Le 10 Décembre 2012 à 16 h 53 Temps Universel, le 11 Décembre à 01 h 53 Heure locale, un puissant séisme de profondeur intermédiaire et de Magnitude du Moment, – Mw –, 7.1 pour le Centre Séismologique Euro-Méditerranéen, – CSEM -, et pour l’United States Geological Survey, – USGS -, de Magnitude Mw 7.0 pour GEOFON Centre Podsdam, – GFZ -, et de magnitude 7.4 pour le Badan Meteorologi, Klimatologi, Dan Geofisika, – BMKDG -, et d’intensité V/VI au foyer sur l’échelle de Medvedev-Sponheuer-Karnik, – aussi appelée échelle MSK -, à frappé le Kabupaten Maluku Tenggara Barat, dans la mer de Banda, en Indonésie.

 


 

Son épicentre, latitude 6.540° Sud et longitude 129.815° Est, pour l’USGS, se localise à 180 kilomètres au Nord-Est de Barat Lau à 229 kilomètres au Nord-Ouest de Saumlaki, à 338 kilomètres à l’Ouest-Sud-Ouest de Tual, à 360 kilomètres au Sud-Sud-Est d’Ambon, à 366 kilomètres au Sud-Sud-Est d’Amahai et à 518 kilomètres à l’Est-Nord-Est de Dili.


Son hypocentre a été déterminé à une profondeur de 164 kilomètres pour le GeoNet, de 162 kilomètres pour le CSEM, 159,3 kilomètres +/-4,3 kilomètres de profondeur pour l’USGS, 195 kilomètres de profondeur pour le GZF et 170 kilomètres pour le BMKDG.



 

Ce tremblement de terre a été suivi par trois répliques, de focale intermédiaire, de Magnitude MW comprise entre 4.6 et 5.3, la première à 18 h 55, Temps Universel, Magnitude MW 4.6, hypocentre 164 kilomètres de profondeur, la seconde à 18 h 58, Temps Universel, Magnitude MW 4.8, hypocentre 165 kilomètres de profondeur et la troisième à 20 h 47, Temps Universel, Magnitude MW 5.3, hypocentre 170 kilomètres de profondeur.


Comprendre le tremblement de terre et ses répliques du 10 Décembre 2012.

 

Le séisme de magnitude 7.1 et ses répliques, du 10 Décembre 2012, avec des profondeurs comprises entre 70 et 300 km sont communément appelés « intermédiaires », se sont produits à mi-distance des Pulau Nila, au Sud-Ouest, et Serua, au Nord-Est, et à 180 kilomètres au Nord-Est de Barat Lau, dans la Mer de Banda, en Indonésie, sur une faille de décrochement, à des profondeurs intermédiaires, environ 170 kilomètres, près des marges actives complexes des plaques Australie et de la Sonde.

 

 

Au niveau du site où ont eu lieu ces quatre aléas sismiques, la plaque Australie se déplace dans un axe Sud-Sud-Ouest/Nord-Nord-Est et plonge, sous la plaque de la Sonde, à une vitesse relative d’environ 7,6 centimètres par an. Il peut apparaitre, en regard de la convergence entre les deux plaques et de la subduction de la plaque Australie sous celle de la Sonde, que le séisme et ses répliques sont la représentation physique d’une défaillance qui se localiserait à l’intérieur de la dalle qui subductée.

 

L’Est de l’Indonésie et la microplaque tectonique et les îles de la Mer de Banda sont le siège d’une kyrielle de tremblements de terre, de magnitude modérée à forte. Tel en est, qu’au cours des 40 dernières années, la zone concernée par le séisme et ses répliques, du 10 Décembre, a été affectée par plus de 50 aléas sismiques de magnitude égale ou supérieure à 6.0 dont 6 de ces événements de magnitude égale ou supérieure à 7.0 : Novembre 1998, magnitude 7.0, à 105 kilomètres au Sud-Ouest des présents événements : Décembre 1992, magnitude 7.2, à 65 kilomètres à l’Est ; et Février 1938, magnitude 8,5, à 160 kilomètres au Nord-Nord-Est….


Aucun des tremblements de terre de magnitude égale ou supérieure à 7.0 n’ont causé des dommages importants ou provoqué mort d’homme.


Vers la naissance d’une nouvelle île en Indonésie ?


D’après Burhanuddin Safri, « les séquences stratigraphiques des fragments continentaux qui se localisent dans la Mer de Banda permettent de reconstituer l’extension d’un microcontinent » s’asseyant sur la plateforme calcaire du Trias matérialisée par des rides, en sa partie Nord, et des arcs volcaniques insulaires. De fait, la plaque tectonique de la Mer de Banda, actuellement reprise en compression entre les plaques Australie, Timor, Sunda, Mer des Molluques et Bird’s Head, est une succession de bassins océaniques d’arrière arc, séparés par des arcs volcaniques successifs de plus en plus jeunes.

 


 

Le séisme et ses trois répliques, du 10 Décembre 2012, se sont produits sur la Ride Damar, un arc volcanique, entre les îles volcan Nila, au Sud-Ouest, et Serua, au Nord-Est, à l’aplomb d’un volcan sous marin sans nom culminant à -6 mètres de profondeur. Dans cette zone, les quatre aléas sismiques, de focale intermédiaire, ont des hypocentres entre 160 et 170 kilomètres de profondeur, se localisant en dessous de la zone de fusion, environ 100 kilomètres de profondeur, de la plaque australienne subductée, d’une part, et, d’autre part, la vitesse de remontée du magma s’étalonne entre 1,7 et 1,9 kilomètre par jour. Il ne serait pas surprenant, en conséquence, que le volcan sous marin sans nom rentre en éruption sous une centaine de jour. En outre, sa partie sommitale étant en sub-affleurence, plus ou moins -6 mètres, la naissance d’une nouvelle île, en Mer de Banda, n’est pas à exclure au cours du premier trimestre 2013.

 

12 Décembre 2012 © Raymond Matabosch