Mercredi 28 mai, le député Jean Dionis du Séjour (Nouveau Centre) a préconisé de modifier la loi Lang pour que les détaillants soient autorisés à pratiquer au bout d'un an des rabais supérieurs à la limite de 5% fixée par cette loi – actuellement, il faut attendre deux ans. «Autoriser des rabais supérieur à 5% (dans la limite du seuil de revente à perte) sur les livres un an après leur édition ou leur importation au lieu de 24 à 30 mois aujourd'hui, permettrait de donner une deuxième vie aux fonds de catalogue (…)», explique Dionis du Séjour. Un argument jugé digne d'un "évadé de l'asile de Charenton" par Teresa Cremisi, PDG de Flammarion.
Et le député d’insister: l’amendement qu’il propose permettrait aussi de «réduire le nombre extrêmement élevé de livres invendus qui sont détruits chaque année» (environ 100 millions en France).Mr Dionis du Séjour ne connait pas les règles en vigueur dans l’édition. Il faut savoir en effet que :L’édition regroupe 4 distributeurs (chaque groupe de Maisons d’éditions ayant créé son réseau de distribution, certains grands éditeurs traitant en direct que les centrales d’achat)Que ces distributeurs fixent les commissions sur les ventes en fonction du Chiffre d’Affaires réalisés (plus vous faites du chiffre avec un distributeur, plus vous avez de commissions) Que les distributeurs vous obligent à prendre une sélection de livres choisit par eux (cela s’appelle l’office).Que le fait de mettre la liberté des prix au bout de 24 mois est du que l’édition originale peut passer en livre de poche (dont chaque groupe d’éditeur à sa propre édition de poche)
Que le prix moyen du livre à augmenter de 27 % sur 10 ans (105 francs en 1998, 20 € (131 francs) en 2008 contrairement à ce que prétends le PDG d’Amazon France) Que le prix d’un livre est du à la notoriété de l’écrivain ou du sujet (plus celui-ci est connu plus il est cher voyez Nothom le prix d’un de ces livres pour 240 pages de moyenne)
Que les grandes surfaces (ou centre culturel pour certaines) n’offrent ni le conseil (aller demander un roman pour un enfant de 10 ans vous verrez les réponses) ni le choix dans les éditeurs (je recherche toujours les Editions Pasquier spécialiste de littérature asiatique qui ont pourtant aussi une édition de poche) ceux-ci réservant leur linéaire pour les grands noms ou sujet. Le marché du livre n’est pas un marché comme les autres s’il y a des mises au pilon c’est qu’il faut savoir qu’au bout de 3 mois on peut rendre les invendus ce que font toutes les grandes surfaces.
La différence de commissions entre les grandes surfaces et les libraires est grande (moyenne libraire 18 à 25 %, moyenne grande surface 25 à 35 % plus les surremises, tout en sachant que les remises sur les livres scolaires sont les plus basses et que les grandes surface cela ne les interresent pas trop).La vente de best-sellers sert à l’éditeur à offrir aux lecteurs d’autres choix, de nouveaux écrivains. Le livre n’est pas un objet jetable (sauf certains livres que je ne nommerais pas pour ne pas éviter le courroux des peoples). Les libraires proposent les petits éditeurs, proposent un choix, proposent un conseil, si la loi de M. Dionis du Séjour est voté cela sera la fin des petits libraires et la fin des petites maisons d’éditions. Le livre n’est pas qu’un roman de Steel, Clark, King, les mémoires de Carla, Ségolène ou de Steevy, le livre c’est surtout des histoires à vivre, des documents à conserver ou tout simplement une récréation dans le gris du monde.Et ce n’est pas le lobby des Leclerc et consorts qui viendront nous enlever notre plaisir de découvertes.
Par contre il serait bon de conseiller aux éditeurs d’éditer leur publication tout au long de l’année et non en majorité en septembre pour les prix littéraire (+de 500 romans en septembre/octobre) et aux distributeurs de donner les mêmes commissions à tous les revendeurs (libraire et grande surface). De privilégier le livre numérique ou des audio-livre ce qui permettrait d’éviter le pilon, de faire connaître à un public plus large des auteurs, de baisser les prix.
Même si on n’aura plus les mêmes sensations à la lecture d’un livre il faut s’ouvrir à la nouvelle technologie tout en gardant ses traditions.
*** De privilégier le livre numérique ***
Le plaisir n’est franchement pas le même que celui de lire et de possédé un livre papier.