L’idée de créer un “conseil de presse” est née du fossé constaté entre les mécontentements des citoyens en matière de contenu et de qualité des médias et le peu d’écoute accordée par la profession à ces protestations. L’essentiel des réponses apportées généralement par le monde des médias est seulement technique, managériale ou financière. Elles ne résultent pratiquement jamais d’une réflexion sur la qualité éthique des contenus diffusés.

 

Le conseil de presse prétend offrir un espace commun où, précisément, les tensions éthiques concernant les médias et leur fonctionnement pourront être analysées et publiquement débattues.

 

Espace de médiation entre les médias et leurs utilisateurs, donc, le conseil de presse se veut aussi outil de régulation de l’activité journalistique. Un instrument indispensable en démocratie, qui existe d’ailleurs dans de très nombreux pays, et notamment le Québec et la Suisse.

 

En France, il n’existe nulle part un lieu où citoyens et journalistes peuvent dire qu’une information a été mal traitée ou demander réparation (sans aller jusqu’aux tribunaux). Même la police a un comité d’éthique. Il n’est pas légitime qu’en démocratie la presse n’ait pas de compte à rendre.


Ce conseil de presse permettra également de combler certains vides juridiques. En effet, si le droit de réponse est un dispositif juridiquement cadré, la loi ne dit rien sur la partialité ni sur la censure par omission (silences répétés sur des faits ou des acteurs pourtant réels).

 

L’association aura également pour objet de défendre la liberté de la presse, c'est-à-dire le droit pour toute la presse d'informer et de commenter, sans être menacée ou entravée dans l'exercice de ses fonctions par quelque pouvoir que ce soit. Elle défendra tout autant l’indépendance du journaliste (au nom du droit à l’information du public) face aux différentes pressions, y compris celles de son employeur, pouvant limiter l’exercice de son métier.

 

Enfin, le conseil de presse est un outil pour expliquer la manière dont les journalistes travaillent, les contraintes qu’ont à subir les médias. C’est donc aussi une action pédagogique qui est attendue de cette démarche.

 

 Le Conseil de presse 
Ce qu’il n’est pas  Ce qu’il est
Un conseil de l’ordre professionnel

Une instance médiation entre la presse et le public/lecteurs

 

Un tribunal pour attaquer la presse ou les journalistes

Un lieu de débat public sur l’éthique

  

Un moyen de donner toujours raison au plaignant 

Une instance de recherche d’équité

 

Un outil au service de ceux qui craignent le regard des médias 

Un outil de pédagogie sur le fonctionnement

des médias

Un obstacle au développement économique des médias ou à leur indépendance 

Une innovation citoyenne constructive

 

 Constitution 

Le conseil de presse (CP) est une association présidée par un journaliste. Elle est constituée de journalistes, d’éditeurs de presse, de public/lecteurs[1], de spécialistes des médias, de juristes, d’enseignants en journalisme et de personnalités qualifiées, etc. Le mode de désignation et le règlement intérieur sont à imaginer.

 Fonctionnement Le CP étudie chaque affaire qui lui est soumise par le biais d’un dossier complet qui lui est remis par le plaignant et qu’il peut lui-même compléter par ses propres investigations. 

Un mode d’emploi clair et détaillé sera proposé sur le site du CP.

 

Le conseil ne se saisit de dossiers qu’une fois constaté, après un certain délai qui sera précisé ultérieurement, le refus par un média mis en cause de publier une rectification suite à le demande d’un lecteur, ou de traiter des sujets pourtant susceptibles de concerner l’intérêt général.

 

Le CP produit des avis motivés, jamais des sanctions. Le CP demandera aux journaux en question de publier eux aussi ces avis. Les avis du CP seront de toute façon publiés sur son site et dans différents réseaux d’information intéressés.

 

Les avis publiés peuvent faire l’objet de débats publics organisés par le CP.

 

Il peut être saisi tant par le public et les lecteurs que par les journalistes eux-mêmes (par exemple, suite à des pressions excessives de la publicité).  Le CP peut également s’autosaisir.

 

Le CP considère que le terme “presse”ou “média” regroupe indissociablement le couple journaliste/patron du média. Le travail du journaliste ne peut être évalué sans tenir compte des conditions réelles d’exercice de son art.

 Contenu du site 

Une profession de foi sur « qui nous sommes » et les valeurs que nous voulons défendre sera rédigée.

Elle sera accompagnée de la Charte des journalistes français et de celle des journalistes européens. De même, des chartes internes des médias pourront être publiées.Les critères d’une information responsable, sur lesquels seront jugés les dossiers, seront également mis à la disposition des internautes.

Le site publiera ses avis et contribuera ainsi à l’établissement une jurisprudence de la médiation médiatique.

 

● Contact : [email protected]


[1] Par convention dans ce texte, le terme “lecteurs” est synonyme de “utilisateurs des média”, quelle que soit la technique sollicitée.