Les émeutes contre la vie chère se multiplient. La colère monte dans de nombreux pays d’Afrique particulièrement touchés par l’augmentation mondiale du prix des denrées de première nécessité. La stabilité et la croissance économique du continent s’en trouvent menacées.

   
« Le continent africain est traversé par une bourrasque. L’accélération prévisible et attendue de la hausse des prix a entraîné de violents mouvements sociaux, qui ont même tourné à l’émeute », rapporte le quotidien d’Abidjan Fraternité Matin. « La Côte-d’ivoire n’a pas été épargnée par la tempête, elle a vécu quarante-huit heures de folie avec à la clé deux morts qu’on aurait pu éviter. » De même au Cameroun, en février dernier, 40 personnes ont été tuées par les forces de l’ordre et, selon le quotidien Cameroon Tribune, « 729 personnes ont été à ce jour condamnées à des amendes ou à des peines de prison allant de trois mois à six ans ». Au Sénégal, « les premières émeutes de la faim du 31 mars ont été violemment réprimées ; on compte des dizaines d’arrestations dans le camp des marcheurs », note le quotidien de Dakar Wal Fadjri.

« Vie chère rime avec galère, mais surtout misère pour les couches sociales les plus fragilisées », souligne l’hebdomadaire burkinabé San Finna, qui décrit les marchés des quartiers populaires presque vides, « de plus en plus de personnes qui passent la journée sans manger, des enfants le ventre gonflé, chassés de l’école parce que les parents ne peuvent pas payer les frais de scolarité ». Quant au riz ordinaire, « la qualité d’origine asiatique, de loin la plus consommée au Burkina Faso, est en voie de disparition sur le marché national à cause de la flambée des prix », précise le quotidien Le Pays. Incapable d’importer les denrées alimentaires de première nécessité, les autorités burkinabés vont maintenant faire face à la colère de la population ; un préavis de grève générale a été déposé dans tout le pays pour les 8 et 9 avril.

Fraternité Matin déplore l’impuissance des Etats africains devant la menace inflationniste, « qui reste suspendue sur les têtes comme une épée de Damoclès. » Le chef de l’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, qui a pris quelques mesures d’urgence pour calmer les esprits, a raison d’affirmer que « si la fièvre a baissé, la maladie n’est pas guérie ».

Les ministres de l’Economie et des Finances des pays africains, réunis à Addis-Abeba les 28, 29 et 30 mars, n’ont pu que constater que « l’augmentation des prix mondiaux des produits alimentaires présente une menace significative pour la croissance, la paix et la sécurité en Afrique ». Parmi les solutions proposées pour sortir de la crise, outre des allégements fiscaux et des droits de douane revus à la baisse, l’accent a été mis sur la capacité de l’Afrique à se nourrir elle-même.

Anne Collet – 7 avril 2008 – courrierinternational.com

Les émeutes contre la vie chère se multiplient. La colère monte dans de nombreux pays d’Afrique particulièrement touchés par l’augmentation mondiale du prix des denrées de première nécessité. La stabilité et la croissance économique du continent s’en trouvent menacées.

   
« Le continent africain est traversé par une bourrasque. L’accélération prévisible et attendue de la hausse des prix a entraîné de violents mouvements sociaux, qui ont même tourné à l’émeute », rapporte le quotidien d’Abidjan Fraternité Matin. « La Côte-d’ivoire n’a pas été épargnée par la tempête, elle a vécu quarante-huit heures de folie avec à la clé deux morts qu’on aurait pu éviter. » De même au Cameroun, en février dernier, 40 personnes ont été tuées par les forces de l’ordre et, selon le quotidien Cameroon Tribune, « 729 personnes ont été à ce jour condamnées à des amendes ou à des peines de prison allant de trois mois à six ans ». Au Sénégal, « les premières émeutes de la faim du 31 mars ont été violemment réprimées ; on compte des dizaines d’arrestations dans le camp des marcheurs », note le quotidien de Dakar Wal Fadjri.

« Vie chère rime avec galère, mais surtout misère pour les couches sociales les plus fragilisées », souligne l’hebdomadaire burkinabé San Finna, qui décrit les marchés des quartiers populaires presque vides, « de plus en plus de personnes qui passent la journée sans manger, des enfants le ventre gonflé, chassés de l’école parce que les parents ne peuvent pas payer les frais de scolarité ». Quant au riz ordinaire, « la qualité d’origine asiatique, de loin la plus consommée au Burkina Faso, est en voie de disparition sur le marché national à cause de la flambée des prix », précise le quotidien Le Pays. Incapable d’importer les denrées alimentaires de première nécessité, les autorités burkinabés vont maintenant faire face à la colère de la population ; un préavis de grève générale a été déposé dans tout le pays pour les 8 et 9 avril.

Fraternité Matin déplore l’impuissance des Etats africains devant la menace inflationniste, « qui reste suspendue sur les têtes comme une épée de Damoclès. » Le chef de l’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, qui a pris quelques mesures d’urgence pour calmer les esprits, a raison d’affirmer que « si la fièvre a baissé, la maladie n’est pas guérie ».

Les ministres de l’Economie et des Finances des pays africains, réunis à Addis-Abeba les 28, 29 et 30 mars, n’ont pu que constater que « l’augmentation des prix mondiaux des produits alimentaires présente une menace significative pour la croissance, la paix et la sécurité en Afrique ». Parmi les solutions proposées pour sortir de la crise, outre des allégements fiscaux et des droits de douane revus à la baisse, l’accent a été mis sur la capacité de l’Afrique à se nourrir elle-même.

Anne Collet – 7 avril 2008 – courrierinternational.com

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