Les discussions se poursuivent ce samedi avec la Grèce dans le but d’annoncer le déblocage du plan d’aide lundi.

 

 

 

C’est un week-end crucial pour la Grèce. Le week-end de la dernière chance. Le 20 mars, 14,5 milliards de dette arrivent à échéance. Le temps que tout se mette en place, l’accord pour le déblocage du deuxième plan d’aide de 130 milliard d’euros devient urgent. La réunion des ministres des finances ce lundi doit permettre de l’annoncer. Mais avant cela, les tractations continuent de tous les côtés, que ce soient entre dirigeants ou avec les créanciers privés. La restructuration de la dette grecque et le deuxième plan d’aide doivent permettre de réduire l’endettement du pays, de 160% du Produit Intérieur Brut à 120%. En échange de ce programme, la Grèce s’est engagée à mettre en place de sérieuses mesures d’austérité, votées dimanche dernier au parlement, censées permettre à Athènes de réduire ses dépenses de 3,3 milliards d’euros dans le budget 2012. Le problème c’est que selon le Fonds Monétaire International et la Commission Européenne, les bailleurs de fonds de la Grèce, ces mesures d’austérité ainsi que la participation du secteur privé ne seront pas suffisantes pour atteindre l’objectif de 120% du PIB en 2020. Les deux institutions estiment que l’on se dirigerait plutôt vers 129%, très loin du but initial. Des experts de la zone euro doivent ainsi se rencontrer ce dimanche afin de trouver une solution afin de réduire encore un peu plus l’endettement de la Grèce pour lui éviter un défaut de paiement désorganisé le 20 mars prochain et sa sortie alors plus que probable de la zone euro. 

 

Ces experts sont plutôt optimistes et pensent que certaines des solutions envisagées permettront de rapprocher le chiffre autour de 120%. Mais pour cela, chacun devra faire des efforts supplémentaires, à commencer par le secteur privé. La décote des titres de dette grecque que les investisseurs privés détiennent n’a pas encore été annoncé mais l’accord initial prévoyait le renoncement à la moitié de la valeur nominale de leurs créances sur la dette. Outre une décote largement supérieure réclamée par l’UE, il serait également envisagé de réduire les intérêts liés à ces obligation. L’autre effort demandé concerne les banques centrales nationales qui possèdent quelques 12 milliards de titres grecs. La BCE envisage de faire subir à ces titres une décote similaire à celle que les créanciers privés devront consentir. De plus, certains experts demandent une baisse des taux d’intérêt des prêts bilatéraux accordés à la Grèce, des taux actuellement élevés sur les 80 milliards du premier plan d’aide de 2010. Selon eux, de telles mesures pourraient faire rapprocher la Grèce de son objectif de 120% du PIB en 2020 même s’ils s’inquiètent d’une mise en place tardive des mesures d’austérité promises par le gouvernement de Lucas Papademos. En outre, la BCE devrait également renoncer à ses bénéfices sur les quelques 40 milliards de dette qu’elle a acheté à la Grèce. Ces bénéfices sont évalués entre 12 et 15 milliards d’euros. L’institution européenne pourrait les reverser aux banques centrales nationales, charge à elles de les reverser à la Grèce. Ce n’est pas aussi simple sur le plan juridique car chaque pays possède sa propre législation sur les transferts des profits des banques centrales dans les budgets nationaux. 

 

Si rien n’est fait, la contribution des pays ne pourrait pas être de 130 mais de 136 milliards d’euros et la pilule devrait être difficile à faire avaler à certains pays. Certains gouvernements, comme les Pays-Bas, envisagent une autre solution : diminuer la compensation en liquide que recevront les investisseurs privés en échange d’une perte de leurs créances. Sur les 130 milliards, environ 30 sont alloués à cette compensation. Certains estiment que la faire passer à 20 ou 25 milliards n’aurait pas beaucoup d’effet sur la volonté des banques.