Il y a 1400 ans, en une nuit sainte, "laylat al qadr", sur le mont Hira quelque part dans le désert d’Arabie, fut révélé par l’archange Gabriel, le Coran au prophète Mahomet, lequel ne savait ni lire ni écrire : "lis au nom de ton Seigneur qui a créé l’homme d’un caillot de sang". Ainsi naquit l’islam qui, tous les ans au 9ième mois du calendrier lunaire musulman, commémore cette révélation, un des cinq piliers de l’islam : le ramadan, mois sacré.
Bien avant l’appel à la prière de l’aube, dans de nombreux pays musulmans, passe le "Tabel" qui, de son tambour, appelle les gens au "shour", à manger avant le lever du soleil. Et, jusqu’à la prière du "moghreb", coucher du soleil, le musulman ne doit ni boire ni manger, s’abstenir de relations sexuelles, mener une vie d’ascète faite de prières, de spiritualité. S’efforcer de se défaire de toutes ses fausses astreintes pour retrouver sa juste mesure dans l’humilité.
Le climat général vous englobe dans une sorte de communion générale, d’élévation de l’âme dans une belle simplicité. Et avant le coucher du soleil,  l’espace public où résonne l’appel à la prière, avant la rupture du jeûne, se vide complètement. Ambiances particulièrement fabuleuses incitant les hommes à donner le meilleur d’eux-mêmes.
En ce premier vendredi de Ramadan, dans la vieille ville située dans le secteur arabe, oriental  de Jérusalem, à la mosquée d’El-Aqsa, 3ième lieu saint de l’islam après la Mecque et Médine, par dizaines de milliers ils sont venus, les fidèles, pour prier. L’esplanade des mosquées aussi a été prise d’assaut par les croyants, mais juste par les chanceux.
L’accès de Jérusalem Est étant interdit aux palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza, l’autorisation à la prière par l’armée israélienne, en ce jour, a été accordée aux hommes de plus de 50 ans, aux femmes de plus de 45 ans. De plus, des permis spéciaux ont été octroyés à certains hommes mariés âgés de 45 à 50 ans ainsi qu’à certaines femmes mariées âgées de 30 à 45 ans.
Ils se sont recueillis sous très haute surveillance policière.
Peut-être qu’au prochain Ramadan, les choses se seront décrispées car ces derniers jours les réunions se sont multipliées pour tenter de relancer les négociations directes entre palestiniens et israéliens marquées par un appui du "quartette" des conditions préalables posées par le président de l’autorité palestinienne, Mahmoud Abbas appelant à un gel des colonisations juives en Cisjordanie, à Jérusalem Est, à un tracé des frontières du futur état sur la base d’avant 1967.
Aujourd’hui, Benyamin Nétanyahu a fait signifier à l’émissaire américain au Proche Orient qu’il rejetait toute condition préalable aux pourparlers directs.