Si on en croit les derniers sondages du jour, on est à peu près sûr que Sarkozy va perdre parce qu’il baisse et que Hollande va gagner, mais tout le monde ne croit pas aux sondages. Il y a ceux qui s’en méfient comme la peste et ceux, qui, n’appartenant pas au camp des deux principaux candidats, en sont réduits à faire des paris. Enfin, il ne reste plus que quatre jours et c’est bien connu que la vie peut réserver des surprises, même si on n’y croit pas trop…

 

Ceux qui annoncent que les jeux sont faits.

Hier donc, deux sondages coup sur coup donne Hollande à 29 % et Sarkozy à 24 %. Au second tour, le candidat PS est crédité de 58% des voix et son adversaire UMP de 42 %. On se  dit : même avec des erreurs d’estimation toujours possibles l’écart est tellement grand que le vainqueur est forcément déjà désigné, bien que celui-ci n’ait pas hésité à insister sur le fait « qu’il ne faut pas vendre a peau de l’ours avant de l’avoir tué ». Mais ses partisans sont bien convaincus que « l’ours » est bien malade ! Un autre chiffre est important dans ces sondages : 63 % des sondés sont sûrs de leur choix au premier tour ! Deux sondages favorables. Les courbes se sont bien croisées cette fois, mais en sens inverse, ce qui ne devrait pas plaire aux supporters du candidat de l’UMP.

Et puis, il y a ceux qui soupèsent les chances de Sarkozy, comme un de ses proches qui pense « qu’il n’a qu’une chance sur trois de gagner… » (d’après le Figaro). De plus les soutiens du Président candidat lorsqu’ils discutent avec des journalistes imaginent surtout les conséquences d’une élection de Hollande (toujours d’après ce journal) comme s’ils avaient déjà intégré la défaite de leur champion !

Il y a aussi ceux qui changent de camp au dernier moment, sentant le sens du vent, comme ces anciens ministres dit « d’ouverture » qui  ont annoncé hier ou aujourd’hui qu’ils font le chemin en sens inverse de la droite vers la gauche. Bayrou et Cohn Bendit les raillent… L’un  parle de « transhumance » comme les troupeaux dans les Pyrénées, l’autre « d’opportunités », comme «chez les journalistes », dit-il… Mais, c’est un signe quand même  qui annonce peut-être que les jeux sont faits !

Bayrou aussi doit croire que les jeux sont faits quand il déclare ce matin sur France Inter : « Le remplacement de l’UMP par le PS ne changera pas profondément la vie du pays».

Il y en a comme Cohn Bendit qui pronostiquent déjà que « François Holalnde a gagné ». Il déclare sur  Canal + : « je crois que François Hollande a gagné, On sent dans l’évolution de cette campagne, où l’on ne dit pas grand chose, qu’il y a une volonté d’en finir avec le mandat de Nicolas Sarkozy, qu’une majorité de citoyens et de citoyennes ne veut plus de Nicolas Sarkozy. C’est la leçon de la campagne ».

Il ya aussi tous ces candidats qui ne se voient pas encore perdants et qui font comme s’ils croyaient à une possible surprise en leur faveur, lors du vote de dimanche…

 

Ceux qui font des paris ou emploient la " méthode Coué ".

Ce matin, Nicolas Sarkozy s’est montré très confiant sur la chaine BFM/TV. Le journaliste n’a pas manqué de l’interroger sur sa légère baisse dans les derniers sondages… Après avoir balayé la question en répondant que le sondage était « contradictoire avec tous les autres », il a expliqué pourquoi les jeux ne sont pas faits selon lui. « Je n’ai jamais vu en 30 ans une telle mobilisation de notre électorat et des Français, je n’ai jamais senti une telle inquiétude pour l’avenir, un telle volonté de comprendre les idées nouvelles, un tel ras-le-bol de ce qu’on voudrait leur imposer, de la pensée unique et des prévisions », a-t-il déclaré.

Le candidat Nicolas Dupont-Aignan a, pour sa part, usé de la méthode Coué… « Il y aura une surprise » lors du 1er tour de la présidentielle…Le peuple français  en a assez de subir des choix imposés, décidés par une petite classe qui s’est toujours trompée, qui a conduit le pays dans le mur de la dette, de la pauvreté, du chômage de masse », a-t-il déclaré, manière de faire campagne sans s’avouer perdant, comme dans les sondages !

Plus énigmatique, il y a aussi marine Le Pen et ses proches qui eux sont plus que persuadés qu’au soir du premier tour « il y aura une surprise Le Pen » ! C’est vrai que le passé leur a donné une fois raison ! Si les sondages font une grosse erreur, alors qu’ils donnent déjà 17 % à la candidate du FN, elle peut se rapprocher du second, quand à passer devant celui-ci, il faudrait une très très grosse erreur, peu probable ! Pour l’instant, elle ne peut que rêver de talonner les deux favoris, avec toutefois une arrière pensé pour jouer les trouble-fête à droite aux prochaines législatives si le score obtenu est proche du candidat de droite !

Donc, il y en a bien qui croit qu’une surprise est encore possible !

Que peut se passer pendant les derniers jours et entre les deux tours?

Il ya toujours des accidents de la vie possibles. Un candidat peut décéder, avoir un grave accident, être pris en otage, etc… Les spécialistes du droit constitutionnel nous ont déjà expliqué qu’il faudrait reporter l’élection et recommencer toutes les opérations. Mais là, ce serait du lourd, on serait au delà de la surprise. Tout est toujours possible, mais on préfère ne pas penser à ce genre de surprises et surtout ne pas les souhaiter, non… C’est plutôt les petites surprises concernant les résultats qu’on entrevoit en ce moment.

Un journaliste a imaginé lui le cas où un candidat arrivé second au soir du premier tour déciderait de se retirer ! Nous sommes en pleine fiction politique, mais il y a une solution… le troisième du premier tour serait alors qualifié pour le second tour, selon le constitutionnaliste Guy Carcassonne, cité dans Libération. Cela ressemble fort à une surprise inventée, mais rien n’empêche d’examiner tous les cas possibles en matière de surprises ! Ce journal, d’ailleurs, en passe plusieurs en revue : « et si le président élu ne voulait plus aller à l’Elysée… », « et si le parti d’un candidat bourrait les urnes… », « et si la guerre éclatait le 7 mai à 7 h 05… », mais c’est presque un travail de romancier et on peut penser que tout cela est loin des petites surprises auxquelles on peut se référer pour le scrutin de dimanche prochain !

Alors, une surprise est-elle encore possible à la présidentielle ? La seule réponse acceptable est évidemment : oui, mais ensuite cela reste une affaire de conviction. Pour ma part, je crois plutôt que les jeux sont faits et qu’il n’y aura pas de surprise, mais c’est vrai qu’en 2002, je le croyais aussi, comme beaucoup, et il ya bien eu une surprise… donc, le 22 avril prochain, sait-on jamais ?