Les salariés de l’usine de pneumatiques Continental en Moselle ont voté pour le OUI à la semaine de 40 heures au sein de leur entreprise.
Selon les résultats d’un référendum communiqué ce mardi par la direction, les salariés de l’usine de pneumatiques Continental à Sarreguemines, en Moselle, ont massivement voté pour le paiement d’une partie de leur RTT et le retour à la semaine de 40 heures au sein de l’entreprise. En effet, le OUI a remporté 75% des suffrages, la proportion étant de 96% chez les cadres et de 69% chez les ouvriers, travail physiquement plus pénible pour ces derniers. Et sur les 1.300 salariés inscrits, 1.164 ont pris part au vote : soit un taux de participation de 89%.
Pour rappel, le personnel de l’entreprise avait été appelé à se prononcer de dimanche à mardi, par référendum (critiqué par les organisations syndicales) sur le rachat de deux à dix jours de RTT, payés à 125% et pour le retour aux 40 heures. Un accord formel doit maintenant être finalisé d’ici deux semaines avec les syndicats de l’entreprise.
François Gérard, le directeur de l’établissement déclare : « Il s’agit de revenir aux 40 heures hebdomadaires pour améliorer la productivité du site en travaillant 331 jours dans l’année – contre 325 actuellement – et produire 200.000 pneus de plus à partir d’avril prochain (…) Notre objectif est d’économiser 2 millions d’euros par an en allongeant la durée du travail sans alourdir nos charges fixes. Confrontés à la concurrence des pays à bas coût de main-d’œuvre, nous n’avons pas le choix (…) Ce projet, pour lequel nous avons obtenu un oui franc et massif, permettra une hausse nette de 6% du revenu moyen dans l’entreprise », rappelant que les usines allemandes du même groupe étaient repassées depuis 2006 aux 40 heures sans contrepartie salariale. Il reste fort à douter que ce changement eut été fait sous référendum !
Sans avoir aucune vraie notion d’économie, je me suis tout de même permis de faire un petit calcul sur ces chiffres. En admettant que les ouvriers gagnent 1200 euros par mois (étant donné que les avis divergent entre les 1000 et les 1400 euros selon les postes de ces derniers), et que ce passage aux 40 heures permettront une hausse nette de 6% du revenu moyen de l’entreprise : c'est-à-dire 93.600 euros (6% de 1200€ fois le nombre de salariés : 1300) de plus déboursés par mois ! Et ce pour un supplément de 6500 heures (1300 fois 5 heures) par mois. N’aurait-il alors pas été plus avantageux et bienveillant d’embaucher du nouveau personnel en vue d’effectuer ce supplément d’heures souhaitées par l’entreprise ? Car si le bénéfice permet d’offrir 93.600 euros par mois à ses employés, je vous laisse faire le compte sur le nombre de chômeurs (capables d’apporter ce même bénéfice) pouvant être embauchés.
Ou ce référendum remporté par le OUI est-il une solution désespérée à la baisse continue du pouvoir d’achat français ?
Le retour aux 40heures par semaine!!!
EDNET, cette nouvelle stupéfiante entendue sur Europe 1 avant hier,m’a laissée sans voix!!
Les syndicats ont voté OUI!! Je crois que comme le disais Dominique DUTILLOY, le Président arrivera , en douceur, à rétablir les 40h de travail hebdomadaires, dans bon nombre d’entreprises, cela pour illustrer son argument de campagne « Je veux remettre la France au Travail ». Comme vous, j’avais compris qu’il voulait augmenter le NOMBRE DE TRAVAILLEURS, donc diminuer le chômage, le savant calcul que vous faites nous montre bien qu’il eut été aussi rentable pour l’entreprise d’embaucher, plutot que d’obliger les travailleurs faisant déjà partie de l’entreprise à travailler PLUS, POUR GANER PLUS!!, autre argument de campagne électorale. La flambée des prix à la consommation, la diminution du pouvoir d’achat, l’ARME FATALE, qu’est la menace de délocalisation, ont eu raison des syndicats!!!!
C’est une première. je me souviens que SIEMENS avait demandé et obtenu de ses salariés qu’is travaillent 40h avec les mêmes menaces au dessus dela tête: Chantage ? ou réel désir des employés de ces entreprises à « suivre » la Politique du Président Sarkozy??
HUMBLE avis d’une non spécialiste en « économie générale », d’autres Grands confrères de C4N viendront compléter et argumenter ce beel article Ednet j’en suis sûre!!!BRAVO, pour la pertinence des thèmes choisis à chacun de vos articles!
