Les Anglais ont la mémoire courte, pas les habitants des pays slaves ou de Roumanie… Du moins en ce qui se rapporte à Ève Vallois, dite Lolo Ferrari, décédée voici 12 ans à l’âge de 37 ans. The Sun vient de « découvrir » l’une de ses « émules » (à la poitrine naturelle) sans la mentionner la moins du monde tandis qu’ailleurs, elle est entrée dans les musées… de cire.

Eh, si on dit à une Française ou un Français qu’une femme en a « d’énormes », il pense immédiatement à Lolo Ferrari, en tout cas, pour les plus de 20 ans. Elle avait fait subir à ses seins plus d’une vingtaine d’interventions chirurgicales (et non, ce ne sont pas des implants PIP qui auront été la cause de son décès, mais une surdose médicamenteuse, le 5 mars 2000). Le résultat, allié à un gonflement « esthétique » de ses lèvres, était spectaculaire. 180 cm de tour d’une poitrine contenue dans du 58F. Chacun de ses seins pesait pas moins de 2,8 kg.
Son obstination à devenir la « femme aux plus gros seins au monde » lui valut la célébrité mais aussi quelques souffrances, sans doute : elle ne pouvait plus dormir sur sa proue, ni sur sa poupe, mais à bâbord ou tribord.

Ses répliques, diverses dans des pays comme la Pologne, la Tchéquie, ou encore la Roumanie, l’immortalisent autant que son portrait par Pierre et Gilles, et encore quelques amatrices de tours de poitrines artificielles (ainsi la Brésilienne Sheyla Hershey, qui semble s’être arrêtée à huit implantations et un encore « confortable » 34FFF).
La ressemblance avec l’original(e) n’est souvent que dans l’outrance (Lola F. figure encore sur My Space, voir « ballisticblond »), et le pouvoir d’attraction : on veut encore se faire photographier aux côtés de fausses Lolo Ferrari.

Les « vraies », soit des femmes qui souffrent – le verbe correspond à la réalité – d’hypertrophie mammaire ne tiennent pas trop à poser avec des inconnus. Mais pour les photographes de magazines ou de journaux connus, elles y consentent à l’occasion.

 

Ainsi de Rachel Aldana, seconde femme de Grande-Bretagne en 2007 pour ses formes supérieures rebondies, qui a retrouvé le chemin des pages du Sun. À l’époque, sa brassière taillait un 30J. Cinq an après, elle est passée aux bonnet L et craint que ses seins « ne grossissent encore ».
Ses appréhensions, qu’elle ne puisse « plus marcher » ou même se tenir debout, sont sans doute exagérées, mais ses craintes quotidiennes bien réelles. Elle est coiffeuse et redoute en se levant qu’elle souffrira au cours de la journée d’un mal de dos persistant. Outre le fait qu’elle attire les regards, ce qu’elle ne recherche pas, elle est vraiment encombrée par ses « monstres ».
Elle les tient sans doute de sa mère, qui a subi des interventions pour faire régresser les siens de 30K à 30C, mais ne cherche pas à imiter sa génitrice car elle a peur du scalpel.

Rachel, 24 ans, n’est que la seconde Britannique à très forte poitrine. Elle était tenante du titre en 2007 mais, dès l’année suivante, elle fut détrônée par Donna Jones, 29 ans, avec un 40M, ou encore Claire Smedley (40LL) dont le petit ami, Steven, avait confié à la presse qu’elle avait failli l’étouffer lors d’étreintes passionnées et… pesantes, en position horizontale.

 

Question poids, Donna Jones a d’ailleurs surpassé Lolo Ferrari avec 6,5 kg par mamelon. Elle avait d’ailleurs renoncé à l’allaitement de son nouveau-né de peur de l’étouffer.

Les Américaines font « mieux » que les Européennes et Kesiha Evans a réussi à obtenir un tour de poitrine de 143,5 cm).
Elle déclare, sur son site, vouloir encore « progresser ». Elle a donc lancé, en mai 2011, une souscription pour trouver des fonds.

