Vive la baisse du Livret A!

C'est ce que pensent certains économistes. 

Le livret A est le placement préféré des français. Notre pays compte 46 millions de détenteurs de ce fameux livret. Le montant maximum des sommes déposées par livret est de 15 300 euros.

Ce livret séduit par son côté pratique mais aussi par la sécurité dont bénéficient les fonds placés. En effet, le taux est garanti tout comme le capital. Par ailleurs le titulaire d'un livret peut déposer ou retirer de l'argent à sa guise dans la limite des 15 300 euros.

La seule façon de dépasser le montant maximum autorisé est d'y laisser les intérêts générés par l'argent déposé. 

Jusqu'au 31 décembre 2008, seules les caisses d'Epargne et la Banque postale pouvaient distribuer le fameux livret A mais depuis le premier janvier de cette année, toutes les banques peuvent le faire.

Mais le premier février, le taux du livret A a baissé de 1,5% passant de 4 à 2,5%.

Mme Lagarde ministre des finances a justifié rapidement cette baisse par le fait qu'il n'y avait plus d'inflation dans notre pays. Les 46 millions de détenteurs du livret A ne bénéficient donc plus que d'une rémunération de 2,5.

Selon une rumeur persistante, ce taux de rémunération devrait encore baisser et passer à un niveau inférieur à 2% dans quelques mois.

Sauf si bien entendu nos gouvernants ne trouvent pas cela politiquement correct.

Mais il existe parmi les économistes un courant qui préconise cette baisse de rémunération afin de selon eux "booster " la croissance.

Ils aimeraient que les sommes déposées par les français sur les livrets A soient dépensées par ceux ci afin de relancer la consommation intérieure de notre pays. 

Les sommes cumulées par l'ensemble des dépôts sur les livrets A représentent la sommes de 130 milliards d'euro.

Certains analystes estiment que si cette somme était dépensée cela pourrait représenter 6 point de PIB (produit intérieur brut). Ils aimeraient que les français dépensent leur épargne mais aussi qu'ils empruntent pour consommer. Or l'argent emprunté aujourd'hui et dépensé aujourd'hui devra être remboursé demain et après demain.

En voulant faire consommer les français aujourd'hui (par l'emprunt) on crée un manque de consommation future.

Dépenser l'argent pour soutenir l'économie:

A sa création en 1818 à Paris par Benjamin Delessert et François de la Rochefoucault Liancourt, la caisse d'épargne avait pour but de permettre aux petites gens (employés, ouvriers) d'épargner dans les périodes faciles afin de disposer d'une réserve durant les périodes difficiles.

Actuellement, si le livret A est aussi détenu par les personne aisées, il est quand même principalement utilisé par les couches populaires pour la même raison: " garde une poire pour la soif."  

Est il vraiment raisonnable de souhaiter que les français dépensent leur  épargne alors que le principe de la retraite pas répartition est remis en cause et que l'on nous affirme que dans quelques dizaines d'années, compte tenu de l'accroissement de la durée de la vie, il n'y aura plus qu'un actif pour un retraité.

Est-il vraiment raisonnable de vouloir inciter les français à dépenser leur épargne et à emprunter alors même que les politiciens et les économistes estiment que l'économie de notre pays est moins en danger que celle des pays anglo-saxons puisque les français sont moins endettés et qu'ils disposent d'épargne?  

Est-il judicieux de souhaiter que les sommes déposées sur les livrets A soient dépensées alors même que cet argent sert à financer le logement social?  

Est-il logique alors que les banques manquent de liquidités de souhaiter que les français retirent une grande partie de leur épargne de ces banques pour la dépenser? Limitant de ce fait les possibilités pour les banques de prêter!

Personnellement je pense que la baisse du taux de rémunération du livret A n'incitera pas les français titulaires à dépenser leur argent.

Le seul facteur qui inciterait les français à dépenser leur argent est  la confiance : 

Il faudrait :

– Qu'ils n'aient pas peur de perdre leur emploi.

– Qu'ils ne craignent pas de baisse de leur pouvoir d'achat.

– Qu'ils aient confiance en la pérennité de leur système de santé.

– Qu'ils aient confiance en la pérénité de leur système de retraite. 

 

Ces conditions n'étant pas remplies, il est fort peu probable que le français dépensent leur épargne.

Bien au contraire, compte tenu des crainte quant à l'avenir, les français ont plutôt tendance à limiter leurs dépenses afin d'augmenter lorsque cela est possible leur épargne.

Pour ce faire, ils limitent ou reportent leurs dépenses. 

 

A titre personnel, si nous n'avions pas épargné, nous ne pourrions pas assurer l'avenir de nos enfants. Nous ne pourrions pas financer leurs études.