Tout d’abord, il est important de définir qu’est-ce que le pic pétrolier. Selon Wikipédia : « Le pic pétrolier d'un gisement (par exemple le gisement de la mer du Nord) est atteint lorsque la production de pétrole extrait de celui-ci commence à diminuer après avoir atteint son niveau maximum. Par extension le pic pétrolier mondial sera atteint lorsque la production mondiale de pétrole commencera à décliner. » Cette histoire de pic pétrolier a débuté en 1950 lorsque le géologue Marion King Hubert a prédit avec succès le pic de la production du pétrole américain. Mais, ce fut seulement à la fin des années 1990 que les gens travaillant dans le secteur pétrolier ont pris conscience du problème. Ils ont donc informé les politiciens et les pouvoirs publics, mais ceux-ci les ont ignorés car ils prétendent que les technologies futures nous permettront d’exploiter de plus en plus les puits de pétrole.

Mais aujourd’hui, en 2008, la majorité des professionnels dans le domaine disent que le pétrole s’en vient effectivement de plus en plus rare. Malheureusement, l’année du pic pétrolier est imprévisible. Certains, comme les économistes, les gouvernements états-unien et certaines compagnies pétrolières, prévoient cet événement vers l’année 2020, tandis que d’autres disent que le pic pétrolier est déjà survenu. Ces derniers, pour s’expliquer, affirment que la diminution du pétrole est pire que ce que l’on déclare. Ils défendent également leur point en disant que les méthodes substituts se développent plus lentement qu’espéré et qu’elles ne seront pas assez massives pour remplacer la grande quantité de pétrole demandée. C’est le cas pour Kenneth Deffeyes, un professeur à l’Université de Princeton qui a travaillé pour Shell, qui affirme que le pic pétrolier est survenu le 16 décembre 2005. L’ASPO (l’Association for the Study of Peak Oil and Gas), quant à eux, prévoit cet évènement entre 2008 et 2010. Les avis sont donc partagés, le saoudien Sadad Al-Husseini, lui, a été dirigeant pour la compagnie nationale saoudienne Saudi Aramco. Ce dernier croit que la production de pétrole restera semblable jusqu’en 2020, mais ensuite, il prévoit une importante baisse. […/…]


D’autres spécialistes dans le domaine estiment que la période où nous aurons du pétrole rare, et par le fait même cher, durera 20 ans minimum. Le pic pétrolier est inévitable pour plusieurs raisons, la principale étant que le pétrole est une ressource limitée. Il est formé à partir de la décomposition de quelques matières organiques accumulées, mais cela prend plusieurs millions d’années à se transformer. De plus, la découverte de nouveaux gisements se fait évidemment de plus en plus rare. Comme de fait, la dernière découverte importante remonte aux années 1970. L’extraction d’un gisement peut prendre beaucoup de temps. En majorité, la production de pétrole avec un seul gisement dure plusieurs décennies. Par la suite, l’extraction du pétrole se fait plus lente. « Au début de la production, le pétrole jaillit spontanément du puits. Dans une deuxième phase, il faut forcer le pétrole à jaillir en introduisant de l'eau ou du gaz ce qui nécessite une dépense en énergie croissante. »[1] Les principaux pays producteurs de pétrole à avoir déjà atteint leur pic sont les États-Unis, la Lybie, l’Iran, le Royaume-Uni, la Norvège et le Mexique. La Russie, qui est le deuxième plus gros producteur de pétrole a atteint son pic cette année. Et ceux n’ayant pas encore atteint leur pic sont : l’Arabie-Saoudite, le Koweït, l’Irak, l’Angola, l’Algérie et la Kazakhstan. D’ailleurs, les quatre plus grands gisements de pétrole exploités seraient présentement dans la phase de déclin. Le pic pétrolier ne provoquera pas seulement une crise économique mais également géologique et sociale.

En effet, la population subira une crise géologique dans le sens où ils devront se rendre compte que les réserves de pétrole sont épuisées. Par la suite, la crise économique, là où le pétrole sera une ressource très dispendieuse voire même inaccessible, surviendra pour laisser place à la crise sociale. Celle-ci consistera pour la population à trouver d’autres alternatives au pétrole, ainsi que le changement des habitudes de leur mode vie qui étaient en lien avec le pétrole, comme par exemple le chauffage, l’agriculture et bien sûr les transports. Dès que le pic «global» aura été atteint, la disponibilité du pétrole se fera de plus en plus rare.

Pour ce qui est du Québec, Patrick Déry, un analyste en énergie du Saguenay qui possède un baccalauréat en physique et une maîtrise en génie électrique, a fait une étude approfondie sur le sujet. Pour ce faire, il s’est basé sur le modèle le moins optimiste et selon cela, il affirme que le Québec devra se passer de pétrole à partir de 2030. Mais celui-ci ajoute : «Optimiste ou pessimiste, les scénarios parlent d’un déclin significatif en 2030. Il faut donc envisager un virage dès maintenant. Pourquoi prendre le risque d’attendre? »[2] Finalement, l’existence du pic pétrolier est bel et bien réelle et il s’agit ici d’un problème d’envergure. Pourtant, je n’ai pas encore entendu un politicien s’affirmer sur le sujet. Est-ce parce que les experts sont incapables de prévoir une date précise ? Il serait préférable d’envisager des solutions présentement pour ainsi minimiser les crises à venir plutôt qu’attendre que le problème nous saute aux yeux avant de poser des gestes.


[1] Wikipédia

[2] http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/article/20080424/LAINFORMER/804240721/5891/LAINFORMER01

 

SOURCES:

http://aspofrance.org/news/le-pic-de-production-de-petrole

http://wikipedia.comhttp://contreinfo.info/article.php3?id_article=1920&var_recherche=pic+p%E9trolierhttp://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/article/20080424/LAINFORMER/804240721/5891/LAINFORMER01