La mise en vente, dans une boutique du Mississipi, de cierges veilleuses à l'image de Barack Obama, figurant saint-Martin-De-Porres, avec pour visage celui du nouveau président des Etats-Unis ne fait pas rire le révérend des lieux, qui n'y voit qu'une forme de moquerie envers le christianisme.

Si le corps représente bien le saint péruvien, très populaire outre-atlantique, premier noir d'Amérique a avoir été canonisé et saint patron des noirs et des métis, le visage ne le rappelle en rien. Le cierge-veilleuse de 60 cm de haut, en vente pour 15 dollars, s'écoule particulièrement bien. 700 unités en seraient déjà vendues depuis noël et les protestations du révérend accélèrent encore le mouvement.

 

La biographie de Saint-Martin-De-Porres nous apprend qu'il est né à Lima, au XVI ème siècle, d'un conquérant espagnol et d'une esclave noire devenue libre. Il vécu sa vie en nourrissant des pauvres, et en guérissant de nombreuses personnes. Il entra dans le Tiers-Ordre de St-Dominique. Le saint avait la particularité d'apparaitre miraculeusement au chevet des malades et de prédire l'avenir.

Fait marquant, le saint, qui a toujours vécu au Pérou, fut aperçu en Europe, en Chine, en Algérie ou encore au Maroc. Il se serait un jour élevé durant sa prière jusqu'à un crucifix, en lévitation. Le saint ne parlait que de Dieu et s'exprimait très doctement sur tout ce qui concerne la théologie, faisant l'admiration des plus doctes.

Sa charité ne s'étendait pas qu'aux hommes, il protégeait aussi les animaux, jusqu'aux nuisibles, les considérant comme des créatures de Dieu, lesquels allèrent à sa demande vivre au fond du jardin du couvent, sur promesse de les nourrir. Là, il faisait cohabiter le chat, le chien, l'oiseau et les souris, les nourrissant en commun.

La réaction du clergé local est certes compréhensible, dans cette confusion entre le politique et le religieux. Reste que l'image d'un président qui s'occuperait des pauvres au point de savoir les nourrir, tout en soignant les malades, reste un idéal bien prometteur, même si l'esprit dans lequel le magasin, qui se consacre plus particulièrement aux farces, semble n'être que commercial.

Quant à faire cohabiter chats et chiens, il faudra espérer que Barack Obama en soit capable, car ce sera peut-être là sa mission la plus délicate dans un monde en proie aux tensions de toutes sortes…

(le blog americatho a le premier relevé cette étonnante nouvelle)