Lorsque les clients ignorent Michèle, elle les décompte en caddies
Après le décès subit de son mari, Michèle la cinquantaine devient "caissière". En effet elle n'a eut d'autre choix, d'autre moyen de subsister que celui d'accepter cet emploi !
Difficile de se reconvertir et surtout de faire face à certaine incivilités, alors c'est ainsi qu'un client devient pour elle qu'un vulgaire caddie.
Il s'agit là pour elle d'une piètre vengeance qui lui procure un peu de réconfort dans le monde froid et impersonnel de l'hypermarché.
L'auteur
Catherine Moret-Courtel a travaillé comme cadre dans l'industrie pétrolière après des études supérieures scientifiques.
Elle vit aujourd'hui en Picardie.
Son premier roman semble présager un avenir pour ce nouvel auteur qui a acquis de ses expériences et ses voyages le goût du contact, de l'intérêt pour l'autre, et de l'écoute !!
L'histoire
Ce livre évoque les conditions de vie et les rêves d'une hôtesse de caisse en Normandie, son lieu de résidence.
Nous prenons connaissance de Michèle et sa cinquantaine fleurissant qui se voit immergée dans l'univers de la Grande Distribution . Elle obtient une place de caissière dans un hypermarché au coeur d'une zone industrielle de Picardie.
Michèle découvre au quotidien un métier assez routinier où elle ne peut s'épanouir et cela est biensur renforcé par le chagrin dans lequel elle est plongée depuis le décès de son mari.
Elle va tout de même réussir à se lier d'amitié avec deux de ses collègues Pierre et Anette qui lui permettent de garder un regard humain sur ce quotidien ponctué par le passage parfois irrespectueux des clients et de son employeur qui est loin d'être tendre.
Une lecture fluide parce que l'encre coule.
Petit à petit on pénètre dans sa vie et du noir et banc on constate avec bonheur que de la couleur va repeindre les murs de sa vie.
Nous assisterons à ses côtés à une lente remontée à la surface.
Un premier roman à découvrir.
Que penser d'un tel sujet ?
L'intérêt du livre est porté par la faculté de la narratrice qui nous démontre son attention minutieuse et nantie de patience qu'elle porte à ceux qui l'entourent.
Elle raconte avec justesse les états d'âmes des employées.
On plonge à corps perdu et porte-feuille ouvert dans un monde qui est loin de nous être inconnu.
Immersion dans ce fleuve houleux où l'on navigue fréquemment dans le labyrinthe des gondoles…
notez au passage .fleuve..navigue…gondoles..Pas mal hein !
Laissez tomber, je reprend :
Pour les consommateurs que nous sommes nous voilà flottant dans le doute de nos attitudes de clients…
Imaginez des heures durant dans une atmosphère éclairée par les néons où le cerveau est annihilé par les jingles incessants et le pire semble encore être ce moment où cette employée est collée derrière sa caisse quand il n'y a pas de client!
Aujourd'hui dans le climat de crise déclarée ce roman qui présente le quotidien de ces femmes ne peut que nous frapper….
Bien joli de nous offrir cette ballade quelque peu cahotique dans cette expérience touchée de près mais le pire n'est il pas à venir?
et là c'est moi qui pose la question
….
Alors que commencent à fleurir des caisses sans caissières je me dis que l'on coure au pire..
L'hôtesse de caisse reste je pense le dernier sourire dans cet univers impitoyable….
Dans un monde où tout est de plus en plus automatisé il est agréable de penser que nous pourrions changer notre regard.
Ces employées qui passent inlassablement des codes derrière leur caisse permettent à la grande distribution de conserver un peu de chaleur à l'issue du tapis où l'on étale nos achats….
Elles incarnent la version moderne du poinçonneur des Lilas…
En conclusion
Ce Roman est un régard quelque peu décalé sur le monde de proximité froid et si impersonnel qu'est celui des hypermarchés.
Pour son premier roman, L'auteur analyse avec beaucoup de lucidité la vie intra muros et présente sans complaisance les états d'âmes d'une employée.
