L’extrême-droite la plus blette du monde

(à la manière de JM…)

Mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde.

En 1956, un certain Guy Mollet, présidant alors aux destinées de la SFIO, déclarait avoir eu à faire à « la droite la plus bête du monde ». Quelques années plus tard, tiraillée par une guerre interne au sein du RPR, la droite française, toute au contraire de le contredire, avait elle-même relevé ce flambeau par l’entremise de Charles Pasqua, son leader charismatique de l’époque.

Pour sa part, l’adjectif blette se dit au féminin des fruits dont la chair s’est ramollie et tachée, sans être encore gâtée ; rare avant le seizième siècle, il est la réfection de l’ancien français blece issu de blecier (« blesser ») pris au sens de « meurtri ».

 

Mise au goût du jour, la formule qui avait inspiré le héraut du RPR (ou bien le héros ; mais à coup sûr, pas leur Ayrault…) pourrait blesser ceux se trouvant aujourd’hui dans la (ou « le » ; on se perdrait dans cette théorie du genre) peine et dont les reportages montrent la navrance consécutive à la suspension du président d’« honneur » d’un parti dont il n’est plus adhérent. C’est que, disent-ils pour l’approuver (ou pour s’en démarquer), même si l’on est d’accord avec la vision du fondateur, on ne peut plus que désapprouver ses propos récents.

Explication un tant soit peu abracadabranteque si l’on veut bien convenir que le temps est de peu d’influence sur les « menhirs » ; l’érosion du granit ne se mesure qu’en centimètre par millier de siècles, les vignerons savent bien, et que de fait celui-ci, pas davantage que les autres, n’a guère varié au cours du quarantenaire écoulé depuis la fondation du front, en 1972.

Les opposants résolus (et historiques) au premier départi de France, sont tout déconfits (en un seul mot, s’il vous plaît) d’avoir prétentieusement feint d’ignorer Jean de La Fontaine. Il leur suffisait d’attendre, patiemment, que la longueur du temps fasse plus que force ni que rage, rebondissant sur les jeux de LEGO respectifs du géniteur et de sa progéniture (elle n’est plus vraiment « pro », mais « antigéniture » serait un néologisme trop audacieux pour être compris). Qu’au moins la leçon leur serve (nous y compris) et qu’ils se persuadent que ce qui a valu entre le père et la fille, éclora aussi pour la tante et la nièce ; seule l’échéance en est encore incertaine.

C’est sur ces bases pragmatiques que se feront les paris les plus susceptibles de succès, plutôt que sur la prétention à amener par la conviction les puces à changer d’âne.

Ici et là, on n’entend plus que l’évocation des « évènements du premier mai », au point que je devrais sans doute rougir de n’avoir pas usé des majuscules qui conviendraient pour l’utiliser moi-même. Or quels sont-ils, ces Evènements ? Le fait que des journalistes de Canal + se soient fait tabasser, après que Maître Bruno Gollnisch (par l’odeur alléché ?) eut fini par neutraliser « le micro espion, matériel unidirectionnel destiné à capter les chuchotements », fixé au bout d’une « perche de 15 mètres de long », selon la mesure officielle (et donc incontestable) de Madame la Présidente ?

Non ! Il semblerait que le fait marquant de la Fête du Travail soit la provocation caractérisée du Jean mari envers la fée Lone.

J’avoue n’être pas spécialiste en la matière, mais pour avoir entre aperçu quelques images, j’ai un peu de mal à le croire, de la part de quelqu’un dont la tenue vestimentaire ne pouvait souligner que la sobre discrétion et dont les propos n’allaient pas bien plus loin que l’appel déchirant lancé à celle qui, du haut de son extrême destrier, le snobait superbement. Tout cela était quand même d’une dignité très largement supérieure à celle de cette militante si peu discrètement évacuée par le service d’ordre (DPS – Département Protection Sécurité) après avoir proclamé, comme si quiconque pouvait l’ignorer, que « la Conchita n’était qu’une guenon ; oui, oui, u-ne gue-non » !…

