Actualité économique du 23 février

 

L’Euro 2012 pour Al Jazeera

Selon plusieurs sources concordantes, la chaîne qatarie Al Jazeera, qui ne confirme pas ces informations, aurait raflé la mise pour la diffusion des matches du prochain Euro de football mais aussi pour celui de 2016 pour un investissement total de 130 millions d’euros. Rappelons que Al Jazeera a déjà empoché les droits de 8 des 10 matches de chaque journée du championnat de France de Ligue 1 et la quasi-totalité des rencontres de la Ligue des Champions et de l’Europa League, obligeant ainsi son principal concurrent, Canal plus, à prendre les miettes. Néanmoins pour l’Euro, la chaîne devra vendre une partie de ses droits car les règles de l’UEFA son très claires à ce sujet. Les matches de l’équipe de France et les rencontres à partir des quarts de finale, soit 19 matches en tout, doivent être programmées sur des chaînes gratuites. Un accord aurait déjà été trouvé avec TF1 et M6 autour de 30 millions d’euros. France Télévisions ne diffuserait alors aucune rencontre. La chaîne qatarie va lancer deux chaînes sportives en France à compter du printemps prochain. L’abonnement se situerait entre 20 et 25 euros par mois. Les analystes pensent que cette nouvelle offre devrait attirer un million de personnes d’ici à 2016. 

Les mesures de Nicolas Sarkozy pour l’emploi

Invité au journal télévisé de France 2 mercredi soir, le président candidat en a profité pour annoncer une réforme sur l’emploi qu’il compte mettre en oeuvre s’il est réélu le 6 mai prochain. Cette mesure prévoit une baisse des charges sociales sur les bas salaires, financée par la suppression de la prime à l’emploi. Selon Nicolas Sarkozy, cela concernait 7 millions de Français qui touchent entre 1 et 1,2 fois le Smic. Ces allègements leur permettront de toucher un peu moins de 1 000 euros par an, soit 70 euros net par mois. Cela peut paraître bien venu et le Medef, qui prône toujours pour une réduction des charges salariales, est plutôt convaincu. Mais de nombreux patrons ne pensent pas la même chose. Pour eux, cela pourrait constituer un effet de seuil. Autrement dit, les employeurs n’auraient plus intérêt à augmenter les salaires des personnes qui bénéficient de ces allègements car s’ils le font, leurs salariés ne pourraient plus en bénéficier. On pourrait alors se trouver dans une situation dans laquelle une augmentation de salaire donne lieu à un salaire net moins élevé qu’avant la hausse. Les personnes se trouvant ainsi concernées, car ayant une rémunération dans les critères, pourraient être incitées à rester dans cette tranche.         

La Grèce adopte l’échange de dette

Sans surprise, le parlement grec a donné son aval pour l’effacement d’une partie de la dette grecque grâce à l’échange de dette effectuée avec les créanciers privés. Ajoutée à une aide de 130 milliards d’euros des bailleurs de fonds,l’aide s’élève au total à 237 milliards d’euros. Elle doit permettre de ramener la dette du pays de 160% à 120,5% du Produit Intérieur Brut en 2020. Elle était devenue indispensable pour éviter le défaut de paiement car 14,5 milliards de dette arrivent à échéance le 20 mars prochain. En contrepartie, le pays a été contraint d’adopter de nouvelles mesures d’austérité à hauteur de 3,3 milliards d’euros dans le budget 2012 et pourrait être de nouveau mise à contribution car de l’avis de nombreux spécialistes, ces différentes mesures ne suffiront à abaisser suffisamment le ratio de la dette. La Grèce est entrée dans une cinquième année de récession et son PIB a chuté de 7% en rythme annuel au quatrième trimestre 2011. Le taux de chômage est évalué entre 20 et 25% de la population active. De nouvelles grèves sont prévues pour contester ces réformes d’austérité, et les personnels de la santé vont se joindre au mouvement ces prochains jours.

 

En bref, la Commission Européenne veut renforcer le Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF)  avant de penser à renflouer les caisses du Fonds Monétaire International. De nombreux dirigeants européens plaident pour une mise en commun des ressources du FESF et du Mécanisme Européen de Stabilité (MES), ce qui permettrait d’avoir des fonds de 750 milliards d’euros. L’Allemagne est contre. Le Japon, la Chine et le Royaume-Uni ont envisagé de mettre des fonds à disposition du FMI pour aider la zone euro à survivre à sa crise, mais ces trois pays ont aussi annoncé qu’ils ne le feraient pas tant qu’ils n’auraient pas de garanties suffisantes.

Enfin, la BPCE (Banque Postale Caisse d’Epargne) a annoncé qu’elle ne participerait pas à la deuxième opération de financement de la Banque Centrale Européenne, mercredi prochain. La première lui avait permis de sécuriser son financement et d’avoir de nouveau accès aux émissions de marchés. 40% de ses besoins de financement pour 2012 seraient déjà ainsi actés.