@ Ednet
La plus grande erreur du Gouvernement de la Gauche Plurielle, présidée son Premier Ministre, par Lionel Jospin aura été justement de mettre en place le Projet de Loi sur les 35 heures (initié par Martine Aubry, à l’époque Ministre du Travail), ce, sans aucune concertation, branche par branche, secteur professionnel par secteur professionnel, avec les syndicats de salariés et avec les syndicats patronaux…
Certe concertation, j’en suis presque certain, aurait certainement pu rendre cette loi applicable : CAR, LES 35 HEURES, CE N’ETAIT PAS MAUVAIS EN SOI ! BIEN APPLIQUEE, ELLE POUVAIT PERMETTRE D’ENGAGER PLUS DE PERSONNEL, CE, DANS TOUS LES SECTEURS ECONOMIQUES DE NOTRE PAYS ! Encore, aurait-il fut baisser les charges fiscales et sociales des salariés et de leurs employeurs !
Malheureusement, cette loi a été désastreuse, car elle n’a rien rapporté en terme d’augmentation de pouvoir d’achat (les salaires ayant baissé, les prix ayant augmenté !). De plus, elle n’a pas permis, contrairement à ce qui avait été pompeusement annoncé, de recruter des jeunes, qui, dans leur grande majorité, ont du se contenter d’ « Emplois Jeunes » en attendant de trouver mieux !
Par ailleurs, il faut savoir que :
– les charge fiscales et sociales versées par les entreprises, n’incitent pas, du fait de leurs coût, à engager plus de personnes,
– la compétitivité des entreprises se trouve, du fait de cette loi, considérablement amoindrie, puisqu’on peut constater, chez nos voisins européens, que le coût du travail est moins élevé qu’en France…
De plus, cette loi a considérablement désorganisé la gestion du travail, tant dans des entreprises privées (secteurs de l’hôtellerie, de la restauration, du tourisme, du transport aérien, des transports ferroviaires…), que dans les administrations ou dans les hôpitaux…
Dans mon article : « A propos du trou de la Sécurité Sociale » [ Cf. http://www.come4news.com/index.php?option=com_content&task=view&id=9472 ], que tu as commenté, mon Cher Ednet, j’ai rapporté les propos tenus par Georges Lane, d’économie à l’Université de Paris IX-Dauphine, qui, dans son étude de 20 pages publiée par l’Association CONTRIBUABLES ASSOCIES, a écrit : « Un travailleur payé au SMIC touche 1053 € net par mois. Le montant des cotisations sociales qu’il verse à la Sécurité sociale s’élève à 609 € par mois, dont 280,30 € à la seule branche maladie, soit 26,6% de son salaire net. Deux conjoints, chacun payé au SMIC, versent 14.616 € par an aux diverses branches de la Sécurité Sociale. Un travailleur touchant aujourd’hui deux fois le SMIC reçoit mensuellement 2039 € net. Il est obligé de payer à la Sécurité sociale 1228 € tous les mois, soit plus de 60% de son salaire net disponible ».
En clair, cette loi a pu, puisque là je parle de la Sécurité Sociale, provoquer un trou supplémentaire dans notre Branche Maladie. En effet,
– il y a eu moins de cotisants, du fait d’un certain manque de recrutement,
– il y a eu baisse de recette, les charges sociales patronales et fiscales devenant moindres du fait des salaires versés !
D’autre part, la nécessaire adoption de l’€ comme monnaie devant remplacer le Franc aurait été bénéfique pour la compétitivité de nos entreprises. Mais, le Gouvernement Jospin n’a pas su (et c’était encore une erreur grave) bloquer les prix à la consommation et augmenter les salaires !
De ce fait, le pouvoir d’achat des Français se trouve complètement en berne ! Et les 35 heures n’ont pas arrangé la situation, d’autant qu’il n’y a pas eu harmonisation de la Communauté européenne en matières sociale, fiscale et économique !
Donc, il conviendrait, non pas de défiscaliser les heures supplémentaires comme le propose le Gouvernement (ce qui est une mesurette artificielle), mais de revenir d’urgence au 40 heures.
Certes, on peut conserver les 5 semaines de congés payés !
Mais, les Français, vont-ils comprendre cette nécessité-là ?
Je n’en suis pas certain !
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Il est rassurant de voir que les syndicats commencent à être obligés de faire ce que leur disent les salariés, au lieu de leur imposer leurs vues comment depuis des générations.
Pour ce qui est d’engager d’autres salariés, je ferais juste remarquer à l’auteur que le salaire brut n’est pas le seul à entrer en compte. Un grand nombre de cotisations de ceci ou de cela, toutes plus obligatoires les unes que les autres ont des sommes plancher souvent assez élevées.
En France, il est très coûteux d’embaucher quelqu’un.