Selon les professionnels de la lingerie, le tour de poitrine et la profondeur des bonnets moyens serait en progression.
Y compris pour les jeunes filles ou jeunes femmes de corpulence normale. Mais certaines, un peu trop bien dotées par la nature, en viennent à envier les célébrités du siècle dernier à la menue poitrine, comme le mannequin Twiggy ou Jane Birkin.
En tout cas, on peut imaginer que Donna Jones (ci-contre), à tout prendre, préférerait une silhouette plus filiforme.

 

Le record du monde de la poitrine la plus volumineuse serait, semble-t-il, toujours détenu par Annie Hawkings-Turner, dite Norma Stitz (un surnom évoquant les tits, ou nichons, nibards, &c.). Mais cette bientôt sexagénaire, apparu dans le Guinness Book en 1999, est aussi très « enrobée ».

 

Elle pèse en effet 160 kilos qu’elle exhibe à l’occasion dans des émissions de télévision récréatives, ou sur son site (d’accès restreint aux mineurs et dont la visite, passée la page d’accueil anodine, est réservée aux adultes abonnés), ou bien sûr dans quelques productions très spécialisées.

Sa profondeur de bonnets serait ZZZ (aucune concurrente, semble-t-il, au-dessus des bonnets T). Il serait étonnant que les candidates à des implants veuillent égaler ses « performances » et mensurations.

Mais sait-on jamais ? La première pose d’un implant mammaire (naturel, une excroissance graisseuse) remonterait à 1865.
L’injection de silicone aurait été expérimentée en « auto-médication » par des Japonaises après la Deuxième Guerre mondiale. Mais c’est depuis 1962 que les implants sont devenus relativement courants, voire très répandus.
Les femmes désirant vraiment une poitrine très avantageuse doivent se tourner vers des enveloppes remplies de solutions salines comparables au sérum physiologique.
En cas de perforation, le liquide peut se répandre dans le corps sans trop de dommages, ce qui n’est pas le cas des poches de silicone (surtout s’il n’est pas médical, comme dans le cas des implants PIP).

 

Les réductions mammaires sont aussi des opérations devenues assez courantes, mais qui peuvent parfois entraîner des complications. Le dernier cas en date ayant retenu l’attention est lui, sans doute, dû à une erreur de l’équipe chirurgicale. Le TGI de Toulon vient, en ce début février 2012, de nommer un expert. Une Varoise, 26 ans après une opération, souffre de complications infectieuses dues, semblerait-il, à la présence d’une compresse ou « peut-être d’une aiguille », selon l’avocat de la plaignante qui ne pourrait plus subir d’intervention sans risquer une septicémie.
Le Quotidien du médecin, qui en fait état, n’indique pas si d’autres cas de ce type ont été recensés. La plaignante avait été opérée deux fois, d’abord à l’âge de 16 ans, en 1982, puis quatre années plus tard.

Pour le moment, aucun médecin ne semble s’être prononcé sur le cas de Rachel Aldana mais il semble logique de considérer que, hors grossesse ou prise de poids, elle ne se transformera pas naturellement en une autre Lolo Ferrari. Une chose est sûre, apparemment en tout cas, l’idée de se survivre en poupée de cire ne lui a pas traversé l’esprit.

On ne sait trop où sont passées les dix sculptures (plutôt avantageuses par rapport au modèle) de Lolo Ferrari qui avaient été placées devant des salles de cinéma lors des premières du film de Jan Bucquoy, Camping Cosmos (1996). Film beaucoup farfelu qu’il n’y paraîtrait au premier abord, mais très politiquement incorrect, il donna sans doute, et très loin, son meilleur rôle à Lola Ferrari. Certes, ses seins « crevaient » l’écran, mais tout son personnage avait une réelle épaisseur, et même une finesse certaine.

Que Rachel Aldana se rassure, elle évoque davantage une jeune femme « gonflée » (sûre d’elle), qu’une poupée gonflable…

P.-S. – Vous trouverez des images de la statue de Lolo Ferrari sur Wikipedia (page Jan Bucquoy), et profitez-en pour consulter la page consacrée au film, elle vaut vraiment le détour, et pas que pour les contours du personnage de Madame Vandeputte (Lolo F.).