Mary Ferrah Leni Fawcett(†Santa Monica, Ca, 25 juin 2009), dite aussi Farrah Fawcett-Majors (du nom de son ex-mari, Lee Majors) n’était pas qu’une actrice de séries télévisées. Elle avait joué pour Lelouch, Alan J. Pakula, Robert Altam entre autres. Âgée de 62 ans, elle souffrait d’un cancer du colon depuis 2006 et n’avait pratiquement plus tourné depuis 2004.

Lorsqu’elle pose pour Life Magazine en pin-up, en 1976, Farrah Fawcett se sait déjà une lanceuse de modes, une vedette très en vue, très imitée, et malheureusement pour elle l’une des plus harcelée par des admirateurs. L’affichette sera vendue entre huit et douze millions d’exemplaires, selon des estimations contradictoires. En 1976, elle est Jill Munroe pour la série Charlie’s Angel de la chaîne ABC (mais elle ne le sera pas dans les films homonymes). Le succès est immédiat…

 

Ferrah est un prénom inventé par sa mère, Pauline Alice Evens, qui, bien que catholique apostolique et romaine, n’avait pas trouvé de sainte lui convenant pour donner des initiales FF à sa fille. Ferrah a des origines françaises et il aurait été envisageable de la prénommer Fernande. Il en fut autrement. Les prénoms en a était estimé plus sexy que d’autres par l’industrie, elle finira par doubler la mise en prenant, pour la scène, celui de Farrah.

 

En première année de college (soit la classe universitaire préparatoire), à l’université du Texas à Austin, elle figure sur une double page du magazine Cashbox qui a réuni les dix plus belles arrivantes de l’établissement. Elle est sans doute la plus belle des dix puisqu’un agent d’Holliwood, voyant la photo, lui fait immédiatement des propositions. Elle attendra d’avoir effectué trois ans d’études (1966-1969) pour tenter de devenir une sirène hollywoodienne.

 

Elle se fait suffisamment remarquer pour tourner des clips publicitaires et obtenir des rôles d’appoint dans des séries télévisées. Et c’est les Anges de Charlie… (Drôles de dames pour, en France, Antenne 2 puis M6). La suite de sa carrière est décevante avant l’obtention d’un rôle théâtral en 1983. Cela la remet en selle. Elle reprend des rôles dans des séries télévisées et se décide, en novembre 1995, à poser nue pour Playboy. Le daté décembre se vendra à quatre millions d’exemplaires, et les titres franchisés reprendront la photo dans le monde entier (ou presque, Playboy n’étant pas diffusé ou traduit ou adapté partout au monde). Habillée pour le petit écran par Jean-Charles de Castelbajac, déshabillée pour Playboy, et de nouveau pour l’édition datée juillet 1997 (elle vient d’avoir 50 ans), c’est l’une des femmes les plus élégantes et les plus attirantes de l’univers occidental. Mais ayant divorcé de Lee Majors, elle reste fidèle à Ryan O’Neel qui se proposait de l’épouser si elle résistait à son cancer.

 

Sa première apparition sur un grand écran remonte à 1969 et n’a pas laissé d’impérissable souvenir. Six ou sept rôles cinématographiques suivront avant que sa pièce de théâtre, Extremities, soit portée à l’écran par Robert M. Young (1986). Elle interprète Marjorie, une femme victime d’un viol. Le rôle lui vaut un Golden Globe de meilleure actrice. Dix ans et deux films pas vraiment couronnés de succès après, elle obtient un nouveau trophée, cette fois de meilleur second rôle féminin, pour The Apostle (Le Prédicateur, Robert Duvall, 1997).

 

Son dernier rôle notable, pour Lance Rivera, dans The Cookout, en 2004, sera l’ultime. Cette comédie, qui vaudra un trophée à ces deux scénaristes, a sans doute fait de nouveau le bonheur des artistes capilliculteurs et de leurs fournisseurs (les diverses coupes à la Farrah Fawcett sont encore très imitées).

 

Patricia dans Un Homme qui me plait de Lelouch, en 1969, Pamela dans L’Équipée du Cannonball (Hal Needham, 1981), et Kate dans Docteur T et les femmes (Robert Altman, 2000), tels sont les principaux souvenirs des cinéphiles francophones. On se souvient beaucoup plus d’elle en Drôle de dame ou pour son apparition dans la série Le Protecteur. Ses maillots de corps « Fight the fight » (menez le combat… contre le cancer) la montrent au meilleur de sa et ses formes mais, en 2004, elle avait défrayé la chronique après avoir subi des interventions de chirurgie esthétique faciale qui lui donnaient une apparence vieillie, à l’inverse des résultats recherchés.

 

Farrah Fawcett était aussi un symbole d’un nouveau féminisme qui se détachait de certaines attitudes bravaches des années 1970 (elle avait souvent posé sans soutien-gorge, suivant en cela un mot d’ordre féministe américain quelque peu galvaudé quant à sa portée). Elle campait des personnages indépendants, avisés, et elle avait fait face courageusement aux vicissitudes que lui causaient son fils, Redmond (incarcéré pour détention et usage de drogues) et aux divers épisodes de sa maladie.

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