Les résultats des Elections Municipales et des Cantonales ‘’2008’’ sont là : nets et sans appels, ils confirment la nette victoire de la Gauche et le net recul de la Majorité dans les municipalités et dans les départements…

Semblant ne pas prendre en compte ce fiasco électoral, le Président Nicolas Sarkozy s’est contenté de réorganiser tout son état-major élyséen tout en remaniant son Gouvernement !

Pire encore ! Oubliant qu’il est censé être le Président élu de tous les Français, le Gardien des Institutions dont il est la clef de voûte[1], le Président Nicolas Sarkozy, s’est mis en tête de vouloir remanier la direction de son Parti : l’UMP, montrant en cela qu’il est le chef suprême de cette formation gaulliste… en négligeant ‘’superbement’’ le rôle naturel de Chef incontesté de la Majorité Présidentielle[2] normalement détenu par le Chef du Gouvernement : François Fillon, Premier Ministre[3] !

Tout en se montrant fort mécontentant de cette déroute électorale des 9 et 16 mars derniers et voulant quelque part sanctionner certains parlementaires UMP jugés ‘’trop indépendants’’ ou ‘’trop frondeurs’’, le Chef de l’Etat entendait s’entourer de personnalités qui lui sont très proches et très fidèles, montrant, à qui veut bien le comprendre, que « l’UMP est désormais le Parti sarkozyste ! ».

  

 

C’est ainsi que, le 28 mars 2008, l’UMP a dévoilé publiquement l’organigramme de sa Direction, montrant, à qui veut bien le comprendre, que ce dossier avait été finement fignolé par le Chef de l’Etat et ses conseillers depuis le Palais de l’Elysée

  

Tout en étant reconduit dans ses fonctions de Secrétaire Général de l’UMP, Patrick Devedjian, qui demeure Président du Conseil Général du Département des Hauts-de-Seine, est désormais ‘’épaulé’’ par deux adjoints : Xavier Bertrand, Ministre du Travail, des Relations Sociales, de la Famille et de la Solidarité, et Nathalie Kosciusko-Moriset, Secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie.

Au sein du Gouvernement, il risque d’y avoir des mécontentements d’autant que le Ministre du Travail confirme qu’il fait dorénavant partie du très proche entourage du Président de la République : en effet, aux dires de certains observateurs politiques bien informés, Xavier Bertrand pourrait être considéré comme le ‘’possible’’ rival du Premier Ministre[4].

 

Comme pour confirmer ces dires, Christian Estrosi, le nouveau Maire de Nice, qui avait refusé le poste de Délégué Général chargé du Développement du parti gaulliste, a déploré que « plus personne ne travaille à l’UMP »[5]« L’UMP d’aujourd’hui n’est plus l’UMP de Nicolas Sarkozy »[6], devait-il déclarer d’un ton quelque peu accusateur. Allant beaucoup plus loin, l’ancien Secrétaire d’Etat Chargé de l’Outre Mer osera même reprocher à Patrick Devedjian d’ « avoir commis beaucoup de maladresses et de ne pas avoir su créer de synergies entre les différents acteurs de l’UMP »[7]. « Nous avons perdu la dimension du débat permanent. Nous ne faisons plus bouger aucune ligne, nous ne portons plus aucun message, nous n’apportons plus aucune proposition concrète », devait regretter amèrement Christian Estrosi[8] comme pour confirmer son désarroi face à cette réorganisation pilotée depuis le Palais de l’Elysée par le Chef de l’Etat.

 

Pourtant, il fallait bel et bien réorganiser ce Parti Gaulliste… Selon Nathalie Kosciusko-Moriset, qui est persuadée par cette nécessité-là, « il y a une logique dans le nouvel organigramme »[9]. « C’est l’équipe qui a accompagné Nicolas Sarkozy pendant la Présidentielle », devait expliquer la Secrétaire d’Etat Chargée de l’Ecologie[10] comme pour affirmer avec force « vouloir donner un nouveau souffle à l’UMP »[11].  

 

Comme pour confirmer l’opinion de la Secrétaire d’Etat Chargée de l’Ecologie, des fidèles du Chef de l’Etat se sont retrouvés propulsés à la tête de l’UMP :

–         Frédéric Lefebvre, Député UMP, et Dominique Paillé : Porte-parole,

–         Eric Woerth, Ministre du Budget des Comptes Publics et de la Fonction Publique : Trésorier,

–         Rachida Dati, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, Michel Barnier, Ministre de l’Agriculture et de la Pêche, Brice Hortefeux, Ministre de l’Immigration de l’Intégration, de l’Identité Nationale et du Développement Solidaire, Rama Yade, Secrétaire d’Etat Chargée des Affaires Etrangères des Droits de l’Homme, Valérie Pécresse, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche : Conseillers politiques.

 

Des réformes profondes…, beaucoup plus urgentes que la réforme profonde de l’UMP…, devaient être entreprises…  Le Chef de l’Etat, qui devrait se rappeler qu’ « on devra tirer, de ces élections municipales et cantonales, qui sont avant tout des élections locales, des conséquences nationales », serait bien avisé de prendre en compte le vote des Français, ce, pour qu’ « ensemble, tout devienne possible » ! 

