Voyez comme je suis de gauche : je veux m’allier au centre droit !

Celle-là, elle est énorme ! "Je ne veux pas qu’il y ait des prétextes ici ou là ou des malentendus qui pourraient justifier un refus de convergences. Par exemple, la question du MoDem ne doit pas servir de prétexte", a déclaré Ségolène Royal.

Alors réfléchissons une seconde. La question de l’alliance avec le parti centriste est-elle si accessoire que Royal ose la qualifier de "prétexte" ? Si l’on entend mener une politique de gauche, croit-on que la meilleure solution pour ce faire consiste à aliéner sa liberté en s’acoquinant avec le centre droit qu’incarne François Bayrou ? Ignore-t-on qu’il s’opposera à toute velléité d’engager des réformes réellement progressistes ? Non, Ségolène Royal, le problème de l’éventuelle alliance avec le MouDem n’est évidemment pas un "prétexte" mais un casus belli. Souhaiter un rassemblement avec les centristes est l’aveu de la capitulation, l’abandon des valeurs de gauche. Ni plus, ni moins. Et c’est tellement évident qu’on ne devrait même pas avoir besoin de l’écrire. "Des prétextes ici ou là ou des malentendus qui pourraient justifier un refus de convergences" ? Bien sûr que si, puisqu’il s’agit de converger avec la droite !