Intéressante passe d'armes sur le plateau de l'émission Ripostes du 27 avril dernier, relevée par @rrêt sur Images, entre l'ancienne ministre de la Justice et actuelle députée PS du Finistère, Marylise Lebranchu, et Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche : "ce qui est vraiment injuste dans la proposition qu'il (Sarkozy) confirme, accuse la socialiste, c'est qu'il crée des franchises médicales… hormis bien-sûr ceux qui ont la CMU (Couverture maladie universelle, NdA), c'est-à-dire les plus pauvres des plus pauvres (…) ce sont les malades, pour la première fois, qui vont être solidaires des malades". Marylise Lebranchu n'a pas le temps de terminer sa phrase que Valérie Pécresse la coupe, l'air de dire "mais non, on n'est quand même pas des monstres", pour affirmer : "les femmes enceintes, les enfants et les malades chroniques aussi sont exclus". Ce qui est un énorme mensonge.


Si les femmes enceintes et les enfants sont effectivement exonérés de franchises, les malades chroniques les paient bel et bien. Ce qui est particulièrement odieux. La justification tarte-à-la-crème des franchises est en effet de "responsabiliser les malades". Or, comme le rappellent les auteurs de l'Appel contre la franchise*, "environ 70% de la dépense totale est le fait de 10% de patients qui sont atteints de lourdes pathologies, parfois en fin de vie, et à qui on ne demande guère leur avis quant aux soins dont ils sont l’objet. Et dont la seule «responsabilité» serait de décider de ne plus se soigner." Leur faire supporter le coût de franchises médicales est par conséquent injustifiable. Comment Pécresse justifie-t-elle l'injustifiable ? En mentant comme une arracheuse de dents.

* Christian Lehmann, Philippe Sopena et Martin Winckler