Nos petits chérubins ne sont pas les seuls à faire leur rentrée, ils sont accompagnés par quelques 730 romans français et étrangers, soit 43 de plus qu’en 2006.

Chaque année c’est la même histoire, donnant raison à l’expression « on prend les même et on reccommence ». L’on peut se souvenir de la grogne de l’année passé des éditeurs qui contestaient une rentrée littéraire condensée, créant ainsi un embouteillage massif pendant quelques semaines dans les quelques rayons concernés.

Et pourtant ils remettent le couvert ! On retrouve en effet les poids-lourds de l’édition avec François Bégaudeau, Amélie Nothomb, Pierre Assouline, Laurent Gaudé ou encore Patrick Modiano et Philippe Sollers. Les débutants ne se découragent pas côté français puisqu’ils sont tout de même 102.

Parmi ceux qui feront débat  L’Aube le Soir ou la Nuit , de Yasmina Reza, où le récit de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.  Fin de l’histoire  de François Bégaudeau qui reprend la libération de Florence Aubenas,  Du point de vue des thématiques le réel est au cœur du débat.

L’Histoire est dans les starting block avec la Seconde Guerre Mondiale. ( Richard Morgiève, Philippe Claudel), mais également l’Histoire récente avec donc les présidentielles, Florence Aubenas, mais aussi le conflit israélo palestinien (Hubert Haddad). Le politique, omniprésent dans la première partie de cette année avec les présidentielles, le reste avec des débats sociaux tels que celui des réfugiés de Sangatte (Olivier Adam), sur le consumérisme (Lydie Salvayre), l’infanticide  et l’affaire Courjault en toile de fond présupposée (Mazarine Pingeot).

Il semble que le monde actuel fasse peur, et inspire des romans d’anticipation ultra-réalistes qui renvoient à un futur proche, à une France en mutation et souvent en échec (Julien Capron, Mathieu Terence). La littérature étrangère suit les mêmes tendances. Pour la thématique historique je peux évoquer Gunter Grass qui nous propose son mea culpa quant à son passé dans la Waffen SS, Laura Pariani qui revient sur la disparition de Saint Exupéry et sur sa relation avec son épouse Consuelo, Vassilis Alexakis qui reprend l’histoire du culte chrétien, Andrea Camilleri revisite l’Italie mussolienne alors qu’Alessandro Baricco s’attaque aux grands évènements du XXème siècle.

Un groupe d’auteurs italiens, plus connu sous le nom de Wu Ming 2 nous transporte dans le Brooklyn des années 70, celles du black power et du jazz.
Pour l’anecdote l’aîné des jeunes premiers étrangers à 93 ans (Paul Lomani Tchimbamba)Il semble au vue des critiques et des différentes descriptions sur les sites des éditeurs que le gros roman ne fasse plus peur puisque la plupart d’entre eux sont des pavés de plus de 400 pages. Reste donc à voir quels seront les élus dans cette course aux prix, à la reconnaissance et au best seller. .