Il y a des silences qui sont comme des cris de désespoir.

Sous leurs parois de tôles, les cœurs d’aciers ne battent plus!

 


Les fusions ne réchauffent plus les corps frêles.

Pourtant, leurs mains savaient façonner la matière.

Pourtant, les yeux savaient doser la couleur invisible de l’émail.

 

Les ronces ont envahi les machines.

Le vent est le locataire de ces ruines.

Il reste dans quelques recoins, des traces d’une vie passée.

Ici, la veste de chaleur attend encore son protégé,

Là, la balance ne pèse plus que la poussière déposée par le temps.

L’horloge s’est arrêtée, figée par le séisme des rois de l’argent.

                                              

Sur le sol, il reste des traces de ce qui fut réalisé par les hommes.

Comme des soldats pétrifiés, comme ces guerriers de Xian,

Elles resteront à jamais, le souvenir de Marat assassiné

La vidange du loup a hurlé son dernier laitier.

La coulée s’est cristallisée sur les bords du cubilot.

 

La sirène n’indique plus le premier mercredi.

Il ne reste plus que leurs trompettes perchées.

Muettes, elles sont les nichoirs d’oiseaux maudits.

 

Les rivières rouges se sont taries.

Les bruits des machines on été étouffés.

Ne restent que les cris de révolte, figés dans les murs.

                                  

Quel monstre s’est introduit dans ma vallée ?

Avaleur d’acier et de fonte, la finance est sa seule quête !

Son escorte s’est parée des habits de la démocratie.

 

Quelques âmes errent encore dans ces allées.

Elles ne peuvent se résigner à quitter les lieux

Elles  racontent les douleurs et les rires passés

L’espoir est encore là, caché au fond des yeux !

Ce n’est pas seulement un travail qui disparaît,

C’est une culture qui meurt !

 

Je sais un pays, où la rouille est la couleur dominante,

Où le temps des cerises n’est plus le rêve de Clément !