Même si certains responsables politiques se glorifient de cet accord présenté dernièrement en Conseil des ministres,  puisqu’il est pour eux historique et est l’aboutissement d’une bonne négociation et d’un dialogue social réussi, on peut se demander tout de même, si cet accord constitue réellement une véritable avancée sociale.

On sent beaucoup d’empressement de la part du gouvernement à voir  la mise en application de ce texte, puisqu’il va être examiné en urgence à l’Assemblée Nationale du 2 au 5 avril et dans les quinze jours suivants au Sénat.

Et pourtant cet accord sur la réforme du marché du travail, ne semble pas faire l’unanimité dans le monde du travail et la récente mobilisation de milliers de manifestants qui sont quelque peu en désaccord sur le contenu du texte, montre que tout est fait pour que ce texte passe en force.

 

C’est vrai qu’il est important qu’il y ait une véritable négociation entre les partenaires sociaux, pour faire évoluer le droit du travail dans notre société, mais le projet de loi qui résulte de cet accord du 11 janvier dernier, soulève tout de même quelques inquiétudes.

 

Si l’on prend en considération la question des licenciements, est-il normal de rendre plus souples et moins contraignants les procédures de licenciements, cela ne risque t-il pas d’être la porte ouverte à certains abus de la part de certains employeurs ? Le garde de fou  en cas de désaccord entre les partenaires sociaux, d’une validation finale par la Direction du travail suffira t-il ?

 

De plus, les salariés se verront désormais imposer une mobilité dans l’exercice de leur activité, en cas de restructuration interne de l’entreprise. Un simple refus de mobilité interne entraînera un licenciement économique et la perte des mesures de reclassement.

 

Sans parler de la baisse possible du salaire en échange du maintien de l’emploi, en cas de difficultés économiques des l’entreprise.

 

Difficile dans ces conditions de parler d’un accord d’équilibre, même si en contrepartie, les salariés obtiennent d’ici 2016, la mise en place d’une couverture complémentaire obligatoire pour tous, un compte personnel de formation utilisable tout au long de l’activité professionnelle et des droits rechargeables pour les chômeurs qui retrouvent un emploi.

 

Même si désormais, la balle est désormais dans le cas des parlementaires, on comprend davantage pourquoi l’ensemble des syndicats n’a pas signé cet accord, en raison des nombreuses inquiétudes qu’il soulève.