’artiste musicien investit une forte somme dans la production et la promotion de son album, espérant la récupérer une fois la vente terminée. A son grand regret, il se retrouve avec des dettes et des cassettes et CD sous la main ne sachant quoi en faire. Les exemples d’artistes musiciens qui meurent faute d’argent pour se payer des soins sont légions. Je pourrai comme exemple citer Poignon, artiste musicien zouglou, Affo love et Douk Saga (Coupé décalé) et la liste n’est pas exhaustive. Tout porte à croire que le sort du musicien ivoirien est entre les mains du pirate. En Côte d’Ivoire comme partout en Afrique, l’artiste lutte seul avec les moyens dont il dispose. Les actions menées ça et là pour booter hors de notre pays la piraterie sont visiblement sans succès. Les œuvres piratés courent les rues de nos cités. Partout, des expositions de CD frauduleux laissés à l’appréciation de l’Etat et de l’artiste lui-même. Conséquence, on a des pirates de plus en plus riches et là juste à coté, des musiciens qui font la manche même quand il s’agit de satisfaire certains besoins élémentaires.
A cause de cette pratique , l’artiste ne vit pas de son art. Il est donc obligé s’il ne veut pas être la risée de tous, de s’adonner à d’autres activités qui dans bien des cas, prennent le pas sur la musique. Au fil du temps, il se laisse gagner par le découragement et en fin de compte, c’est l’artiste qui sommeille.
Victimes nombreuses, préjudices illimités, cette façon qu’a le pirate de voler le bien d’autrui tue le musicien et avec lui la musique.