Minerais d’Afrique : de la terre aux rails


Partout sur le globe, le chemin de fer a accompagné les campagnes d’exploration et d’exploitation des ressources naturelles contenues dans les sous-sols, mettant au service de l’homme ses capacités de transport et ses qualités de robustesse dans les milieux les plus hostiles. L’Australie, la Russie ou encore les Etats-Unis ont été ou sont toujours de bons exemples de ce réflexe logistique qui de nos jours continue de rencontrer un succès certain sur le continent africain.

Le secteur minier africain : un vecteur de développement

 

Au-delà de la médiatisation, légitime ou abusive, de tensions sur les sites miniers, à l’instar des récents conflits sociaux dans les mines sud-africaines, le secteur minier africain représente également un vecteur conséquent de croissance économique et de développement humain dans les pays où il est correctement exploité. Pour preuve de son importance stratégique, est apparue l’idée de la création d’une alliance ferroviaire panafricaine et l’investissement, en parallèle, de quelques 50 milliards de dollars dans l’expansion du réseau de chemin de fer sur le continent. Les besoins croissants et indispensables de l’économie mondiale pour les minerais africains, qu’il s’agisse du cuivre, du cobalt, du manganèse ou encore de platine, nécessitent l’implication et la réflexion des dirigeants africains pour organiser le transport de cette production et son exportation.

 

Un développement adossé aux infrastructures ferroviaires

 

Si diverses compagnies ferroviaires d’Afrique du Sud et du Zimbabwe sont en négociation pour monter un projet commun, l’Afrique de l’Ouest n’est pas en reste avec la réalisation du « trans-guinéen » qui aura pour fonction de relier les gisements miniers à la côte, à l’instar de ce que remplit le Transgabonais comme mission depuis plusieurs décennies. En 2003, la Setrag, filiale de COMILOG, a obtenu l’exploitation de ce chemin de fer long de près de 670 kilomètres pour transporter notamment du minerai de manganèse, depuis les rives du fleuve Ogooué jusqu’au port minéralier d’Owendo.

 

Dans l’ensemble, ces longues lignes uniques, qui peuvent surprendre les Européens habitués à circuler des territoires quadrillés de toutes parts, sont autant de liens de vie économique et de développement et présentent l’avantage de la sûreté du transport combinée à la sécurité de l’approvisionnement pour des minerais représentant une source de revenus pour ces pays.

 

Les chemins de fer rencontrent de plus en plus un certain succès auprès de voyageurs du monde appréciant leur côté quelque peu désuet pour découvrir de vastes régions, à l’instar du transsibérien ; il serait tout aussi juste d’y accoler une image de modernité dans le cas du transport de minerais, ces derniers étant généralement partie intégrante de produits de haute technologie dont l’utilisation parait naturelle sans que l’on soupçonne les milliers de kilomètres parcourus notamment… en train.