Je suis arrivée à saturation. Mon cerveau n’en peut plus, ma mémoire jette l’éponge. J’en arrive à angoisser quand un élève "garçon" pousse la porte de mon bureau. Je recule alors le moment fatidique où je vais lui demander son prénom…

Et oui,… depuis quelques mois, je baigne dans les Brandon, Dylan, Jordan & Kévin. On dirait qu’ils se sont tous passé le mot, et comme dans un cauchemar, ce ne sont que ces prénoms qui viennent, et reviennent, dans les situations que j’ai à traiter.

Heureusement que je ne vis pas la même chose avec les filles. Et là, mon féminisme s’en trouve ragaillardi, puisque ces demoiselles ont eut des parents qui avaient des idées bien diversifiées…. ouf !

Mon problème est donc masculin… et j’en souffre, et je les redoute, les mélange, tente de les oublier… en vain !

C’est la première fois que je tâtonne, moi qui aimait fièrement appeler les élèves par leurs prénoms lorsque je les croisais, preuve suprême qu’ils n’étaient pas qu’un dossier, mais une personne à part entière avec sa propre identité, sa propre personnalité…, son propre prénom…

Là j’hésite, regarde le dossier de l’élève avant d’en parler, et me sens bien honteuse lorsque j’appelle un Brandon Jordan, ou un Kévin Brandon…. ou un Dylan Kévin… bref, vous avez compris…

 

J’avais pourtant moi aussi suivie plus ou moins cette fameuse série américaine des années 1990 « Beverly Hills » et ses 2 héros Brandon et Dylan… celle à cause de qui tout ce charivari de prénoms est débarqué en France.

Quant à Kévin… paraît qu’il a droit à sa propre définition-expression « être un Kévin » pas très sympathique par ailleurs.

Les élèves le prennent plutôt bien, certain, même quand je ne me trompe pas, poussent le vice en me disant que ma prononciation de leur précieux prénom n’est pas bonne….oups… désolé, j’ai prononcé Brandon Brendan alors que c’est Brandan….

Alors l’envie d’exploser est là…. de lui dire qu’il est le 4ème Brendon de la journée, qu’avant j’ai eut un Kévin, et qu’après j’aurai certainement un Dylan….

Alors je peux vous dire qu’en ce moment, je rêve de rencontrer un Julien ou un Ahmed…