Les analystes politiques semblent aujourd’hui focalisés sur les conséquences politiques de la chose : selon eux, la question est de savoir quelle va être au final l’attitude la petite-fille (qui semble pour l’heure hésiter, voire réfléchir) ? Celle de Florian Philippot ? Celle de Louis Alliot ? Celle de Stéphane Ravier, le si délicat exégète du « mieux vivre ensemble » (à voir ici aussi) ? Globalement, ils s’interrogent sur l’influence de l’épisode sur les scores à venir du parti, qui pourrait même être appelé à changer de nom. Pour ce qui me concerne, j’avoue que le résultat de ces joutes m’est nettement plus indifférent que les évolutions stratégiques qui pourraient survenir dans un autre parti, appelé à changer lui aussi d’étiquette une fois de plus, après, nous dit-on maintenant, consultation de ses adhérents.

Je me garderai pourtant bien de me risquer au moindre pronostic, tant l’exercice me paraîtrait hasardeux à propos de ces futurs Républicains (monopole ? marque déposée ?), venus du RPR via l’UMP, même si elle est désormais à l’abri de la verve caustique de Charles Pasqua !

Mais puisqu’à l’évidence, il ne peut s’agir que de nivellements par le haut, wait and see, Moet Hennessy, just relax and enjoy ; patience et longueur de temps…

PS : si la nécessité s’en manifeste, je suis d’ores et déjà disposé à placer ici l’explication de texte qui s’imposerait si le propos n’était pas limpide. Il ne tient qu’à vous d’en décider !…

 

5 réflexions sur « L’extrême-droite la plus blette du monde »

  1. Estrosi affirme que Zyed et Bouna
    étaient en « excès de vitesse »…
    à Clichy/s/bois !!!

  2. par ailleurs, il faut noter que sans
    l’érosion du granite sur la route de
    Chalus, il n’y aurait pas l’excellente
    porcelaine Bernardot !

  3. Petite explication de textes à l’intention des lecteurs non familiers de C4N : en évoquant Estrosi, sans aucun rapport avec l’article, le docte commentateur ne réaffirme rien d’autre que son droit le plus irrépressible de dire ce qu’il veut, quand il veut, où il veut.

    Le décryptage du second message demande en revanche un peu plus de recul :
    – on peut écrire « granit » ou « granite » ; l’un et l’autre se dit (ou se disent)…
    – mais dans les deux cas, c’est un des constituants majeurs du Massif Central,
    – en revanche, il n’est pour rien dans la présence du kaolin (d’origine argileuse), trésor sur lequel l’entreprise Bernardeau a construit sa célébrité porcelainière mondiale. Le kaolin et Bernardot auraient pourtant le plus grand intérêt à reconnaître que la vérité ne saurait avoir tort et à se le tenir pour dit !

    C’est ainsi que Tirezdansletas (il faudra que je vérifie si tel est bien son pseudonyme ; il se peut que je confonde avec Splendor…) choisit d’informer la terre entière que rien ne lui échappe en ce qui concerne mes origines : sa colossale maîtrise internesque lui a permis de les situer à Limoges. Un exploit qui vaut d’être salué comme il convient, surtout par ceux qui auraient pu faire la même déduction en exploitant les informations géographiques indiquées, par exemple dans « Struthof – Oradour ; même combat »…

    Accessoirement, il espère que la terreur que la découverte que cette toute-puissance devrait logiquement m’inspirer, s’empilant sur les révélations déjà faites naguère quand à mon identité et à mon employeur, me réduira enfin au silence.

    Il n’est pas indispensable d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer. Qui vivra verra.

  4. LENTE EROSION…SIECLORUM LABOR
    le kaolin de St Yriex se trouve dans
    les roches magmatiques, résultat de
    l’altération des feldspaths des granites.
    Conditions de formation et/ou de gisement :
    ce minéral argileux provient de l’altération
    des roches acides riches en feldspaths
    (granites et autres).
    C’est un peu laborieux…je dois l’avouer,
    avec les alambiques !!!

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