La fiscalité des personnes physiques et des entreprises doit être profondément remaniée, ce, de manière à rendre notre fiscalité plus moderne et beaucoup moins archaïque… Des impôts ou taxes confiscatoires comme l’ISF, les droits de succession, la CSG, la RDS, les taxes foncières, la Redevance sur l’Audiovisuel public…, doivent être supprimés définitivement. L’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques (IRPP) et les impôts dus par les entreprises, qui devraient être prélevés mensuellement à la source, devraient être baissés, ce, de manière à atteindre un taux raisonnable de 15 % du montant d’un salaire annuel brut ou d’un bénéfice annuel.

Le taux de TVA devrait être baissé, ce, pour tous produits et services sans exception, ce, de manière à ce qu’il soit ramené à un taux de 5,5 % ! 

Pour que les Français puissent vivre décemment, ne conviendrait-il pas de baisser d’urgence tous les prix à la consommation ? Il serait très certainement nécessaire de bloquer tous les prix à la consommation et de revenir à leur contrôle (?).

Puis, est-il normal que des milliers de Français ne trouvent pas à se loger, meurent de faim, ce, par faute de moyens financiers ?

Il conviendrait d’augmenter, ce, de toute urgence, tous les salaires, toutes les pensions de retraites, ainsi que tous les minima sociaux !

Par ailleurs, il convient de supprimer, ce, de toute urgence, les franchises médicales, véritables charges sociales confiscatoires ! 

Alors que la France s’apprête à prendre la Présidence de l’Union Européenne, il serait bon, histoire d’asseoir une véritable politique européenne, que le Président de la République pense à harmoniser l’Europe des 27 aux plans fiscal, salarial, social et économique, ce, de manière à éviter toutes délocalisations à l’intérieur même des Etats de l’Union Européenne les plus généreux en matières fiscales sociales et salariales. L’€uro,  la monnaie unique européenne, devrait également être compétitive par rapport au Dollar, ce, de manière à donner plus de poids aux entreprises !  

« Ensemble, tout devient possible », déclarait le Candidat Nicolas Sarkozy en lançant son célèbre slogan de campagne lors des Présidentielles ‘’2007’’… Une fois élu, le Président Nicolas Sarkozy a démontré, tout au moins pour les militants et les dirigeants de son Parti, qu’ « ensemble, tout devenait possible »…

Mais, en se chargeant lui-même de la réorganisation de l’UMP, il est sorti totalement de son rôle, qui suppose qu’il soit, en tant qu’Arbitre Suprême de la Nation, le Président Elu de tous les Français ! A vouloir contrôler l’action gouvernementale, écartant de ce fait le Premier Ministre de son rôle de Chef du Gouvernement, le Président Sarkozy semble s’embarquer dans une sorte de pouvoir personnel, démontrant, à l’ensemble des 53 % des Français qui l’ont élu, qu’ensemble tout ne devient plus possible » !… 

Et c’est là que réside le danger constitué par l’adoption du Quinquennat Présidentiel[12] !  

 

——————————–Pour en savoir plus———————————

 

Les pouvoirs du Président de la République, tels qu’ils sont définis par la Constitution de la Vè République, peuvent être consultés sur : 

 –  le site Internet de « Présidentielle 2007 » : http://www.presidentielle-2007.net/pouvoirs.php 

 –  « Les Pouvoirs Publics », ouvrage édité par Le Journal Officiel de la République  Française, Paris, 1er Septembre 1992.  

 


[1] Article 5 de la Constitution de la Vè République : « Le Président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'État. Il est le garant de l'indépendance nationale, de l'intégrité du territoire et du respect des traités ». 
[2] Article 8 de la Constitution de la Vè République : « Le Président de la République nomme le Premier Ministre. Il met fin à ses fonctions sur la présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement. Sur proposition du Premier Ministre, il nomme les autres membres du Gouvernement et met fin à leurs fonctions ».
Article 20 de la Constitution de la Vè République : « Le Gouvernement détermine et conduit la Politique de la Nation. Il dispose de l’Administration et de la Force Armée. Il est responsable devant le Parlement dans les conditions et suivant les procédures prévues aux Articles 49 et 50 ».
Pour rappel, le Premier Ministre est obligatoirement issu d’une majorité parlementaire qui se sera dégagée lors des Premier et Second Tour d'une Election législative.  

[3] Cf. Come4news :

–  Le 7 mai 2007. Dominique Dutilloy : « Il est urgent de revenir, par voie référendaire, au septennat présidentiel »

http://www.come4news.com/index.php?option=com_content&task=view&id=3147

– le 14 novembre 2007. Dominique Dutilloy : « Quelles réformes pour nos Institutions ? » 

http://www.come4news.com/index.php?option=com_content&task=view&id=8150      

[4] Cf. ‘’La Montagne’’ -Edition de Vichy- du samedi 29 mars 2008,  Page 44, cet article non signé : « Remaniement. Bertrand s’impose comme l’homme fort de la Sarkozie : Sarkozy réorganise l’UMP ». 
[5] Ibid.  

[6] Ibid. 

[7] Ibid.

[8] Ibid.

[9] Ibid.

[10] Ibid. 
[11] Ibid. 

[12] Instaurée, par voie référendaire, le 24 septembre 2000 Voir la Note 3.