Cela pour nous rappeler que la caissière ou plus couramment appelé aujourd'hui hôtesse de caisse , c'est vrai c'est plus chouette, est un être humain à part entière qui a un coeur, une vie et des envies contrairement à ce que semblent penser certains caddies
Au final ce roman est la démonstration que, parfois, la seule issue se trouve dans la conjuguaison de l'amitié et du rêve…
Mais il faut y croire!
Un métier que je connais bien.
C’est franchement se ficher d’elles que de les avoir affublées d’un nom pompeux « hôtesse de caisse » et qu’en retour de leur dur travail, la reconnaissance n’était pas au bout.Caissière n’est pas une honte ni honteux à porter, tout comme…femme de ménage.
Et en plus pour le SMIG ! avec des horaires décalés!
Si vous vous trouvez devant une caissière morose, c’est que leur patron n’est pas à la hauteur!
Les lois sont là, qui protègent les salariés des agissements de certains de leurs employeurs… Qu’est ce qu’on attend pour les appliquer ? Que je sache, personne n’est au dessus des lois !
Dans le cours de l’année dernière, on a pas mal parlé de ces caissières.
Moi je serai moins tendre avec les caissières. Lorsque nous allons dans un de nos trois supermarchés habituels, nous choisissons notre caissière.
Certaines sont franchement antipathiques alors que d’autres sont très sympathiques. Et certains le sont après plusieurs dizaines d’années en caisse.
J’ai travaillé pendant une année dans un hypermarché avant de faire mon service militaire, les caissières étaient les reines de l’établissement, mieux habillée que le pauvre peuple des laborieux qui remplissaient les rayons, elles nous traitaient avec un certain mépris.
Alors que les caissières aient un métier difficile je n’en doute pas, qu’elle ait affaire à des clients fatigants, je n’en doute pas mais je crois que certaines ne font rien pour que cela se passe bien.
Cette personne sur diplômée était elle sympathique avec ses clients?
Un hypermarché n’est pas forcément impersonnel, il ne l’est que pour celui qui le souhaite.
New-Reporter, J’ai connu aussi cette période où la caissière était la reine du super marché.
Mais en grattant un peu, on s’aperçoit qu’il y a un malaise récurrent, celui de la reconnaissance. Les habits, les fauteuils de caisse ergonomiques ou les séances de coiffeur ne sont que de la poudre aux yeux.
Les a t-on formées à l’accueil client, à la connaissance de soi-même, à la gestion du temps…?
Un patron n’a de toute façon que le personnel qu’il mérite!
Il m’est arrivé d’avoir en stage ces caissières. Au préalable est absolument nécessaire de faire un audit pour recenser leurs problèmes et orienter les stages non seulement selon les besoins des magasins, mais surtout pour rendre ce métier de caissière beaucoup plus digne.
Le fait qu’elles puissent venir en stage était pour elles une reconnaissance.
Le premier stage concernait la connaissance de soi-même…et ce n’était pas triste !!! ensuite s’enchainaient d’autres stages.
Je puis affirmer ici, qu’à l’issue de ces stages, nous avions du personnel qui était complètement transformé.
Mais voilà, tout cela doit être suivi de très près et l’encadrement doit être impliqué à 100% pour améliorer en parallèle leurs conditions de travail en vue d’un service client qui tend vers la perfection.
Ensuite il y a le parrainage pour les nouvelles ou les nouveaux venus. Cela leur permet d’exercer une responsabilité dont elles sont Friandes.
Puis ici ne faut pas hésiter sur la base du volontariat, à les inscrire dans d’autres fonctions du magasin. Elles n’attendent que cela, découvrir d’autres postes.
Alors si aujourd’hui nous avons des « hôtesse de caisse » quelque peu désagréables, pouvons-nous nous poser la question pourquoi?
Lorsque je rencontre à la caisse une telle personne, il est très facile de la dérider en balançant une blague ou deux! et ensuite c’est la banane! Cela m’est encore arrivé la semaine dernière à une cafétéria.
Après tout, nous ne sommes que des humains!
Et puis s’il y en a qui persiste dans leur médiocrité, et bien elles font partie de cette très petite catégorie de gens toujours insatisfaits. Mais c’est loi d’être la majorité des cas.
Le commerce a un rôle social dans la vie. C’est une forme de communication qui se doit d’être « joué » à plusieurs et non d’être à sens unique. Non?